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Perçu parfois comme un cénacle exclusif détaché des réalités, le Cercle des Économistes est un cercle de réflexion, un think tank créé avant que le terme ne devienne populaire, qui poursuit un unique objectif : susciter le débat économique, à l’aide de publications, interventions dans les médias, et surtout grâce aux Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence.

Le Cercle des Économistes a été fondé il y a presque 30 ans, en 1992, par Jean-Hervé Lorenzi, alors directeur général du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives. « À l’époque, la politique du franc fort dominait, sans qu’il n’y ait vraiment d’autres voix dans le débat, se souvient Jean-Hervé Lorenzi, qui n’est désormais plus président du Cercle, mais reste responsable des Rencontres Économiques. Le Cercle est né de cette interrogation, de cette envie de retrouver un débat économique. » Les questions économiques, à l’époque, sont en effet encore largement dominées par des hauts fonctionnaires. Mais avec l’arrivée rapide d’une trentaine de membres, tous expert·es – universitaires, chercheur·ses, conseiller·ères… – et un partenariat quotidien, dès les premiers jours, avec Radio Classique – partenariat encore en effet aujourd’hui –, le Cercle des Économistes prend rapidement une place importante dans le débat. À force de dîners, réunions, meetings, interventions médiatiques et surtout de publications (très régulières : plus de dix ouvrages ont été déjà publiés cette année), « au bout de 5, 6 ans, nous sommes apparus au centre de beaucoup de discussions », souligne Jean-Hervé Lorenzi.

Un débat économique ouvert et accessible à tous

Car il ne faut pas se méprendre sur la mission que s’est confiée lui-même le Cercle : organiser et promouvoir un débat économique ouvert et accessible à tous. Il ne s’agit pas de devenir la doxa officielle, mais d’interroger et, le cas échéant, de conseiller – en général sous la forme de recommandations ou de propositions –, sans pour autant viser un rôle similaire à celui de chief economist aux États-Unis. C’est l’une des raisons pour lesquelles les membres du Cercle couvrent tous les horizons politiques, à l’exception des extrêmes. Un exemple du genre est l’ouvrage qui, à ce jour, est encore une de leur meilleure vente : Politique économique de droite, politique économique de gauche, publié à l’occasion de la campagne présidentielle de 2007. Mais ce ne sont pas les seules activités du Cercle. Par exemple, depuis une vingtaine d’années, le Cercle, en partenariat avec Le Monde, décerne le Prix du Meilleur Jeune économiste (on peut citer, parmi ses lauréats, Thomas Piketty). Il organise des Web séminaires et des points de conjonctures (en ligne aujourd’hui). Et monte des cycles de conférences, en général dans une thématique qui augure de l’événement principal de l’année : les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence.

Les Rencontres, événement d’envergure

Après neuf ans d’existence, en 2001, l’association a lancé ce rendez-vous à l’échelle nationale avant de rapidement l’internationaliser. Les Rencontres, à l’origine, accompagnaient le Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence – une façon de reposer le soir les esprits des discussions enfiévrées de la journée. Elles se sont rapidement imposées comme l’un des rendez-vous incontournables de la vie économique européenne (et plus). En 2019, elles avaient attiré ainsi plus de 5 000 personnes et plus d’une centaine de partenaires. Et en 2020, délocalisées à Paris pour cause de pandémie, et retransmises en direct sur le Web, les Rencontres d’Aix-en-Seine avaient attiré plusieurs centaines de milliers de curieux·ses connecté·es.

L’édition 2021 prouve encore cette popularité. Avec plus de 350 intervenant·es, mélange d’expert·es académiques, de chef·fes d’entreprises, de responsables d’institutions, de ministres, et j’en passe, les Rencontres se tiennent à la fois en présentiel à Aix du 3 au 5 juillet et en ligne. « Au total, on attend environ 500 000 connexions, et entre 1000 et 1500 visiteur·ses en présentiel », estime Jean-Hervé Lorenzi. Le programme est ambitieux, avec plus de 50 sessions abordant des thèmes variés – « l’idée est de lancer le débat sur tous les sujets », souligne le chef d’orchestre. Malgré cette multiplicité, deux thématiques centrales dominent et vont structurer les débats. « La première est de savoir ce qui va vraiment changer dans notre société, explique Jean-Hervé Lorenzi. On parle de capitalisme inclusif, de télétravail… Qu’est-ce qui restera, comment ? La deuxième thématique concerne la France, plus spécifiquement : est-ce qu’elle peut vraiment rebondir ? » Si, en effet, l’activité va repartir, malgré un déconfinement considéré par beaucoup comme problématique, les tensions accumulées depuis plus d’un an vont forcément ressurgir. Autant de questions qui seront débattues pendant les années à venir. Mais c’est bien là ce que veut le Cercle des Économistes : une discussion ouverte et publique.

Jean-Marie Benoist

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