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Au 16 mai, 8,8 millions de Français·es sont totalement vacciné·es.
Le déconfinement progressif entamera sa deuxième étape mercredi 19 mai. Avec la réouverture des cinémas, musées, théâtres ou encore terrasses des restaurants. Bon timing puisque la vaccination française a clairement changé de braquet par rapport au début d’année et maintient son objectif de 30 millions de primo-vacciné·es à la mi-juin. Sans jouer les rabat-joie, quelques couacs persistent. Dont la part, encore non négligeable, des séniors non vaccinés. Ou le devenir des doses AstraZeneca… qui peinent à s’écouler ! Sans oublier le réveil tardif de Sanofi. Après la guerre ?
Comme un soulagement pour le Président de la République. C’est sur le réseau social Twitter que le chef de l’État annonce le chiffre de 20 millions de Français·es vacciné·es. Ou plutôt qui ont reçu au moins une première dose. Le calendrier vaccinal suit sa progression. Lequel a été fixé par le gouvernement lui-même.
La vaccination s’accélère, quid des séniors non vaccinés ?
Dans le détail, au 16 mai, 8,8 millions de personnes se retrouvent totalement vaccinées en France. Soit environ 17 % de la population majeure. À titre de comparaison, le Royaume-Uni a dépassé la barre des 20 millions de personnes totalement vaccinées. Près de 36 millions de Britanniques ont même reçu au moins une dose depuis le début de la campagne de vaccination en décembre. Le pays entend administrer une première dose à tous les adultes d’ici à juillet. Chacun ses objectifs, il est indéniable tout de même de constater l’accélération de la campagne vaccinale bleu-blanc-rouge. Au 15 mai, près de 360 000 Français·es supplémentaires ont reçu une première dose par rapport à la veille.
Le gouvernement français a fait le choix d’une vaccination destinée dans un premier temps aux plus âgé·es. Ainsi que celles et ceux qui présentent des comorbidités. À y regarder de plus près – et au moment d’écrire ces lignes – entre un cinquième et un quart des séniors n’ont toujours pas bénéficié de la moindre injection de vaccin en France. En raison d’abord d’un obstacle d’accessibilité : « Beaucoup de séniors vivent en zones rurales où les livraisons de vaccins ne sont pas aussi optimales qu’en ville. Et les distances font que c’est plus compliqué », explique pour LCI Jean-Paul Stahl, infectiologue au CHU de Grenoble. Pour nos aîné·es les plus isolé·es, difficile donc de se déplacer, délicat aussi de prendre des rendez-vous sur Internet, car pas toujours à l’aise avec le numérique. Enfin, certaines personnes âgées affichent tout simplement des réticences à l’idée de se faire vacciner…
Que faire des doses AstraZeneca ? On avait presque oublié Sanofi…
Ces réticences, les cas de thromboses – très rares – constatés en France après injection de la formule AstraZeneca, y sont pour beaucoup. Le vaccin produit par le laboratoire anglo-suédois enregistre un fort taux de sous-utilisation par rapport aux autres vaccins, notamment ceux de Pfizer ou Moderna. Au point que deux millions de doses « AZ » dorment toujours dans les stocks français. Dans l’attente d’être écoulées. Au gouvernement, on tente tant bien que mal de vanter les mérites du vaccin mal-aimé : « Je suis vacciné à l’AstraZeneca, comme des dizaines de millions de personnes dans le monde […] Il protège contre les formes les plus graves de la maladie. Donc allons-y ! », a martelé le Premier ministre Jean Castex début mai. Quelles pistes alors pour le gouvernement ? Élargir l’AstraZeneca à un public plus jeune ? Et/ou écouler les doses restantes à l’étranger ?
Le labo français Sanofi a annoncé lundi 17 mai – en partenariat avec GSK – le succès en phase 2 de son candidat vaccin. Le sérum produirait une « concentration élevée d’anticorps neutralisants chez les adultes, toutes tranches d’âge confondues […] Et une séroconversion dans 95 à 100 % des cas après l’administration d’une deuxième dose », lit-on dans un communiqué du groupe français. Qui a indiqué de nouveaux essais pour la phase 3 dans quelques semaines. Ils permettront notamment de tester le candidat vaccin contre les variants. Pour Sanofi, le vaccin devrait être approuvé « au quatrième trimestre ». Du retard à l’allumage pour le labo tricolore qui essaie tout de même d’essuyer la déconvenue du mois de décembre où les essais (phase 1/2) montraient une efficacité du candidat vaccin insuffisante pour les personnes âgées. Mieux vaut tard que jamais, dit l’adage. On s’en contentera.
GW