Temps de lecture estimé : 2 minutes

De plus en plus visible dans l’espace public, y compris dans le débat politique, l’éco-anxiété est réelle face à un risque climatique tangible.
Les dramatiques conséquences du dérèglement climatique s’invitent de plus en plus dans notre vie quotidienne en créant une angoisse, surtout chez les jeunes qui ont du mal à se projeter dans l’avenir. Un terme a fait son apparition comme sujet d’études et d’enquêtes, celui d’éco-anxiété. La notion d’éco-anxiété, la contraction d’écologie et d’anxiété, est aujourd’hui utilisée dans les médias et elle fait également l’objet d’un intérêt croissant de la part du monde médical.
L’éco-anxiété touche en majorité des jeunes entre 20 et 30 ans, une génération qui se sent impactée par l’état environnemental de la planète et concernée dans sa propre existence. Ce coup de stress se transforme souvent en dépression liée à une perte d’espoir.
Une récente étude scientifique consacrée à l’éco-anxiété, réalisée dans dix pays et publiée dans The Lancet révèle notamment que, pour 74 % des jeunes Français interrogés, l’avenir est effrayant et pour 77 % d’entre eux, l’humanité a échoué à prendre soin de la planète. Plus de 45 % ont signalé un nombre élevé de pensées négatives sur le changement climatique.
Ce sentiment d’inquiétude et d’angoisse est suscité par une multiplicité de catastrophes environnementales, des phénomènes météorologiques extrêmes, la pollution, la déforestation, le réchauffement de la planète… Il s’agit surtout d’une anxiété d’anticipation, au sens d’une inquiétude pour l’avenir.
Surtout… garder espoir !
De plus en plus visible dans l’espace public, y compris dans le débat politique, l’éco-anxiété est réelle face à un risque climatique tangible. Et il ne faut pas la minimiser par rapport à une jeunesse jugée sensible ou fragile. Mais il faut éviter aussi d’en faire un sujet pathologique. Pour de nombreux chercheurs, l’éco-anxiété n’est pas une maladie mentale, c’est avant tout un mal-être, une présence responsable au monde qui conduit souvent à un engagement citoyen en termes de pensée et d’action. Une prise de conscience adaptative des enjeux environnementaux, constatée notamment, chez une jeunesse qui a peur de l’avenir mais qui est résolue à agir pour changer le monde !
Trop sensibles, les éco-anxieux ne doivent pas cesser de s’informer au sujet du réchauffement climatique et de l’état du monde. Apprendre à gérer toutes les informations négatives, continuer à savoir et à mieux canaliser ses émotions. Prendre du recul et se donner des temps de déconnexion de l’information en gardant sa prise de conscience et une espérance dans le futur. Concilier une pensée pessimiste et une action optimiste. « L’angoisse, au fond, n’est qu’un dérivé de l’espoir », écrivait l’auteur québécois Hubert Aquin.