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Polo, courses, chasse à courre, compétition de saut d’obstacle… L’équitation passionne et rassemble. Des relations professionnelles en découlent… parfois.

Un millions de chevaux, plus d’un million de cavaliers dont plus de 600 000 licenciés de la Fédération Française d’Equitation (FFE), 18000 courses, plus de six millions de parieurs, 27000 compétitions de sports équestres… la France est sans nul doute une terre équine, et des réseaux se tissent autour de cette passion.
Un loisir avant tout
Stéphane, 46 ans, chef d’entreprise, pratique la chasse à courre depuis sept ans et le polo depuis trois ans. « La pratique des ces disciplines équestres est avant tout une histoire de passion et de partage ! » Mieux vaut ressentir une appétence pour la discipline pour se lever tous les samedis matins par tous les temps, pour retrouver sa monture, ses chiens et son équipage, ou se préparer à disputer une compétition de polo avec ses coéquipiers. Comme nous le précise Stéphane Radiguet, chef d’entreprise dans la gestion de fortune, « on ne vient pas à la chasse à courre par intérêt personnel afin d’enrichir son réseau professionnel. D’ailleurs celui ou celle qui entreprendrait cette démarche en première intention serait très vite repéré et non admis ! » Il est vrai que pour faire partie d’un équipage de vénerie, il faut non seulement motiver sa demande par une lettre, mais il faut aussi montrer patte blanche. « Nous nous assurons que la personne est vraiment motivée et qu’elle défend des valeurs communes avec celles de la chasse à courre », précise le cavalier. La chasse à courre véhicule des valeurs fortes et unit non seulement les membres de l’équipage, mais aussi tous les sympathisants qui suivent à pied ou à vélo. « Notre équipage réunit aussi bien les cavaliers que les non cavaliers. Un chef d’entreprise partage son casse-croûte avec l’agriculteur du coin. C’est un sport populaire et c’est avant tout l’amour de la nature, des chiens et des chevaux qui nous rassemble. » Bien sûr partager une passion commune toutes les semaines, cela crée des liens forts qui peuvent rebondir sur l’activité professionnelle. « J’ai effectivement enrichi mes contacts professionnels, mais cela vient vraiment en second plan. Il n’existe pas de clubs d’entrepreneurs dans la chasse à courre, mais une entente et une entraide cordiale », tient à souligner Stéphane. Une vision que partage l’Etrier de Paris, centre équestre parisien au cœur du Bois de Boulogne : « Ici tous nos membres, qu’ils soient propriétaires ou juste pratiquants une fois par semaine, sont tous des passionnés. Ils viennent pour monter à cheval, se vider la tête, être tranquilles », spécifie sa directrice Carole Tazy. « Bien sûr, on voit aussi des membres qui pratiquent l’équitation ensemble et qui se connaissent bien par ailleurs, peut-être dans le cadre de leur relation professionnelle, mais nous n’avons pas vocation à favoriser les rapprochements, notre seul discours est de faire briller le sport et de faire en sorte que tout le monde s’y sente bien, se retrouve, se connaisse. »
Des courses à multi-publics
Autour des quelque 250 hippodromes en France, le milieu des courses, comme il est ainsi souvent nommé, rassemble des amateurs plus ou moins éclairés, des propriétaires plus ou moins fortunés mais surtout des hommes et des femmes encore une fois passionnés, comme nous le confirme Benoît Cornu, directeur de la communication du PMU. Tout ce petit monde se donne rendez-vous à l’occasion de courses plus ou moins prestigieuses : « Au sein des hippodromes, se retrouve une communauté de passionnés. Ces gens se croisent, se retrouvent et cela crée forcément des liens d’amitiés et indirectement des amitiés d’affaires », constate-t-il.
On y croise ainsi quelques personnes ayant leurs entrées dans des clubs très fermés comme le Cercle de Deauville qui a ses tribunes à l’Hippodrome de Deauville, de Longchamp et de Chantilly par exemple, des membres du Jockey Club de Paris, ou encore des clubs de propriétaires de chevaux aussi appelés écuries de groupe qui se sont lancés dans l’aventure à plusieurs, moyennant un droit d’entrée plus ou moins onéreux.
Certains affichent d’ailleurs clairement leur souhait de favoriser « le networking » comme l’écurie Dam’s à Chantilly qui se définit comme « un club ludique rassemblant, par cooptation, des femmes adeptes de l’art de vivre à la française autour de l’univers du Galop, qu’elles soient initiées ou néophytes… Une façon originale et trendy d’élargir un réseau d’influence féminin de manière agréable et conviviale. »
Club Entreprise à Deauville
Au Pôle International du Cheval de Deauville, Antoine Sinniger, son directeur, a carrément planté le décor au sein de cette magnifique structure créée en 2011 : « Le milieu du cheval passionne et nos partenaires, même s’ils ne sont pas tous pratiquants, s’y intéressent. Nous avons donc décidé cette année de créer le Club Entreprise qui a rassemblé en juin dernier, dans une ambiance conviviale et décontractée, un peu plus de 20 partenaires autour de Geneviève Mégret. »
Antoine Sinniger a à cœur de valoriser la filière et de partager cette passion à travers le Pôle auprès des partenaires. « Quand Geneviève Mégret est intervenue, beaucoup de participants ne connaissaient rien à l’univers du cheval, de l’élevage, des concours. Ils ont tous trouvé le récit de Geneviève passionnant ! » Il faut dire qu’elle est avant tout une femme de cheval dotée d’une très grande sensibilité, qui est parvenue en quelques années à bâtir ce qui est aujourd’hui est l’une des plus importantes écuries de haut niveau de saut d’obstacles d’Europe, avec notamment neuf chevaux confiés à Pénélope Leprévost, grande cavalière de saut d’obstacles.
Son point commun avec les participants ? Son parcours de chef d’entreprise qui a su faire écho auprès de tous.
« Notre souhait est de faire intervenir des personnes de la filière équine mais pas seulement ! Il faut trouver des sujets transversaux qui vont parler à tous ! Pourquoi pas par le témoignage d’un pilote automobile grâce à l’un de nos partenaires ? Le principal étant de créer du lien, du business au sein et un peu grâce à notre structure. Nos partenaires viennent d’univers différents. Nous avons aussi bien des entreprises de la filière équine comme Antarès ou encore la chaîne TV Equidia comme de l’automobile, de l’évènementiel, de la gestion de patrimoine. Les élus locaux font aussi partie de nos membres. La mixité est intéressante et favorise le rapprochement entre les personnes. »
Hélène Holvoet