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Près de 200 millions de roses se vendent à l’occasion de la Saint-Valentin, et pas moins de 600 millions à l’année. Ce marché accuse un bilan écologique assez lourd.
Lors des Assises de la traçabilité, organisées en octobre, par l’Union nationale des fleuristes, les professionnels se sont engagés à indiquer dans leurs boutiques l’origine des fleurs. Un traçage sur chaque tige permettra d’en connaître l’origine, le nom du producteur et la labélisation. Ce principe de traçabilité verra le jour en juin 2023. En 2015, déjà, la filière horticole avait adopté une démarche de certification environnementale avec la labellisation « Fleurs de France ». Ce label certifie au consommateur qu’il achète une plante d’origine locale.
Selon les chiffres de FranceAgriMer, 85 % des fleurs vendues en France sont importées, principalement des Pays-Bas, de Colombie, d’Équateur ou du Kenya. Rappelons que le bilan carbone d’une fleur importée est 30 fois plus important que celui d’une fleur produite localement. Pour les fleurs produites en Europe, les émissions sont liées à la culture sous serre, énergivore, et pour les fleurs qui proviennent de l’étranger, c’est le transport en avion puis en camion réfrigéré, qui fait plomber les émissions de CO2.
Près de 200 millions de roses se vendent en France à l’occasion de la Saint-Valentin, et pas moins de 600 millions à l’année. Ce marché accuse un bilan écologique assez lourd. Cette culture florale requiert d’importantes quantités d’eau et utilise plus d’engrais chimiques et de pesticides que la plupart des cultures agricoles. Une récente étude de 60 millions de consommateurs, a ainsi décompté 15 substances en moyenne (fongicides, néonicotinoïdes, insecticides…) par bouquet de roses analysé.
Les fleurs aussi ont des saisons !
Face à cet enjeu écologique, les professionnels de l’horticulture ont pris conscience de l’urgence environnementale et comptent agir pour une traçabilité qui indique l’origine, le nom du producteur et la labellisation. « L’écologie du futur mérite que nous tous, professionnels du végétal, on l’appréhende avec ambition, qu’on prenne de la hauteur et qu’on s’organise pour faire preuve de transparence », précise Pascal Mutel, président de l’Union Nationale des Fleuristes
Au même titre que les fruits et légumes, les fleurs ont des saisons. Le mouvement slow flower cherche à répondre à cette préoccupation. Agir contre cette mondialisation grandissante et contribuer au retour des fleurs de saison ! Les fleurs doivent être cultivées selon la saison, en fonction de leur variété, et les consommateurs doivent suivre ces rythmes. « Si la vie n’est qu’un passage, sur ce passage au moins semons des fleurs », écrivait Michel de Montaigne.