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La progression fulgurante du redouté variant Delta inquiète partout dans le monde et en Europe. Et, déjà, des nouvelles mesures sanitaires s’opèrent.
L’été est là, les terrasses rouvrent et le masque n’est plus obligatoire dans la rue. En tout cas en France. Où la prudence s’impose. L’envahisseur est toujours là, actif, et son variant Delta de provenance indienne menace de bousculer la parenthèse estivale et de contrecarrer la bonne dynamique sanitaire. Partout dans le monde, de nouvelles vagues pandémiques guettent et des restrictions se mettent en place pour combattre le variant.
La course folle du variant Delta se poursuit. Plus contagieux et potentiellement plus mortel, identifié pour la première fois en Inde en avril, il est déjà présent dans 85 pays, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En France, la version Delta de la covid représente aujourd’hui déjà 9 à 10 % des nouvelles contaminations. Ailleurs sur la planète, le Delta est déjà dominant. Portugal, Royaume-Uni, Russie, Afrique du Sud, Bangladesh… La liste s’allonge. Et inquiète de plus en plus. En Europe, c’est le Portugal qui fut le premier pays de l’UE à annoncer que le variant était dominant sur son territoire (plus de 51 % des nouveaux cas et plus de 70 % dans la région de Lisbonne). En réaction, le gouvernement portugais a décidé de déployer de nouvelles restrictions dans les villes les plus touchées. Idem en Russie, où Saint-Pétersbourg, l’une des villes hôtes de l’Euro de football, a enregistré 107 morts en 24 heures ce samedi 27 juin. Le Kremlin a d’ores et déjà réintroduit de nouvelles restrictions, avec télétravail et vaccination obligatoires des salarié·es des services. Pour le seul variant Delta, la Russie a recensé 21 665 contaminations depuis janvier, un record.
Pression sur la vaccination
En France, où le variant représente donc près de 10 % des contaminations, deux personnes contaminées sont mortes dans le Sud-Ouest. La souche progresse. Qu’importe, l’heure est à l’allègement des restrictions et des mesures, à commencer par la fin du port du masque obligatoire à l’extérieur. Pour contrer la progression du virus muté et valider le rebond économique, les pays européens misent gros sur la progression de leurs campagnes de vaccination. Selon le Centre européen de gestion de crise, au 24 juin, 210 millions de personnes de 18 ans et plus avaient reçu au moins une dose de vaccin au sein de l’UE. Soit environ 57,5 % de la population adulte du Vieux continent. Bon point, la part d’adultes totalement vacciné·es a quintuplé depuis avril pour s’établir aujourd’hui à 34,3 %. À ce rythme, l’objectif ambitieux fixé par la Commission européenne, 70 % d’adultes vacciné·es avant l’automne, pourrait être atteint dès la fin août.
Paris et Berlin font les gros yeux
Dans ce contexte, l’ombre du variant Delta plane sur l’Europe et inquiète les gouvernements. La France et l’Allemagne scrutent notamment l’arrivée massive en Europe du Sud des touristes britanniques. De quoi raviver les tensions entre des pays européens soucieux de relancer leur tourisme. Lors du sommet européen à Bruxelles des 24 et 25 juin, Angela Merkel a notamment reproché au Portugal d’ouvrir grandes ses portes à des visiteur·ses britanniques susceptibles de transporter le variant. C’est alors conjointement que Paris et Berlin mettent en garde la Grèce qui accepte des touristes vacciné·es par les vaccins russes et chinois, dont l’efficacité contre le variant delta est remise en cause. Chaque pays de l’UE reste libre d’accepter ou non les visiteur·ses vacciné·es avec un autre vaccin que les quatre autorisés par l’Agence européenne du médicament (Pfizer, Moderna, AstraZeneca, J&J). La France et l’Allemagne, qui imposent des quarantaines aux voyageur·ses en provenance du Royaume-Uni, plaident pour une ligne commune plus dure sur l’entrée dans le territoire de l’UE, pour les visiteur·ses en provenance de pays extérieurs à l’espace Schengen. « D’abord, nous devons tous reconnaître les mêmes vaccins, ceux autorisés par l’EMA et pleinement efficace contre les derniers variants, dont le variant Delta. Cette coordination s’impose aussi pour que nos règles s’harmonisent en matière d’ouverture à des pays tiers. C’est la clé pour que le green pass européen soit pleinement efficace », a affirmé Emmanuel Macron.
ABA