Catherine Barba (Catherine Barba Group) : « Femme dans le digital, c’est une chance »

Temps de lecture estimé : 2 minutes

En quoi consiste Catherine Barba Group ?

C’est un cabinet qui accompagne les marques et les enseignes dans leur transition numérique, pour les aider à s’adapter à Internet qui change leurs clients, leurs circuits de distribution, leur culture…

 

Qu’est-ce qui vous a attirée vers l’entrepreneuriat ?

La perspective de refaire à l’infini quelque chose que je maîtrise parfaitement m’angoisse. J’aime faire des choses que je ne sais pas faire et me lancer des défis, faire bouger les lignes. Lorsque j’ai créé Cashstore, Internet était vu comme un repère de pirates où l’on craignait de payer avec sa carte sur les sites de e-commerce. Le but était d’encourager le développement du commerce en ligne, en envoyant du trafic vers les sites marchands. Puis, Malinéa est née du fait que Cashstore ne grossissait pas assez vite pour moi. Son modèle économique reposait sur les commissions que me versaient les commerçants quand leur trafic se convertissait en ventes, mais leurs sites étaient mal faits. Le but de Malinea était de les conseiller pour augmenter leurs taux de conversion.

 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

De façon générale, lorsqu’on crée une entreprise, rien ne se passe jamais comme prévu, il faut donc être d’une très grande souplesse. Par ailleurs, comme j’ai financé ces sociétés sans lever de fonds, la difficulté était d’installer une marque dans un paysage encombré sans avoir de budget marketing.

 

Des difficultés liées au fait que vous soyez une femme entrepreneur ?

J’entends bien les discours qui pointent le sexisme du numérique, mais depuis 18 ans que je travaille dans le Web, je ne l’ai jamais vécu. Au contraire, je pense qu’être une femme entrepreneur dans le digital est plutôt une chance. Quand j’ai commencé dans ce secteur, c’était nouveau pour tout le monde, donc je partais défricher avec mes différences, mais avec les mêmes chances que les autres.

 

La femme entrepreneur est un entrepreneur comme les autres en somme ?

Evidemment, entreprendre n’a pas de sexe : c’est mettre ses tripes, son argent, beaucoup de temps, avoir des nuits blanches, beaucoup de lucidité, de courage et d’énergie. C’est se planter, recommencer… L’important est de bien s’entourer. J’ai la chance d’avoir un mari formidable, et quand je dois rester tard au boulot, travailler le week-end, on s’organise.

 

Quels conseils donnez-vous à la femme entrepreneure qui vient vous voir ?

Exactement les mêmes qu’aux hommes : être toujours concentrée sur son business plan, tout en restant souple pour saisir les opportunités. Sois ambitieuse mais reste humble, car le succès comme l’échec sont très relatifs. Bosse comme une damnée, essaie de prendre du plaisir dans ce que tu fais car c’est sans doute le meilleur indicateur.

 

Est-il plus difficile d’entreprendre en France quand on est une femme ?

Non, c’est le regard des autres qui est toxique, qui peut nous faire douter de nous. J’y vois un parallèle avec ce qu’on peut vivre après un échec. Dans les deux cas, il faut se rendre imperméable aux regards qui ne sont pas bienveillants, se construire un paravent de confiance.

 

Comment valoriser l’entrepreneuriat féminin ?

En montrant des exemples de femmes qui ont fait des choses, qui ne se sont pas posées la question d’être une femme, ou qui ont rencontré des difficultés qu’elles ont surmontées. On voit des gens et on se dit « pourquoi pas moi ? ». Aux Etats-Unis, il y a beaucoup d’entrepreneurs car tout le monde est entouré d’entrepreneurs. Chacun a un frère, une cousine, un grand-père entrepreneur. Chez nous, c’est encore l’exception mais dans quelques années je suis convaincue que ça va devenir la règle. D’ici là, les créateurs doivent aller dans les écoles, par exemple avec l’association 100000 entrepreneurs, pour encourager les plus jeunes, garçons et filles à l’entrepreneuriat.

Propos recueillis par Aymeric Marolleau

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