Inflation, la France franchit le seuil des 2 %

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Les prix à la consommation ont augmenté de 2,1 % sur un an septembre.

La progression de l’inflation dans la zone euro et en France suit son cours. Les données provisoires publiées par l’Insee ce jeudi 30 septembre sont sans appel : la barre des 2 % a été franchie et l’inflation atteint des niveaux plus vus depuis octobre 2018. En cause notamment : la flambée des prix de l’énergie et les pénuries de composants dans l’industrie.

C’était attendu. La tendance de l’inflation se confirme de semaine en semaine. Selon les données provisoires de l’Insee, les prix à la consommation ont augmenté de 2,1 % sur un an en septembre en France. Un coup dur pour l’hexagone, qui dépasse de fait la cible de 2 % fixée par la Banque centrale européenne (BCE). Il faut remonter à octobre 2018 pour retrouver des niveaux comparables : 2,2 % d’inflation. Et la France ne fait pas exception en Europe : en zone euro, selon Eurostat, le taux d’inflation a bondi à 3,4 % sur un an en septembre, soit son plus haut niveau depuis 13 ans (+ 3,6 % en 2008) ! Là encore, parmi les grandes composantes de l’indicateur de l’inflation, c’est le secteur de l’énergie qui a connu la plus forte hausse des prix le mois dernier (+17,4 %, après déjà +15,4 % en août). En France, cette hausse de l’énergie pèse pour près de 8 % dans l’indice d’inflation. En revanche, l’augmentation des prix des biens manufacturés (+0,4 %) et des produits alimentaires (+1 %) ralentit. Et pour cause : ce que l’on appelle l’inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires) reste limitée à 1,3 % en septembre, soit un niveau proche de son rythme normal.

Conséquence de la reprise
Depuis juin, l’inflation progresse chaque mois dans la zone euro. Pour autant, la BCE n’envisage pas à ce stade de durcir sa politique monétaire accommodante et juge le phénomène temporaire. Selon Christine Lagarde, présidente de la BCE, il faut se garder de « surréagir » aux évolution de l’inflation provoqués par des effets transitoires et conjoncturels. Et pour cause : pour nombre d’experts, la poussée inflationniste en France et en Europe est essentiellement liée à la flambée des prix du pétrole et du gaz et aux pénuries de composants provoqués par la forte reprise économiste post-crise. Le fort rebond de la consommation (+1 % en France en août), couplé aux politiques de soutien au pouvoir d’achat, a entraîné des tensions sur l’offre. À quoi s’ajoutent des perturbations sur les chaînes d’approvisionnement et sur le coût du transport maritime qui participent à un choc sur les prix. De fait, pendant que l’inflation progresse, les prix de production de l’industrie française sont aussi en augmentation de 10 % sur un an en septembre.

Prévisions
Si les économistes pensent que le phénomène de l’inflation est temporaire, les prochains mois s’annoncent compliqués. Et les industriels pourraient commencer à répercuter les hausses des prix des matières premières qu’ils subissent sur le prix de vente des biens de produits manufacturés. Selon les prévisions, les prix à la consommation poursuivront leur hausse au moins jusqu’à la fin de l’année 2021, pour ensuite retrouver un rythme plus calme en 2022. La Banque de France retient, elle, le scénario d’un pic de l’inflation à 2,75 % sur douze mois, en cette fin d’année. Un contexte qui ravive déjà débats et négociations autour d’une question centrale : l’évolution des salaires.

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