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Quatre scénarios pour la neutralité carbone en 2050
Le Salon international de l’agriculture (SIA) est de retour cette année 2022. Une bonne nouvelle qui n’en fait pas oublier les enjeux écologiques du secteur, particulièrement concerné par les émissions de gaz à effet de serre. À cette occasion, l’Ademe (Agence de la transition écologique) propose un rappel de ses propositions pour faire entrer la France dans l’agroécologie.
163 millions de tonnes de CO2. Voilà le niveau des émissions de gaz à effet de serre issues de l’alimentation des ménages français , selon une étude publiée par l’Ademe en 2019. Nos assiettes contenaient à elles-seules un quart de l’empreinte carbone des ménages. Il est grand temps de changer nos habitudes alimentaires, mais pas que. Car selon le ministère de la Transition écologique l’agriculture était le deuxième « poste d’émissions de gaz à effet de serre de la France » en 2019. Précisant que l’élevage est source de 68 % « des émissions nationales de méthane ». Et 80 % des émissions nationales de protoxyde d’azote.
Alors à l’occasion du Salon international de l’agriculture, ouvert le 26 février jusqu’au 6 mars à Paris Porte de Versailles, l’Ademe a décidé de revenir sur ses travaux prospectifs « Transition(s) 2050 ». L’objectif ? Atteindre la neutralité carbone de la France en 2050 notamment grâce à la contribution de tout le système agricole français. Pour cela, l’institution propose quatre scénarios qui permettraient de tenir les engagements de l’hexagone concernant la transition écologique.
Des leviers vers l’agriculture durable
Dans les deux premières hypothèses l’Ademe prévoit une « transition alimentaire majeure en passant par une moindre consommation carnée et une augmentation des produits de qualité, un comportement faisant preuve de plus de sobriété et le renforcement du rôle social d’une alimentation saine et durable ». Les deux dernières hypothèses préfèrent « des gains d’efficacité permis par les performances technologiques des filières et le recours massif au numérique », là le secteur agricole serait moins engagé dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Une lacune alors compensée par d’autres secteurs de l’économie.
[#Transitions2050]
Quels choix alimentaires & agricoles ? pr atteindre les objectifs de #NeutralitéCarbone ? ?
➡️ Dans le cadre du #SIA2022, l’@ademe présente ce matin, le volet "#AlimentationDurable" et "agriculture" de son travail prospectif pr 2050.
?https://t.co/WrfcJ8Kiir pic.twitter.com/4D7d3BYSb5— ADEME (@ademe) March 1, 2022
Au-delà des scénarios proposés, l’agence fait la liste des « principaux leviers » qui permettraient à la France d’accéder à une agriculture plus durable. En premier lieu, « ajuster les quantités consommées aux besoins nutritionnels de chacun ». Une nouvelle fois, la consommation de viande est au cœur du débat puisque l’Ademe incite à la revoir à la baisse au profit de substituts. D’autre part, « faire évoluer les modes de production agricoles » en privilégiant les « systèmes à bas intrants de synthèse ». Pour rappel, un intrant en agriculture constitue un produit apporté au sol et qui ne s’y trouve pas naturellement, le tout dans l’objectif d’améliorer la culture. En troisième lieu « réduire les impacts de la transformation et la distribution », signant notamment la fin des produits ultra-transformés. Enfin « lutter contre les pertes et les gaspillages ».
Canari pour aider les agriculteur·rices
La provenance des aliments, la réduction des emballages, l’évolution des systèmes de distribution et la place de la restauration hors domicile sont aussi évoquées comme d’autres enjeux qualifiés de « difficilement quantifiables » ou de « second ordre » sur l’empreinte environnementale.
Cette transition du monde agricole pourrait avoir des bénéfices pour le secteur selon l’institution. Elle précise notamment que les agriculteur·rices pourraient voir leur source de revenu diversifiée ainsi qu’une augmentation de leur valeur ajoutée « grâce à la valorisation des aliments de qualité ». Afin d’accompagner les acteurs concernés, l’Ademe, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, Solagro et Makina Corpus, ont mis en place un portail au nom sans équivoque : « Canari », pour Climate analysis for agricultural recommendations and impacts. Un outil gratuit qui permet d’accompagner le monde agricole vers la transition climatique.