Climat : les plus riches solidaires !

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

Revoir la fiscalité mondiale, en taxant un peu les plus riches, permettrait ainsi d’accélérer la lutte contre le changement climatique et réduire la pauvreté dans le monde.

Une récente étude, menée par le laboratoire des inégalités, rattaché à l’École d’économie de Paris et l’université de Californie à Berkeley, vient de révéler que les 10 % les plus riches sont responsables de plus de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).

Cette recherche sur les inégalités climatiques a pris en compte la consommation de biens et services, ainsi que les investissements. Elle confirme bien que la crise climatique est aussi une crise des inégalités. Les plus pauvres sont moins responsables mais les plus touchés par les impacts du dérèglement climatique. 780 millions de personnes sont exposées à un risque combiné d’inondations et de pauvreté, en particulier dans les pays en développement.

Si tout le monde pollue, certains polluent beaucoup plus que les autres. Inégalités entre les pays mais aussi des écarts qui se creusent au sein des pays, en fonction des revenus. L’empreinte carbone des 10 % les plus riches d’Amérique du Nord (69 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an), est six fois plus importante que celle des 50 % les plus pauvres dans cette région (10 tonnes de CO2). En Europe, l’empreinte carbone avoisine 29,4 tonnes pour les 10 % les plus riches contre 5 tonnes pour les 50 % les plus pauvres.

Vers la mise en place d’une taxe ?

Permettre aux plus défavorisés d’accéder à un meilleur niveau de vie ne va pas pour autant faire augmenter l’empreinte carbone. Il suffit que les riches acceptent de consommer raisonnablement. Pour garder l’espoir de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré à la fin du siècle, il faudrait réduire l’empreinte carbone à 1,9 tonne par personne en 2050.

L’étude recommande, entre autres, de mettre en place une taxe de 1,5 % sur le patrimoine de ceux qui touchent plus de 100 millions de dollars par an (65 000 individus, soit 0,001 % de la population mondiale) qui rapporterait près de 293 milliards de dollars par an. Cette contribution permettrait de financer l’adaptation des pays vulnérables aux événements météorologiques extrêmes. Aujourd’hui, les pays riches participent modestement à cette adaptation, évaluée à hauteur de 200 milliards annuels et recommandée par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Revoir la fiscalité mondiale, en taxant un peu les plus riches, permettrait ainsi d’accélérer la lutte contre le changement climatique et réduire la pauvreté dans le monde. Un double objectif solidaire et louable pour préserver une planète vivable. « Vivre tous simplement pour que tous puissent simplement vivre », préconisait Gandhi.

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