Monsieur Saucisse, le pari des hot-dogs revisités et élégants !

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Les deux fondateurs de Monsieur Saucisse

Qui ? Monsieur Saucisse
Quoi ? des hot-dogs revisités avec des produits issus de circuits-courts.

Big Fernand a dépoussiéré les burgers. Monsieur Saucisse en fait autant avec les hot-dogs. C’est en tout cas le pari d’Antoine Moscardo et Aimé Houssin lorsqu’ils fondent leur entreprise en 2016. Avec en tête, des carrioles de hot-dogs en bas des entreprises. Entre autres. Car la fichue pandémie a poussé les deux acolytes à revoir leur business model, à innover. Crise ou pas crise, les hot-dogs, eux, séduisent toujours autant les plus gourmand·es d’entre nous : saucisse de Francfort – 100 % porc français – pain brioché, confit d’oignons déglacé au vinaigre balsamique… On frise le restaurant gastronomique.

« J’ai travaillé pour Nestlé, puis j’ai démissionné. Aimé a repris mon poste. Puis je suis allé chez 1000mercis en tant que business developer avant de tout lâcher pour voyager en Asie et en Australie. Aimé, là encore, a repris mon poste. » Les deux entrepreneurs devaient se rencontrer.  Ils l’ont fait lors d’un événement qui réunissait d’ancien·nes étudiant·es, eux-mêmes ont fréquenté Paris Dauphine et l’Edhec. On dit souvent que l’alcool rapproche, mais sans doute pas autant que la nourriture, disons « la bonne bouffe ». S’en suivront les fameux hot-dogs.

Un business model qui évolue
« Monsieur Saucisse ». L’on a tendance à insister sur le lien entre le nom d’une marque et son éventuel succès. Antoine et Aimé l’ont parfaitement intégré. Le nom a de quoi faire rire, il apparaît même un poil « impertinent ». Surtout, l’on s’en souvient. « On avait envie de devenir des chefs, les meilleurs chefs des hot-dogs, et comment on appelle un chef  ? monsieur… d’où Monsieur Saucisse ! », sourit Antoine Moscardo, le cofondateur.

La mission de Monsieur Saucisse a progressivement évolué. Au départ, Antoine et Aimé appelaient les entreprises en vue de positionner les carrioles de hot-dogs en bas de leurs locaux. Les entreprises ne payaient rien, « pour un ticket moyen à la journée autour de 400 euros – au début », chiffre Antoine. Peu à peu, Monsieur Saucisse passe de vente publique à traiteur, puisque ce sont les structures elles-mêmes qui sollicitent les spécialistes du hot-dog : « Les entreprises nous achetaient nos hot-dogs et les offraient aux salarié·es », se réjouit le jeune entrepreneur. En 2019, le business model varie à nouveau dès lors que le groupe Accor, attiré par les produits, a souhaité accueillir les hot-dogs made in France dans ses hôtels. « Autrement dit, on livre le concept et la matière première, et c’est le staff d’Accor qui gère le reste, on prend bien entendu une redevance », explique Antoine, qui pointe des similarités avec le modèle de la franchise. Ensuite, en temps de crise covid-19, Monsieur Saucisse a livré ses hot-dogs, du moins les ingrédients, directement aux domiciles des salarié·es, la plupart en télétravail. Les collaborateur·rices s’adonnaient ensuite à cuisiner leur hot-dog en live lors des visioconférences !

Le règne du circuit-court
Monsieur Saucisse a réussi à transformer le symbole de la malbouffe en un produit chic et élégant. Sur la carte, volontairement très courte, on y trouve le Dandy de Montmartre, composé de pain brioché, confit d’oignons déglacé au vinaigre balsamique, mâche et oignons croustillants, le Fêtard de Bastille,  fait de pain brioché, sauce au cheddar, mâche et oignons croustillants, et enfin le Bobo du canal qui met à l’honneur l’avocat accompagné de jeunes pousses de mâche et d’oignons frits. Le tout avec la fameuse saucisse de Francfort, 100 % porc français.  Ou bien les saucisses volaille ou bœuf, c’est au choix. Et pour les végétarien·nes, pas de panique, Monsieur Saucisse cuisine aussi une saucisse végétarienne au paprika fumé.

« On avait vraiment envie de revisiter un produit que tout le monde aime, mais qui n’est pas bon ! »

Sans compter une démarche locale : les saucisses de Francfort, 100 % porc français, sont poussées dans un atelier en Île-de-France, et le pain brioché sort des fours de Seine-Saint-Denis ! Idem pour les sauces, préparées par un chef des Hauts-de-Seine, sans additif et sans conservateur. Bref, Antoine le rappelle : « On avait vraiment envie de revisiter un produit que tout le monde aime, mais qui n’est pas bon ! » À l’avenir, Monsieur Saucisse compte bien poser ses carrioles – la guinguette, le tricycle ou le stand modulable – dans d’autres zones de passage comme les gares ou les aéroports… « Et pourquoi pas Roland-Garros ». C’est tout le mal qu’on vous souhaite, Monsieur.

Geoffrey Wetzel

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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