Services à la personne, silver economy… ces créneaux qui ne s’inquiètent pas pour leur avenir !

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Alain Bosetti,
cofondateur et président d’en Personne

Alain Bosetti explique tout l’intérêt qu’ont les entrepreneur·ses à se lancer dans ces secteurs. Lesquels seront à l’honneur fin novembre dans le cadre du salon des services à la personne et de l’emploi à domicile et de Silver Economy Expo.

La population française vieillit. La même qui entend bien vivre à son domicile jusqu’à la fin de ses jours. Une aubaine pour les secteurs des services à la personne et de la silver economy qui, plus que jamais, constituent des créneaux sûrs pour l’avenir pour tout·e entrepreneur·se qui déciderait de se lancer. À cette occasion, à la Porte de Versailles à Paris – et en format en ligne – se dérouleront le salon des services à la personne et de l’emploi à domicile et Silver Economy Expo du 23 au 24 novembre, ÉcoRéseau Business est partenaire. Alain Bosetti, président du groupe de communication indépendant en Personne, revient sur le poids et l’intérêt de ces secteurs.

Que représente le secteur des services à la personne aujourd’hui en France ?

D’abord, il faut savoir quels métiers on trouve derrière. On compte 26 professions au sein des services à la personne, lesquelles donnent droit à des déductions fiscales. Parmi cette vingtaine de métiers – donc c’est très diversifié sur le papier – la garde d’enfants, les services de ménages et l’aide aux personnes âgées représentent déjà 90 % des heures travaillées… Mais à côté vous trouvez aussi de l’aide administrative, des cours particuliers ou même du jardinage.

Le secteur des services à la personne emploie 1,2 million de salarié·es

On comptabilise dans le pays un peu moins de 50 000 organismes de services à la personne dont 40 000 entreprises. Et l’ascension est fulgurante : ces mêmes chiffres plafonnaient respectivement à 5 500 et 500 en 2006 ! Les besoins ont grandi. En parallèle, le secteur des services à la personne emploie 1,2 million de salarié·es (chiffres de 2018, ndlr). Même si derrière, le travail informel reste le principal fléau.

En quoi les services à la personne constituent un créneau d’avenir ?

D’abord parce que la France demeure un pays vieillissant – évidemment il n’est pas le seul en Europe, suffit de regarder l’Allemagne. Je prends peu de risque à dire que le papyboom a de beaux jours devant lui (selon les projections de l’Insee, une personne sur quatre pourrait avoir plus de 65 ans en 2040, ndlr). Ce vieillissement induit forcément un besoin croissant. Pour l’anecdote, notre pays abritait 100 centenaires en 1900, c’est désormais plus de 20 000… être centenaire en 2021 n’a rien d’une exception !

Ensuite notre pays affiche le deuxième taux de natalité en Europe derrière l’Irlande. Certes le taux n’est pas très élevé comparé à d’autres pays (notamment situés en Afrique), mais à 2,1 il suffit à assurer le renouvellement des générations. Ce qui signifie que demain, nous aurons toujours besoin d’assistantes maternelles pour la garde d’enfants ou des services de cours particuliers.

Troisièmement, les services à la personne englobent des activités pour la plupart non délocalisables. Alors oui, on parle de plus en plus de robotisation au sein de la société. Mais je ne crois pas à une totale substitution… davantage à la complémentarité. Téléprésence peut-être, mais selon moi les robots ne remplacent pas le dialogue, réel, avec une personne. On aura toujours besoin de l’aspect humain.

On l’a vu avec la pandémie, ce sont des métiers qui ont du sens, alors qu’ils peuvent pâtir d’une image négative ?

Oui, ce sont des professions qui ont cette image de « petits boulots » pas forcément bien payés. Le secteur se bat depuis des années pour casser cette image. Ce sont aussi des métiers invisibles.

La crise covid-19 a montré combien ces services à la personne sont essentiels

Quand vous vous promenez à la Défense (quartier d’affaires proche de Paris, ndlr), vous voyez une foule de cols blancs. Eux sont visibles. Mais les travailleuses – car le plus souvent des femmes – qui exercent dans les services à la personne et qui se rendent aux domiciles des Français·es, celles-là se retrouvent, hélas, invisibles. La crise covid-19 a montré combien ces services à la personne sont essentiels. Donc oui, ce sont des métiers qui ont du sens.

On a parlé de sens au travail, de vieillissement de la population, ce sont aussi deux atouts qui expliquent le succès de la silver economy. Là-aussi un créneau qui a de belles heures devant lui ?

La silver economy va au-delà des services à la personne. Et peut s’inscrire parmi tous les produits et services qui sont consommés par les personnes âgées. Des séniors, qu’ils soient en parfaite santé ou complètement dépendants. La téléassistance, la nutrition, les placements financiers ou encore l’ergothérapie et l’adaptation des logements s’inscrivent notamment dans ce que l’on appelle silver economy. Mais pas seulement, savez-vous qu’en France une voiture neuve sur deux est aujourd’hui achetée par un senior ? alors vous comprenez l’hétérogénéité du secteur et donc l’ensemble des opportunités pour un·e entrepreneur·se qui souhaiterait franchir le cap…

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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