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« La sobriété n’est pas synonyme de pénurie, de repli ou de déclin, mais elle est la réponse à l’équation la plus cruciale de notre temps »
Concernant la transition énergétique dans le monde, l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) affiche un optimisme et cela mérite d’être cité. Sur le front de l’écologie, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles ! Dans son dernier rapport, l’AIE estime que 2022 devrait être une bonne année pour les énergies renouvelables et notamment pour le solaire photovoltaïque, qui devrait représenter 60 % de la croissance.
Les investissements mondiaux dans ce secteur devraient augmenter de 8 % pour atteindre 2 400 milliards de dollars. Rappelons qu’en 2021, 295 gigawatts (GW) d’énergies renouvelables supplémentaires ont été raccordés à travers le monde. Pour 2022, on prévoit un nouveau record, estimé à 320 GW supplémentaires, soit l’équivalent de deux tiers des besoins électriques de la France !
Pour maintenir le rythme de cette croissance vertueuse pour les années à venir, les gouvernements doivent fournir des incitations adaptées au déploiement des énergies propres en préservant les objectifs climatiques.
Mauvaise nouvelle : les objectifs des États-Unis en matière de lutte contre le réchauffement climatique viennent d’être mis à mal par la Cour suprême qui a sévèrement restreint la capacité de l’agence fédérale de protection de l’environnement à forcer la réduction des émissions de CO2 par les centrales électriques. Une décision dévastatrice qui aggravera la crise climatique quand on sait que l’économie américaine est le deuxième émetteur au monde de gaz à effet de serre !
« Une sobriété organisée »
Mais le réconfort et l’espoir viennent de l’appel de 84 dirigeants français d’entreprise pour la sobriété énergétique, publié dans le Journal du Dimanche du 3 juillet. Pour faire face aux tensions d’approvisionnement et à la hausse des prix de l’énergie, ces patrons plaident pour ne pas limiter la question de la sobriété à une réponse ponctuelle mais en faire une approche globale engageant l’économie sur un modèle choisi.
« Passer d’une sobriété d’urgence à une sobriété organisée. Pendant longtemps ce mot fut un repoussoir pour de nombreux patrons, aux antipodes de leurs cultures, de leurs enjeux, de leurs préoccupations. Cependant, nous sommes aujourd’hui plus que jamais convaincus que la sobriété n’est pas synonyme de pénurie, de repli ou de déclin, mais qu’elle est la réponse à l’équation la plus cruciale de notre temps qui devrait aujourd’hui être au cœur de toute réflexion politique : comment répondre aux besoins de chacun dans un monde aux limites planétaires dépassées et au consumérisme débridé ? », soulignent-ils.
Ces décideurs souhaitent intégrer au cœur de leur stratégie des démarches d’économie circulaire, d’économie d’usage, de régénération et de biodiversité. Recourir à la sobriété pour unir développement économique et avancées sociétales et environnementales, en proposant aux citoyens de nouvelles solutions alliant innovation scientifique, écologique et sociale, et qui répondent à des besoins essentiels plutôt que d’en créer. Vaste programme qui rejoint l’aspiration de nombreux citoyens qui choisissent de plus en plus la sobriété volontaire et un mode de vie plus frugal. «Soyez modéré afin de goûter les joies de la vie en abondance », écrivait Epicure.