La France détient le 1er médicament efficace contre la covid !

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Le ministère de la Santé vient de commander 30 000 doses de l’anticorps XAV-19 de Xenothera. Les premiers malades traités à la fin de l’été pourraient échapper à l’hospitalisation en réanimation…

Olivier Magnan, rédacteur en chef

Nous l’annoncions en info primeur du Vite compris du 11 mai, le ministère de la Santé et des Solidarités d’Olivier Véran a signé hier un « contrat de réservation de 30 000 doses unitaires de XAV-19 ». Un nouveau vaccin ? Pas du tout. Le premier médicament français, en phase finale de tests (Polycor, promu par le CHU de Nantes, labellisé Priorité nationale de recherche par le Capnet* en décembre 2020) qui montre toute son efficacité neutralisante contre les variants covid en circulation. Traduction : administré à des patients covid modérés, il enraie la progression de la pneumopathie et « sauve » les malades de la réanimation. Il vide littéralement les lits saturés des hôpitaux.

J’ajoute : c’est par prudence que la biotech nantaise qui a mis au point ce médicament (un anticorps polyclonal de synthèse) évoque des cas de covid « modérés ». Les tests laissent penser que le virus Sars-CoV-2 qui aurait envahi un organisme au point d’exiger une mise sous oxygène de la personne atteinte va améliorer son état de façon significative…

Pourquoi un tel enthousiasme ? D’abord parce qu’il s’agit d’une commande d’État. Directe. Elle fait suite à la visite du Président Macron dans les laboratoires de la start-up nantaise en février. Laquelle se battait déjà depuis presqu’un an pour obtenir les fonds suffisants au lancement des cycles de tests. Sa présidente, la docteure Odile Duvaux, avait connu bien des déboires de toutes sortes pour faire connaître un produit mis au point longtemps auparavant dans le cadre d’une recherche sur le rejet de greffons.

Ensuite parce que dès les premiers essais, la biotech Xenothera avait pu constater l’effet « particulièrement efficace » de son anticorps, quand les médecins, les biologistes et les infectiologues français ne manifestaient de l’espoir que pour les anticorps monoclonaux de l’américain Eli Lilly, attente déçue depuis. Tout se passait comme si nos éminents spécialistes ne portaient a priori crédit qu’aux technologies ciblées et complexes des monoclonaux, véritable phénomène de « mode » scientifique, et au prestige des grands labos américains : comment une start-up de province française pouvait-elle oser rivaliser avec les géants ?

Que va-t-il se passer désormais ? Fort de cette première commande qui montre à tout le moins que notre infectiologue présidentiel virtuel, si critiqué par le conseil scientifique pour la gestion de la crise, a fait preuve de bon sens et de volonté en saisissant cet anticorps au bond, Xenothera va lancer une préproduction industrielle de son XAV-19. De façon que les premiers traitements commencent à la fin de l’été.

Pour Odile Duvaux, « cette signature illustre l’engagement du gouvernement français pour garantir notre indépendance sanitaire face à l’épidémie de covid-19. Je me réjouis de la réponse favorable du ministère de la Santé à notre proposition de réserver les premières productions de notre traitement aux patients français, ce qui nous semblait logique compte tenu des soutiens reçus depuis le départ. Ce contrat démontre aussi qu’il est possible d’entreprendre en France. L’histoire n’est pas finie, il faut désormais obtenir les autorisations de l’ANSM, et nous continuerons à engager toutes nos forces pour lutter contre ce virus et répondre aux besoins des patients dans les autres domaines thérapeutiques où Xenothera est mobilisé ».

Depuis le début de l’aventure, ÉcoRéseau Business s’est lui aussi mobilisé pour soutenir les avancées de ce qui n’aurait pas dû prendre l’allure d’un combat. Car les premiers résultats présentés par la start-up nantaise devaient très vite alerter les spécialistes approchés et les autorités de santé. Si, parfois, mieux vaut tard que jamais, en l’occurrence c’est mieux vaut tôt que plus tard qui aurait dû prévaloir par la détection rapide et la réaction efficace des instances de décision. À l’avenir, les découvertes françaises validées devront s’inscrire dans une volonté politique de les repérer et de les concrétiser.

Si, comme tout porte à le croire, le XAV-19 devient le médicament de première intention au point de bloquer la progression du virus et de ses variants dans des organismes contaminés, non seulement la patrie de Pasteur aura recouvré son aura, mais au surplus le monde entier voudra en acquérir de fortes quantités.

Ce jour-là, le vigile Président saura, il faut le penser, préserver les intérêts français comme les labos américains savent si bien le faire à leur profit.

OM

*Comité ad hoc de pilotage national des essais thérapeutiques et autres recherches.
À relire : il y a un an, mon entretien avec Odile Duvaux…

Le doyen de la tribu. Ai connu la composition chaude avant de créer la 1re revue consacrée au Macintosh d'Apple (1985). Passé mon temps à créer ou reformuler des magazines, à écrire des livres et à en traduire d'autres. Ai enseigné le journalisme. Professe l'écriture inclusive à la grande fureur des tout contre. Observateur des mœurs politiques et du devenir d'un monde entré dans le grand réchauffement...

4 Commentaires

  1. Attention, ne confondez pas vaccin et anticorps, le premier est censé limiter les risques de contamination pour soi-même et pour les autres (sans certitude absolue), le second est un médicament qui n’agit que sur des personnes contaminées, malades. Il faudrait donc que vous soyez vous-même atteint par la covid pour le cas échéant bénéficier d’un traitement au XAV-19, dont 30 000 doses ont été achetées par le gouvernement.

  2. 30 000 doses réservées (intention de commande) alors qu’on est quasiment sûr que ça marche, bien que les essais ne soient pas terminés.
    Cette quantité, presque ridicule à l’échelle d’un pays, c’est pour donner le change, faire croire à l’opinion publique que le gouvernement n’est pas opposé à un traitement contre la covid-19. Alors qu’on sait bien que les autres traitements avérés efficaces sont soit interdits de prescription, soit diabolisés et entravés. Une pression énorme s’exerce sur les généralistes, avec menaces non voilées. À l’hôpital, c’est pareil.
    De plus l’expression “covid modéré ” ne veut rien dire. Soit on a un covid sans symptôme (qui passe inaperçu si on ne se teste pas), soit on a un covid avec symptômes qui doit être traité dès les premiers symptômes, comme l’ont toujours expliqué de nombreux médecins ostracisés.
    Si on attend trop et qu’on ne donne que des antidouleurs et fébrifuges (de type paracetamol), c’est là que la maladie peut évoluer rapidement avec des problèmes respiratoires.
    Il est plus que temps de consulter le site “reinfo-covid “et “laissonslesprescrire”: C’est un collectif de plus de 30 000 médecins. Voir aussi les vidéos de Coordination Santé libre sur ce sujet et sur le coût abyssal des tests (au moins 120 millions d’euros par semaine… à quoi il va falloir ajouter les nouveaux recrutements de “LAC” dans les écoles). On préfère tester et vacciner plutôt que soigner. Qui sont les sociétés qui en profitent? Tant pis pour le puits sans fond(s) de la SS.
    Vous évoquiez le serment d’Hippocrate dans un article sur le vaccin tueur, c’est d’autant plus d’actualité pour les remèdes : d’abord soigner et guérir les patients. Les remèdes existent et sont nombreux. Mais vous devinez sans doute pourquoi ils ne sont pas promus.

    • Il est vrai que 30 000 doses pour une première commande, disponibles à la fin de l’été, seront sans effet sur les milliers de nouveaux contaminé·es journaliers. Mais c’est la première fois que le ministère de la Santé, sous l’impulsion du Président de la République, valide et achète un médicament de soin et non un vaccin ! C’est dire la crédibilité accordée à cet anticorps qui ne dispose toujours pas d’une AMM. Si, comme nous l’espérons, il est prescrit sitôt l’infection constatée, puis dans un 2e temps administré à des malades jusqu’alors laissés sans solution thérapeutique, il y a fort à parier que son efficacité soit démontrée et sa mise en fabrication décuplée. Un obstacle demeure : il faut, pour produire le XAV-19, le “concours” d’animaux transfusés…

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