Temps de lecture estimé : 2 minutes

La crise mondiale de l’eau compromet la capacité à produire de la nourriture, à protéger les moyens de subsistance et à bâtir des économies solides.
Durant ces deux dernières décennies, des progrès spectaculaires ont été réalisés dans l’accès à l’eau potable dans le monde. Deux milliards de personnes ont gagné le droit à ce service. Mais malheureusement, 2,2 milliards d’êtres humains en restent privés tandis que 3 milliards ne disposent d’aucune installation pour se laver les mains ! Chaque année, 1,5 million d’individus, surtout des nourrissons, meurent des suites de maladies causées par une eau insalubre. Sans oublier la corvée de celles et ceux, les femmes notamment, qui doivent marcher des heures chaque jour pour rapporter une eau souvent impropre à la consommation.
Les avancées réalisées dans l’accès à l’eau ne cessent d’être érodées par le changement climatique et l’explosion urbaine. La fréquence des sécheresses et des inondations aggrave l’insécurité hydrique et perturbe les approvisionnements. Elle dévaste aussi la vie quotidienne des communautés. Un récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de l’Unicef et de la Banque mondiale alerte sur cette situation et appelle à une mobilisation et un quadruplement des investissements par les États, indispensables pour atteindre avant 2030 l’objectif de développement d’accès universel à l’eau potable. Cette étude est la première à mettre aussi précisément en valeur les liens entre l’eau, la santé et le développement. Afin d’assurer la sécurité hydrique pour tous, il faut mettre en place des mesures radicales et investir à tous les niveaux. Comprendre aussi la valeur que nous accordons à cette ressource rare et la manière dont nous la gérons.
Un enjeu majeur pour la paix dans le monde
La crise mondiale de l’eau compromet la capacité à produire de la nourriture, à protéger les moyens de subsistance et à bâtir des économies solides. Les populations vulnérables sont les plus touchées, de manière disproportionnée, ce qui entraîne des inégalités croissantes. D’où la nécessité d’une gestion efficace et collaborative de l’eau, faire en sorte que les ressources soient correctement réparties pour éviter les catastrophes et les conflits. Il faut rappeler que le manque d’eau touche désormais presque tous les pays du monde. Au réchauffement climatique qui réduit les précipitations, s’ajoute une explosion démographique – et l’évolution des modes de consommation. Selon de nombreuses études, la demande mondiale en eau devrait augmenter en 2050 de 20 à 30 %.
Dans un monde ouvert et interdépendant, le stress hydrique a des répercussions non seulement locales et nationales, mais aussi transfrontalières, régionales et mondiales. Si l’enjeu de l’eau représente une menace pour le progrès économique, l’élimination de la pauvreté et le développement durable, il est aussi un enjeu majeur pour la paix dans le monde. « Eau, tu n’as ni goût ni couleur ni arôme, on ne peut pas te définir, on te goûte, sans te connaître. Tu n’es pas nécessaire à la vie : tu es la vie », écrivait Antoine de Saint-Exupéry.