L'empreinte carbone des Français

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61 % des Français estiment faire ce qu’ils peuvent pour réduire leur empreinte carbone

Le second baromètre Les Français et leur empreinte carbone réalisé par Odoxa pour Ebra et Suez vient de paraître. Et malgré une prise de conscience quasi-générale de la population, des efforts restent à faire. Ce, à tous les niveaux.

« Volume de gaz à effet de serre produit par une activité, un véhicule, un individu, etc., et exprimé en équivalent CO2 ou équivalent carbone », voilà la définition que donne le dictionnaire Larousse à l’empreinte carbone. Pour autant 46 % des Français avouent ne pas savoir « très bien de quoi il s’agit ».

Sur les 1 533 interrogés, seuls 49 % estiment savoir précisément à quoi correspond l’empreinte carbone, alors même qu’ils sont 94 % à accorder de l’importance à la protection de l’environnement. Il y a encore quelques progrès à faire, particulièrement en termes d’information du public. Car si les Français ont parfaitement conscience que ce sont les transports – à l’échelle de la vie quotidienne – qui produisent le plus fort taux de gaz à effet de serre (29 % de la part de la production de CO2 des Français). Devant les logements (27 %). Les sondés ne placent l’alimentation qu’en quatrième position, après le numérique, or, si l’on se penche sur la part de la production de CO2 des Français, l’alimentation (25 %) arrive avant le numérique (5 %). Un exemple, l’agriculture française génère 20 % des émissions de gaz à effet, selon les chiffres présentés par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, et grève la santé de nos sols par l’utilisation de pesticides et autres produits polluants.

Nos politiques loin d’être exemplaires

61 % des interrogés estiment faire ce qu’ils peuvent pour réduire leur empreinte carbone. Et le premier frein avancé reste sans surprise le coût, pour 71 % d’entre eux. Selon le site automobile propre : « À finition équivalente et malgré la déduction du bonus écologique de 5 000 euros, une voiture électrique neuve coûte 40 à 60 % plus cher que son homologue essence. » Et même si l’utilisation pouvait, fut un temps, vite amortir l’achat, l’augmentation des prix de l’électricité ne rend plus l’opération aussi rentable. En 2020, une étude réalisée par le magazine Linéaires, spécialisé dans la distribution alimentaire, révélait que l’écart de prix entre des produits bio et des produits issus de l’agriculture conventionnelle s’élevait à 75 % en moyenne.

« Ce n’est pas au niveau des individus que les choses doivent évoluer en priorité, c’est à l’État de donner aux Français plus de moyens pour réduire leur empreinte carbone », estiment 73 % des sondés. Et ils ne sont pas les seuls à pointer du doigt les lacunes des pouvoirs exécutif et législatif dans ce domaine. Dans son quatrième rapport annuel sur le climat publié le 29 juin 2022, le Haut Conseil pour le climat pointait le manque d’engagement de l’hexagone et appelait à « un sursaut de l’action climatique ».

Au-delà du manque de mesures concrètes et financières pour accompagner la population, c’est bel et bien en termes d’exemplarité que le bas blesse. Au début du mois de septembre, les médias révélaient que la Tour Séquoia, abritant le ministère de la Transition écologique restait éclairée toute la nuit alors même que la loi le proscrit. Que dire de l’utilisation abusive de jets privés par nos gouvernants, ou des stades climatisés lors de la prochaine Coupe du monde au Qatar. Difficile de recevoir des leçons de politiques aux engagements à géométrie variable. À l’heure de la « sobriété énergétique », les Français en attendent plus de leurs représentants.

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