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Malgré la crise, les PME ont bien résisté, et même fait en moyenne 2 % de bénéfices en plus en 2020 qu’en 2019.
Le baromètre Image PME, publié par l’Ordre des experts-comptables, révèle une bonne surprise : les PME n’ont pas rompu face à la crise sanitaire et économique. Mieux, dans l’ensemble leur santé financière est restée positive et leur résultat net augmente même de 2 % en moyenne.
Crise sanitaire historique et séisme économique obligent, l’on aurait pu penser que les PME, comme la plupart des entreprises, souffrent profondément du contexte et ont subi une année 2020 douloureuse. Que nenni. Du moins dans l’ensemble. Selon le baromètre Image PME de l’Ordre des experts-comptables, publié jeudi 2 juin, les résultats des PME en 2020 sont loin d’être alarmants ou négatifs. Grâce aux aides de l’État, leur résultat net progresse au contraire de 2 % en moyenne. Seul bémol : leur endettement est malgré tout en hausse de plus de 9 %, notamment sous l’effet des prêts garantis par l’État (PGE). Une situation « beaucoup moins catastrophique que prévu, et nous avons été les premiers étonnés », assure Lionel Canesi, président de l’Ordre des experts-comptables, dans les colonnes du journal Les Échos qui a révélé le baromètre. Pour établir ce constat, cet outil s’est basé sur les liasses fiscales des PME de moins de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires qui ont été traitées par les 21 000 experts-comptables de France. Ce sont ainsi un million de bilans d’entreprises qui ont été passé à la loupe, soit un tiers du total des PME, dont les bilans sont attendus jusqu’à fin juin.
La bouffée d’air des aides de l’État
Si la baisse de chiffre d’affaires est contenue dans l’ensemble, il reste en recul de 6,6 % en moyenne parmi les PME. Avec d’importantes disparités selon les secteurs : -29,2 % dans l’hébergement-restauration, -35,9 % pour les arts et le spectacle, et même -49 % pour les salons et congrès professionnels. En comparaison, l’activité dans le secteur de l’alimentaire et de la grande distribution a progressé de 8,8 %. Malgré les fortes chutes pour certains pans de l’économie, les analystes attribuent le rebond général de l’activité des PME (2 %) aux aides massives de l’État. Grâce aux mesures d’activité partielle, de PGE et d’accès au fonds de solidarité jusqu’à 10 000 euros par omis en cas de 50 % de baisse de chiffre d’affaires ont amorti le choc. Et parfois, les aides ont même amélioré les résultats : les restaurants traditionnels ont connu une perte d’activité de 33,7 %, mais leur résultat net a progressé de 6,6 % dans le même temps. « Les aides ont parfois compensé au-delà de la perte, d’autant qu’elles sont non imposables, ce qui explique que les entreprises sortent de la crise plutôt en bonne santé », explique Laurent Benoudiz, président de l’Ordre des experts-comptables d’Île-de-France.
L’endettement en hausse
Le principal point noir de ce bilan comptable, qui inquiète les analystes et observateur·rices : l’endettement. Dans le cas des PME, il a progressé de 9,2 % entre 2019 et 2020. Entre contraction de PGE, dettes accumulées avant la crise et reports de charges, les PME ont connu une année propice à l’augmentation des créances. Dans le cas de la construction (+ 23 %) et de l’hébergement-restauration (+ 16 %), la hausse est d’autant plus marquée. Se pose dès lors la question de la capacité des PME à rembourser leurs PGE et à assumer l’accumulation des dettes sur le long terme. Dans cette visée, l’Ordre des experts-comptables appelle de ses vœux l’étalement des dettes sur dix ans.
ABA