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Qui ? Virtuo
Quoi ? Location de voitures sans comptoir, 100 % numérique
Après plus d’un an de crise de la mobilité, les affaires reprennent dans le secteur des mobitechs. Et de nouveaux acteurs dépoussièrent un marché de la location vieillissant. C’est le cas du français Virtuo avec son offre de location 100 % numérique de « use and pay per demand », qui bousculent les usages de la location. L’entreprise vient de boucler une levée de fonds de 80 millions d’euros.
Les professionnel·les de la location de voitures reprennent leur souffle. Après la tempête, l’amélioration de la situation sanitaire, couplée au déconfinement et à la reprise économique, laisse présager une belle saison estivale. La demande grimpe déjà en flèche. Toutefois, à court et moyen terme, les grandes enseignes historiques du secteur (Europcar, Avis, Hertz…) devront sérieusement regarder dans leurs rétroviseurs. De nouveaux venus bousculent déjà le marché. À commencer par la jeune pousse Virtuo, lancée en 2016 par le duo Karim Kaddoura et Thibault Chassagne. À l’origine de la start-up, un constat simple : l’expérience de location d’une voiture dans une agence classique est souvent synonyme de moment peu agréable, entre temps d’attente, démarches répétitives et autres mauvaises surprises. La solution est simple : supprimer ces insatisfactions en allégeant ses frais fixes par la même occasion en optant pour un fonctionnement sans agence, 100 % numérique via une application sur smartphone.
Location sans comptoir
Virtuo peut se targuer d’être aujourd’hui le leader français de la location de voiture sans comptoir et sans contact. Il revendique 150 000 utilisateur·rices. La start-up a numérisé 100 % du parcours client : lils·elles accèdent à leur location avec leur téléphone, qui débloque la voiture. Oubliez les files d’attentes au comptoir et la paperasse à remplir.
La jeune pousse entend déjà passer la seconde. Elle vient de boucler une levée de fonds de près de 80 millions d’euros, dont un tour de table de 50 millions d’euros supervisé par Axa Venture Partners avec Bpifrance, et une ligne de financement pan-européenne obtenue auprès de Natixis. Ces nouveaux fonds seront consacrés à l’expansion de Virtuo en Europe. La start-up est déjà présente en France (12 villes), au Royaume-Uni (3 villes) et en Espagne (3 villes). L’objectif à l’horizon 2025 : une dizaine de pays et le million d’utilisateur·rices, plus l’électrification de 50 % de la flotte, pour atteindre les 100 % en 2025.
Le nouveau modèle de l’autopartage
De façon à booster son développement à moindres frais, Virtuo expérimente un système d’autopartage : les constructeurs automobiles fournissent gratuitement les véhicules que l’entreprise loue. Dans ce système, les véhicules sont les principaux pourvoyeurs de valeur et de coûts. Et pour cause : dans le secteur de la location de voitures, l’acquisition des véhicules en propre ou en leasing, leur entretien et l’optimisation de la flotte en fonction de la demande constituent le premier poste de dépenses. Jusqu’à présent, Virtuo possède ses propres véhicules que ses client·es récupèrent dans des parkings sous-terrain. Face au défi du développement, Virtuo a besoin de beaucoup plus de véhicules. La start-up s’est donc alliée au constructeur sud-coréen Hyundai qui met à disposition gratuitement ses modèles électriques Kona en échange d’une commission de 20 % sur les revenus tirés de chaque location. Un modèle idéal pour Virtuo qui élargit son offre et étend son réseau, à moindres frais. Virtuo a déjà entamé des discussions avec BMW, Fiat et Peugeot pour tester le même accord qu’avec Hyundai. Le marché de la location n’a qu’à bien se tenir. ABA