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Il a quasi 20 ans, le 21e. Le Club du 21e siècle, écriture modernisée du xxie siècle, est devenu une source d’influence forte dans le paysage politico-économique français. Sa mission : promouvoir une vision positive de la diversité, de l’égalité des chances et de la méritocratie républicaine. Un vaste programme, mais le Club se donne les moyens de ses ambitions.
Le Club du 21e siècle a été créé en 2004 sous l’impulsion d’Hakim El Karoui, qui était alors conseiller de Jean-Pierre Raffarin à Matignon. Selon ses mots, « on était encore sous le choc : il y avait eu le 21 avril 2002, puis l’affaire du voile islamique en 2003, sur fond de crise des banlieues. On ne voulait pas laisser le Front national gagner du terrain. Il fallait montrer que la diversité était une force. Pas seulement des gamins au chômage et des voitures qui brûlent. » Ils sont plusieurs que séduit l’idée, naît le Club, dont le nom n’a pas été choisi au hasard, puisqu’il fait référence à une autre association influente dans la vie politique française, le Siècle. Et à force de passion, de recrutements de vrais talents (aussi bien politiques qu’entrepreneuriaux), le Club du 21e siècle est devenu une véritable force dans le paysage français – même si la notoriété publique ne suit pas encore. Car il s’agit bien de recrutement : selon les statuts du Club, chaque nouvel·le adhérent·e doit être parrainé·e par un·e membre et adoubé·e par deux autres.
Promouvoir la diversité par tous les moyens
La mission du 21 – comme le surnomment ses membres – se résume simplement : inscrire l’équité et la promotion des talents issus de tous les horizons au cœur des valeurs républicaines de la France. Le 21e siècle agit sur le terrain auprès des politiques, des médias et des entreprises en faveur de la diversité. Le Club s’est doté de nombreux dispositifs et programmes, de quoi le rendre un peu protéiforme, puisqu’il est à la fois un think-tank, un réseau d’entrepreneur·ses (mais pas seulement), un tremplin pour entrepreneurs et entrepreneuses, aussi un lobby. Ou, comme ils le résument, le 21 est un do-tank et un think-tank.
Activités et programmes entrent dans deux catégories majeures : d’une part, l’accompagnement des personnes issues de la diversité dans leurs choix et leur évolution professionnelle – des actions telles que le Programme French Tech Tremplin avec Article 1, qui veut optimiser les chances de populations jusqu’ici sous-représentées dans le milieu de la tech grâce à des financements, des formations et un système de mentorat, ou encore le soutien à l’association Viensvoirmontaf, laquelle met en relation des jeunes de l’éducation prioritaire (REP) sans réseau avec des professionnel·les motivé·es pour découvrir des métiers. D’autre part, l’influence des décideurs publics et privés à travers la diffusion d’idées et d’outils destinés à développer son message, comme l’Annuaire des administrateurs indépendants, qui offre un outil concret, performant et efficace de promotion de la diversité au sein des conseils d’administration à destination des décideurs du monde économique et de diversification de la gouvernance en entreprise, ou encore l’Annuaire expertise plus, promotion de la diversité dans l’univers médiatique…
Un pacte pour l’élection
L’élection présidentielle a été justement pour le Club l’occasion de ressortir son chapeau de lobbyiste en proposant aux candidat·es un pacte pour l’égalité et la diversité. « Dans les premiers mois de la campagne présidentielle, nous avons constaté l’émergence de discours à tendance raciste et xénophobe, souligne Elsa Mainville, coprésidente du Club. En tant que collectif, il restait primordial de prendre part à ce débat. » Le pacte s’articule autour de quatre thèmes : le sujet de l’identité française multiple, mais également celui de l’éducation, « essentielle pour l’égalité des chances et une société à la fois apaisée et performante », décrit Batoul Hassoun, coprésidente du Club. Le travail de lutte contre les discriminations, la représentation de la diversité sous toutes ses formes dans les instances dirigeantes. Et enfin, l’équité – « comment pouvons-nous parvenir à une égalité réelle sur le territoire et comment la mesurer ? », demande Batoul Hassoune. Mais il ne s’agit pas seulement de grands principes : le pacte comprend nombre de propositions pratiques, élaborées au fil de réunions entre les membres du Club – promouvoir des personnes issues de la diversité socioculturelle dans le gouvernement, mettre en place un service civique universel obligatoire pour tous les jeunes en favorisant la mixité sociale ou encore augmenter la part de boursier·ères sur critères sociaux dans les filières d’excellence. Reste à savoir que qu’en fera l’occupant prolongé de l’Élysée, lui qui veut « promouvoir la diversité au sein de la haute fonction publique ».