L’Inde dévastée par l’épidémie

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Depuis plusieurs semaines, la situation sanitaire en Inde est dramatique. Le pays se tourne vers l’aide internationale pour faire face à l’urgence et à l’avancée de l’épidémie.

La seconde vague de l’épidémie qui frappe l’Inde est d’une violence inouïe. Comme un déluge, le virus fait vaciller dangereusement le système de santé et les appels à l’aide internationale se multiplient. La flambée des décès et la pénurie de vaccins menacent sérieusement la reprise économique. Dans le même temps, l’Europe et la France se préparent au déconfinement, mais l’OMS met en garde.

En Europe, les esprits sont tournés vers l’été et la levée progressive des restrictions. Mais partout dans le monde, le virus poursuit sa course mortifère. À cette heure, plus de 150 millions de cas de covid ont été recensés, dont près de 6 millions en une semaine, selon un comptage de l’AFP. Une flambée notamment due à la situation sanitaire dramatique en Inde où 2,5 millions de cas ont été détectés ces 7 derniers jours. Pour le pays d’1,4 milliard d’habitant·es, le printemps vire au cauchemar. L’image très frappante de ces derniers jours qui a ému le monde entier : les crématoriums sont débordés qui brûlent les corps jour et nuit. Les autorités ont libéré de l’espace dans des parcs publics pour accueillir des bûchers.

Le mardi 27 avril, l’Inde recensait plus de 18 millions d’infections et 200 000 morts. Sur le seul mois d’avril, le pays comptabilise 6 millions de nouveaux cas et le nombre de décès quotidien dépasse les 3 000. Et les experts mettent en garde contre la sous-estimation de la situation, en raison du manque de suivi dans certaines régions et de sous-estimation volontaire de certains États. En cause pour expliquer la flambée de cas, les grandes manifestations religieuses organisées depuis le début de l’année. À commencer par le grand pèlerinage hindou, la Kumbh Mela, qui a drainé plus de 25 millions de personnes. Et vu d’énormes foules s’agglutiner sans masque ni distanciations. Des rassemblements autorisés par les autorités.

Un système de santé en échec 
Sous pression constante et croissante, les hôpitaux indiens manquent cruellement de lits et d’oxygène. Faute d’approvisionnement, des malades meurent sans pouvoir être soigné·es. Sur les réseaux sociaux, des appels à l’aide sont lancés par des familles de malades. En quête d’un lit d’hôpital avec de l’oxygène, d’un donneur de plasma ou d’un pédiatre pour un bébé atteint de la covid. Face à l’urgence, la communauté internationale vient en aide. Le Royaume-Uni a fait parvenir dès ce mardi 27 avril des concentrateurs d’oxygène et des respirateurs. L’UE, l’Allemagne et la Russie promettent également leur aide. Au total, plus de 40 pays répondent à l’appel, dont la France. L’aide va arriver, charge au gouvernement indien de l’absorber et de la déployer efficacement dans tout le pays.

Surtout, l’Inde fait face à une grave pénurie de vaccins. Voilà une situation paradoxale qui reflète les contradictions de l’Inde. Le premier producteur de vaccins au monde qui a déjà exporté plus de 66 millions de doses fait face à une pénurie de vaccins sur son territoire. Un colosse aux pieds d’argile en somme. L’objectif d’immuniser 300 millions d’Indien·nes (un peu plus de 20 % de la population) d’ici à juillet paraît inaccesibles, même si 140 000 de personnes ont déjà été vaccinées. D’autant plus que le pays ne compte qu’un médecin pour 10 000 habitant·es. À ce rythme, on estime qu’il faudra deux ans pour vacciner l’ensemble du pays.

Le variant indien inquiète
S’il est encore trop tôt pour évaluer l’impact économique de cette seconde déferlante de covid, les experts revoient déjà leurs prévisions de reprise. L’exercice 2020-2021 a connu une contraction du PIB indien de 7,7 %, après une chute historique de 24 % au premier trimestre 2020. Une catastrophe pour un pays qui voit arriver chaque mois 1 million de jeunes sur le marché du travail. En plus de tout le reste, les autorités sanitaires ont décelé l’apparition d’un nouveau variant du Sars-coV-2 : le variant indien. Pour l’instant, les épidémiologistes soulignent que ce variant, baptisé variant B 1.617, reste minoritaire en Inde par rapport au variant anglais. Et ne provoque pas de symptômes spécifiques. Toutefois, il apparaît que sa propagation est très rapide.

Une nouvelle menace qui inquiète déjà en Europe, alors que 7 premier cas ont été détectés en France auprès de personnes revenant d’Inde. À cette heure, la létalité du variant indien reste la grande inconnue. Bonne nouvelle cependant, il ne résisterait pas aux vaccins. Toujours est-il que le variant B 1.617 a déjà été détecté dans 17 pays. L’Organisation mondiale de la santé appelle donc à la prudence. En particulier les pays européens, qui s’apprêtent à assouplir leurs restrictions alors mêmes que leurs chiffres épidémiques sont pour beaucoup dans le rouge. Selon les expert·es de l’OMS, « La situation en Inde peut se produire n’importe où ».

ABA

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