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Les tests antigéniques donnent un résultat en quinze ou trente minutes, mais sont considérés moins fiables que les tests RT-PCR ou sérologiques.
Tester, tester, tester, c’est la rengaine du gouvernement et des autorités sanitaires depuis maintenant plusieurs mois. Si l’exécutif s’est réjoui d’avoir atteint les 2 millions de tests RT-PCR par semaine, les délais pour obtenir les résultats restent souvent trop longs et les laboratoires sont débordés. L’une des solutions : les tests antigéniques, très rapides. Mais pas des plus fiables.
C’est le nouveau venu du dépistage covid. Le test antigénique est aujourd’hui porté par le ministère de la Santé comme une arme de plus contre la propagation du virus. Sa vertu, un simple prélèvement nasopharyngé fournit une réponse en quinze à trente minutes à la fameuse question : covid ou pas covid ? Concrètement, le test antigénique recherche la présence de protéines que produit le virus Sars-CoV-2, appelées « antigènes ». À la différence, les tests RT-PCR recherchent, eux, le matériel génétique, le génome du virus, pendant que les tests sérologiques tracent la présence d’anticorps produit en réponse à la maladie. Depuis fin octobre, les pharmacien·nes, infirmier·ères et autres médecins de ville sont autorisés à réaliser ces tests rapides pour soulager les laboratoires biologiques pris d’assaut. Et l’exécutif entend bien poursuivre sur cette lancée. 3 000 officines pratiquent les tests antigéniques aujourd’hui, il devrait y en avoir 10 000 au 1er décembre. Il s’agit là, peut-être, d’une des conditions sine qua non d’un déconfinement réussi : tester avec rapidité efficacité. Le gouvernement fonde beaucoup d’espoir sur ces tests. Olivier Véran a annoncé en septembre en avoir commandé 5 millions et 270 000 tests ont été réalisés en expérimentation, dont 208 000 auprès des personnels d’Ehpad. Reste qu’il ne s’agit pas d’une solution miracle.
Signaux contradictoires
Il est donc possible, depuis le 26 octobre, de se rendre à sa pharmacie de quartier, chez son médecin ou dans un cabinet médical pour réaliser un test antigénique sans ordonnance et avec une prise en charge totale par l’Assurance-maladie. La priorité est donnée aux personnes symptomatiques, au maximum 4 jours après l’apparition des symptômes. La levée de la nécessité d’une prescription médicale pour réaliser un test RT-PCR avait causé des files d’attentes interminables devant les laboratoires, espérons que l’expérience ne se répète pas.
Malgré tout l’espoir affiché par l’exécutif en ces fameux tests rapides, des contre-indications existent. Si les personnes de plus de 65 ans ou vulnérables disposent désormais d’un accès prioritaire, il leur est conseillé de confirmer leur résultat par test RT-PCR, si celui-ci est négatif… Autant dire que l’utilité du test antigénique devient dans ce cas difficile à cerner. Le ministère ajoute également que ces tests sont contre-indiqués pour les cas contacts, bien qu’il envisage de potentielles actions de dépistages collectifs et ciblés au sein de lycées, usines ou Ehpad. Des contradictions et un flou apparent qui inquiètent le corps médical.
En novembre, le ministère de la Santé a confirmé que plusieurs commandes ont été passées (5 millions de tests commandés par les centrales d’achat des établissements de santé, 5 millions par Santé publique France et une précommande de 20 millions via l’UE). Pour autant, Olivier Véran l’assume, cette technique est jugée moins fiable que les deux autres par la Haute autorité de santé (HAS) : « Un test antigénique positif assure le diagnostic. Un résultat négatif n’est lui pas fiable à 100 %, et pourra être confirmé en laboratoire en cas de symptômes ».
Adam Belghiti Alaoui