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Malgré l’absence d’un calendrier planétaire, nous prenons de plus en plus conscience que l’universel est l’avenir de l’humanité.
L’homme a toujours été passionné par la division du temps et son déroulement à travers le calendrier. Changer d’année ne signifie, après tout, qu’un jour de plus dans le flot infini du temps. Ainsi notre histoire se fait au fil des calendriers. Nous voici en 2023. Nous sommes aussi en l’an 1444 de l’Hégire pour les Musulmans et en 2566 de l’ère bouddhique. Les Chrétiens viennent de fêter Noël et le jour de l’An, les Juifs célèbrent à un autre moment le premier jour de Rosh Hashanah, les Chinois ont leur propre Nouvel An comme les Musulmans attendent eux-mêmes leur Hégire. Le calendrier est plus qu’un dispositif pour fractionner le temps ou indiquer les jours de l’année, il désigne les fêtes civiles et religieuses d’une communauté et renseigne sur son mode de vie.
Dès le Paléolithique, l’homme préhistorique avait remarqué les mutations climatiques et la répétition des signes de la vie végétale comme la chute des feuilles ou le mûrissement des fruits. Les phénomènes astronomiques l’avaient assisté alors à fixer des références : le lever ou le coucher du soleil, la lune et le mouvement des astres. L’origine de l’évaluation du temps date selon une hypothèse du développement de l’agriculture et de l’élevage à l’âge néolithique.
Ce n’est que plus tard, 4 000 ans avant Jésus-Christ, en Égypte, que l’année fut déterminée. Les Égyptiens avaient constaté qu’à intervalles réguliers, une étoile brillante dans le ciel, Sirius, réapparaissait à l’horizon avant le lever du soleil, après une éclipse de plusieurs jours. Ce phénomène, appelé le « lever héliaque », devient un point de repères. Une année de 365 jours était l’intervalle entre deux levers héliaques de Sirius. Soit la naissance du calendrier égyptien, en vigueur pendant des siècles dans de nombreux pays.
Le calendrier grégorien d’usage universel aujourd’hui, a vu le jour à la suite de la réforme de 1582 du calendrier julien. Le pape Grégoire XIII voulait remédier, entre autres, à une discordance sur la détermination du jour où devait être célébrée la fête de Pâques. Il a résisté à tous les projets qui voulaient le modifier. Seul le calendrier républicain inventé par le français Fabre d’Églantine avait réussi à l’éclipser en 1793 durant douze petites années. On fêtait à cette époque le jour de l’An à la date du 22 septembre.
L’universel est l’avenir de l’humanité
Ce calendrier universel continue à fasciner. Et le plus modeste, celui des postes, accroché encore dans les cuisines de France, est une lecture originale aux détails parfois insoupçonnables sur les particularités des mois, des jours, des fêtes religieuses ou civiles, des éclipses de lune ou de soleil.
Quelques projets de calendriers ont été envisagés dans le monde. Le plus célèbre est celui d’une association new-yorkaise pour un calendrier mondial, qui propose une année de quatre trimestres identiques de 91 jours chacun. Le 365e jour, le 31 décembre, serait déclaré « hors semaine » et devrait être férié sous le nom de « journée mondiale ». Tous ces projets ont rencontré des critiques en particulier des religions jalouses de leurs célébrations. Il n’est pas aisé d’intégrer toutes les diversités et les coutumes du monde dans un même calendrier unique. Mais de plus en plus de fêtes et de journées universelles sont célébrées communément. Le calendrier est le témoin du temps dont nous disposons, du temps qui passe, du temps que nous perdons, du contretemps… Et malgré l’absence d’un calendrier planétaire, nous prenons de plus en plus conscience que l’universel est l’avenir de l’humanité. Nous sommes avant tout les passagers d’une seule embarcation, une planète dont nous devrions prendre soin et la protéger en ce temps de périls écologiques. « La vie, c’est du temps donné à des libertés pour apprendre à aimer », écrivait l’Abbé Pierre