Temps de lecture estimé : 2 minutes
Temps de lecture constaté 2’
Le gouvernement revoit ses prévisions du déficit budgétaire à la hausse, à environ 220 milliards d’euros en 2021.
L’année 2020 avait déjà accouché de niveaux de déficit records, rebelote en 2021. Cette semaine, Bercy annonce une aggravation de la situation des comptes publics cette année, et un déficit budgétaire bien plus important que celui prévu par la loi de Finances, établit à 9,4 % du PIB.
On ne cesse de le constater, le « quoi qu’il en coûte » a un prix. Et l’addition s’alourdit de semaine en semaine. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances, l’a confirmé ce lundi 31 mai sur les antennes de France 2 : « Nous attendons un déficit de 9,4 % cette année ». Plus tôt, le samedi 29, le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt avait précisé que le déficit budgétaire de l’État s’élèvera à « environ 220 milliards d’euros » en 2021. Soit 47 milliards d’euros de plus que les 173,3 milliards prévus par la loi de finances pour 2021. Une aggravation qui est la conséquence directe « des mesures de soutien que nous continuons à prendre pour accompagner au mieux la reprise », précise le ministre. Autres facteurs qui accentuent le déséquilibre budgétaire : les 29 milliards d’euros de crédits alloués aux mesures d’urgence qui ont été reportés en janvier dernier sur l’exercice 2021. De quoi porter la prévision du déficit à 9,4 % du PIB, contre la précédente estimation de 9 %. Cette nouvelle prévision intégrera le projet de loi de finances rectificative (PLFR) qui sera présenté ce mercredi 2 juin en Conseil des ministres. Le texte prévoit 15,5 milliards d’euros de crédits supplémentaires pour assumer les mesures de soutien aux entreprises.
Bercy maintient ses objectifs de croissance
Au premier trimestre 2021, la croissance escomptée n’a pas eu lieu. Selon les chiffres publiés par l’Insee, le PIB a reculé de 0,1 %, alors que les prévisions tablaient sur une croissance de 0,4 %. Pour la suite de l’exercice 2021, et malgré l’importante réévaluation du déficit budgétaire, l’exécutif ne change pas de cap et continue de mise sur un fort rebond de l’activité au second semestre. Objectif de croissance réaffirmé : 5 % pour 2021.
Quant à l’évolution du déficit public (déficit budgétaire + déficit des collectivités territoriales et de la Sécurité sociale), le ministre des Comptes publics n’a encore livré aucune nouvelle estimation. Après avoir été prévu à 8,5 % du PIB pour 2021, il avait déjà été revu à la hausse, à 9 %, début avril. On le sait déjà, ce chiffre va encore augmenter. C’est certain, le creusement du déficit public va mécaniquement faire augmenter l’endettement public de la France à 118 % de son PIB. Un niveau là encore inédit.
Pour continuer à assumer ses niveaux de dépenses et de mesures d’urgence, l’État devra emprunter encore davantage, dans un contexte de remontée des taux (entre 0,2 et 0,3 %) et tandis qu’il avait pu emprunter à taux négatifs en 2020. Malgré un rebond économique qui se fait attendre, Bercy reste assez confinant en termes de rentrées fiscales. Depuis le début de l’année, les recettes de la TVA et de l’impôt sur le revenu se révèlent meilleures que prévu, même si les niveaux d’avant crise sont encore loin. Pour la suite, l’exécutif se veut rassurant. « Nous maintenons une prévision de croissance à 5 %. C’est prudent et réaliste. Nous mettons tout en œuvre pour atteindre cette prévision, notamment avec le déploiement du plan de relance », martèle Olivier Dussopt. Quoi qu’il en soit, le déficit budgétaire pour 2021 s’annonce comme un nouveau triste record. Jamais vu depuis 1945.
ABA