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Surprise !

C’est incontournable, socialement ancré et « payant » : le cadeau d’affaires. Qu’il s’agisse de gratifier des clients, des partenaires, des prospects ou des salarié·es, offrir un objet labellisé se révèle plus que jamais vital depuis la crise sanitaire !

Le traditionnel présent de fin d’année s’impose, certes. Mais au-delà, le cadeau d’affaires reste un véritable outil stratégique pour les entreprises. Il exprime une gratitude, renforce les valeurs de son entreprise, fidélise des clients, en séduit de nouveaux, motive et récompense des collaborateur·rices ou remercie des partenaires. Construire une relation forte et durable.
« Depuis ces dernières années, le cadeau a pris le pas sur les goodies bon marché produits en masse. Aujourd’hui, les entreprises achètent un peu moins d’objets mais de meilleure qualité », explique Nathalie Cozette, directrice CEO du salon Omyagué, un événement qui se veut source d’inspiration à destination de tous les professionnels à la recherche de cadeaux d’affaires. La vaccination et le pass sanitaire ont commencé à marquer le retour des événements grand public et professionnels. Le salon entend donc revenir en beauté les 7 et 8 septembre au Carrousel du Louvre à Paris pour fêter ses 20 ans.

La covid n’a pas eu raison des cadeaux d’affaires

Beaucoup d’entreprises n’ont pu faire jouer l’hospitalité pendant plus d’un an avec les fermetures de stades, salles de spectacles, de concerts ou de festivals. Le cadeau d’affaires revient alors en force pour compenser cette absence de lien et entretenir la bonne relation avec les clients ou les collaborateurs·rices. Les marques du marché n’en finissent pas de faire le plein du carnet de commandes. D’où la rançon du succès, des pénuries ou des retards de livraison sont à prévoir. Tout ce qui touche au fret se révèle du reste désormais retardé. « La majorité des grandes marques ne peuvent pas livrer. On enregistre des pénuries sur certaines matières premières. La marque Weber peut en témoigner, elle n’a pas livré de barbecues depuis le mois de janvier… », explique Franck Dupire, directeur commercial d’AppleWood, une plate-forme de distribution multimarque qui s’adresse aux professionnel·les de la communication et aux entreprises dans le cadre de leurs opérations de challenges, d’incentives, de fidélisation clients ou de cadeaux d’affaires.

La crise sanitaire a aussi fortement impacté les secteurs de la bagagerie, de l’hôtellerie ou de la restauration. Arnaud Wielgus, Chief Commercial & Marketing Officer chez Relais & Châteaux, en témoigne : « Nous avons constaté un arrêt de l’activité au mois d’avril et mai l’an passé, la période de confinement. Les entreprises se sont montrées logiquement fort prudentes durant ces deux mois. Mais l’activité s’est relevée dès le mois de juin et nous avons fini par clôturer une année presque comparable à 2019 pour l’activité b to b. Nous avons été aussi freinés par la fermeture de nos établissements durant plusieurs mois, ce qui a empêché les bénéficiaires des coffrets cadeaux offerts par les entreprises ou les particuliers de les utiliser. La durée de validité est de deux ans, ils ont été prolongés gratuitement pendant un an. Nous avons dû fermer notre boutique avenue de l’Opéra à Paris qui pèse environ 20 % de notre chiffre d’affaires. Fort heureusement nous avions pris le virage du numérique il y a quelques années déjà. Notre site Web a donc continué à se développer fortement durant cette crise sanitaire. »

De nouveaux exposants motivés

Le budget serré, les dossiers gelés… Voilà une autre problématique à laquelle doit faire face le marché du cadeau d’affaires. « Lors du premier confinement, nous avons poursuivi notre activité, notamment en livrant des commandes passées avant la crise sanitaire. Les entreprises voulaient aussi faire plaisir aux clients, aux salariés·e, aux partenaires et aux fournisseurs pour… leur remonter le moral. Aujourd’hui, personne ne peut dire ce qui va se passer entre septembre et décembre du côté des dossiers gelés. J’évalue l’impact à quasiment 20 % », souffle Franck Dupire, qui ne veut pas baisser les bras. Il est convaincu qu’une bonne anticipation à la rentrée devrait pallier cette difficulté. « Il faut repartir sur des produits qui sont en stock, passer de nouveaux accords et travailler sur des nouveautés, conseille-t-il. Et surtout, ne rien lâcher ! » Arnaud Wielgus, chez Relais & Châteaux, se montre aussi très positif : « Après plusieurs mois de restrictions, nous sentons une grande ‘‘soif’’ de consommer du voyage et de la restauration. »

En dépit des pertes enregistrées en 2019-2020, les marques prévoient de nouvelles actions. La preuve, 49 nouveaux exposants comme Prêt à Pousser, Grainettes, Les Caveurs, La Grande Épicerie de Paris ou encore Interflora ont rejoint le salon Omyagué en 2021. « Presque la moitié du salon a été renouvelée. Des idées innovantes ont surgi grâce à la crise comme ces cadeaux à partager à travers des vidéoconférences », se réjouit Nathalie Cozette. Les entreprises entendent continuer à motiver leurs meilleur·es salarié·es, leurs clients et leurs partenaires fidèles, à coups de cadeaux haut de gamme, voire luxueux. Dans le choix d’un tel cadeau, mieux vaut donc éviter tout impair. Il ne s’agit pas seulement d’y consacrer le budget nécessaire, mais aussi de valoriser le·la récipiendaire et de répondre à ses goûts.

L’élan bleu-blanc-rouge

Les critères de sélection pour le choix des cadeaux sont multiples. Si le prix reste la préoccupation des acheteur·ses (68 % des entreprises lui accordent une importance majeure), la qualité joue aussi un grand rôle (69,6 %), tout comme l’utilité (52,8 %) et l’originalité (60 %). Les grandes tendances de l’année favorisent des cadeaux d’affaires écoresponsables (72 %) et made in France (76 %), selon la dernière étude du salon Omyagué. « Les entreprises cherchent des circuits courts car elles veulent être sûres d’être livrées. De plus, en achetant des produits made in France, elles contribuent à l’économie du pays. Une façon aussi de partager l’histoire du produit ou de la marque et de faire découvrir le savoir-faire et les saveurs de certaines régions », constate Nathalie Cozette. Un made in France que défend depuis longtemps l’ex-ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, désormais candidat à l’élection présidentielle. En octobre 2012, il avait posé, on s’en souvient, pour la couverture du supplément week-end du Parisien en marinière Armor Lux, une montre Herbelin au poignet et un mixeur Moulinex à la main ! Depuis, il laboure le sillon du made in France notamment grâce à son entreprise Bleu Blanc Ruche. Et pour sa grande joie, il semblerait qu’un vent de patriotisme souffle sur le marché du cadeau d’affaires. En témoignent les allées jalonnées de drapeaux français lors des précédentes éditions du salon.

« Les entreprises font davantage attention à valoriser le savoir-faire français et à consommer des produits écoresponsables en phase avec leurs valeurs et leur politique RSE », note Aurélie Queyrat Maitre, responsable boutique entreprises Longchamp. De nombreuses marques se lancent dans des refontes complètes de leurs offres pour les orienter vers une logique de promotion du respect de l’environnement. Il y a trois ans, Relais & Châteaux a décidé de revoir complètement ses coffrets cadeaux et de créer un produit écoresponsable en collaboration avec The Joinery, une start-up sud-africaine. « Nous avons remplacé nos coffrets cadeaux en carton par des pochettes façonnées par des artisans sud-africains à partir de feutre issu de bouteilles en plastique recyclées. En faisant travailler des coopératives sud-africaines des quartiers populaires, nous visons également à protéger l’environnement mais aussi à soutenir des communautés locales », indique Arnaud Wielgus. Outre la sensibilisation aux gestes éthiques et respectueux de l’environnement, l’induction de bons réflexes, un cadeau d’affaires écoresponsable jouer la carte de la différenciation.

Cadeaux gastronomiques ou vinicoles, des valeurs sûres

Chez Omyagué, l’on constate que les produits gastronomiques, le champagne, le vin et les spiritueux ont trusté la première place du marché des cadeaux d’affaires ces dernières années. Foie gras, pâtés, chocolat, bouteilles de champagne ou de vin demeurent les valeurs sûres des entreprises. Ils l’étaient encore plus durant les confinements ! « Nombre de nos clients ont souhaité maintenir leurs événements – réception clients, team-building d’équipes, soirées festives… – qu’ils ont transformés en visiococktails, visioconférences. Nos coffrets devaient répondre à ces moments partagés. Par exemple, à leur expédition, on indiquait sur le coffret la date à laquelle il fallait les ouvrir. Et le jour J, les gens les déballaient en même temps lors d’une réunion ou d’un afterwork visio », raconte Bénédicte Barraqué, manager du pôle Corporate Fauchon. La marque, reconnue pour sa créativité, a même entièrement renouvelé sa collection de chocolats cette année. Elle intègre à la fois la Collection Chocolats et les Fabuleux Pralinés. « La Maison affine la sélection de ses producteurs artisans pour ne travailler exclusivement que des matières premières françaises. Il sera bientôt possible de déguster nos nouvelles confitures. De nouvelles recettes seront proposées dans nos boutiques et site marchand », promet Bénédicte Barraqué. La marque semble bien se porter. En 2021, elle compte même six nouveaux points de vente dans le monde : à Mexico, Nice, Tahiti et au Moyen-Orient, et un deuxième hôtel Fauchon à Kyoto. De plus, les travaux de l’École de cuisine Fauchon avancent suffisamment pour accueillir une première classe en septembre. Optimiste, Bénédicte Barraqué : « Je reste très positive car d’après une étude réalisée auprès de 1 035 salarié·es par Empreinte humaine, cabinet conseil en qualité de vie au travail, ‘‘environ 66 % disent que leur engagement au travail lors du déconfinement dépendra de la façon dont leur entreprise se préoccupe de leur bien-être’’. Que ce soit une petite attention gourmande ou un présent d’exception, le cadeau Fauchon va participer à ce bien-être et à cette reconnaissance tant désirés. »

L’alcool, grand classique du marché des cadeaux d’affaires, se veut aussi bleu-blanc-rouge. « Le made in France intègre à la fois nos appellations d’origine contrôlée mais aussi un savoir-faire séculaire dont découle la qualité reconnue de nos vins et champagnes. Des marques comme Mouton Cadet qui célèbre ses 90 ans avec l’édition Héritage, les champagne Pol Roger classés seconde meilleure maison de Champagne selon Drinks International avec son étui Pentland inspiré des peintures de Sir Winston Churchill, les AOC Rhums Trois Rivières, les cognacs Courvoisier et les whiskys de Malt Alfred Giraud symbolisent ces notions d’excellence perpétuées depuis plusieurs générations. Vous avez en plus l’assurance d’une production, transformation et distribution maîtrisées et locales, avec des circuits courts qui limitent l’empreinte carbone », explique Thierry de La Laurencie, directeur b to b Campari France.

En bouteilles, oui, mais pas n’importe quoi à n’importe qui

Dans le choix d’un tel cadeau, il faut tout miser sur les grandes marques comme Clarendelle, Latour, Cheval Blanc ou encore Romanée-Conti. Après ? « Avant tout différencier l’approche vins, champagnes ou alcools, conseille Thierry de La Laurencie. Si les vins rouges et les champagnes sont des incontournables et plaisent à un maximum de récipiendaires, mieux vaut savoir, sur une sélection de spiritueux, à quel public s’adresser. Offrir plutôt des whiskys ou des rhums à un public masculin, des singles malts à des CSP+ et dirigeants d’entreprise. Pour des équipes commerciales, le format magnum en vin ou champagne est une valeur sûre. Les femmes préfèrent souvent les rosés, que ce soit en vins ou champagnes. » Pour Romain Forestier, adjoint au directeur des Caves Duclot, « offrir de l’alcool revient à se laisser porter par les conseils de ses contacts commerciaux pour découvrir les goûts du bénéficiaire ou alors opter pour des coffrets découverte ». « La maison Bellevoye propose par exemple un coffret composé de ses trois malts les plus représentatifs », note-t-il. Se pose aussi la question de la saisonnalité. « Le mieux est de privilégier les produits frais l’été avec des vins rosés ou des apéritifs comme l’Aperol et le Campari servis en spritz avec le Prosecco Riccadonna. Sur des produits à valeur ou en série limitée, il est important de connaître et maîtriser l’approvisionnement et éviter les mauvaises surprises : contrefaçons, produits altérés car mal stockés, etc. », prévient Thierry de La Laurencie.

À la recherche du cadeau mémorable

Mais si les cadeaux gastronomiques ou vinicoles haut de gamme sont toujours très demandés, ils sont désormais talonnés par les cadeaux numériques. Avec la croissance et la forte implantation des objets connectés et des smartphones dans le quotidien de tous, le high-tech s’est imposé dans l’écosystème du cadeau d’affaires. Pas étonnant que ce type de produit ait été très prisé durant les confinements où tout le monde devait s’adapter au télétravail. « Des casques Bose étaient très demandés pour les visioconférences. Tout comme les enceintes », confirme Franck Dupire. Face à la crise sanitaire, le cadeau utile est apparu. Selon une étude du salon Omyagué, 55 % des personnes gratifiées conservent leurs cadeaux pour… leur utilité. Des parapluies Cherbourg, des produits ST Dupont, des accessoires de bureau comme des stylos et des agendas se sont donc bien vendus. « On a constaté aussi un très grand attrait pour les petits produits électroménagers et les ustensiles de cuisine comme les cocottes-minute ou les poêles ! Cette année, nous avons d’ailleurs doublé notre chiffre d’affaires avec la marque Creuset », annonce Franck Dupire.

Offrir un cadeau d’affaires reste pourtant plus compliqué qu’on ne le croit. En choisissant un présent gourmand, il faut s’assurer que la personne qui le recevra ne soit pas végétarienne-végétalienne, que sa religion n’exclut pas le vin ou les alcools. « Lorsqu’on fait un cadeau d’affaires, on souhaite valoriser la personne et pour ce faire, rien de mieux que d’offrir un cadeau de marque renommée », conseille Sylvie Domange, b to b National Key Account Manager chez Pernod Ricard France. Les coffrets cadeaux marchent aussi très bien car ils sont modulables et s’adaptent aux nombreux paramètres tels que le budget et les envies pour plaire à tous.

Le plus dur : faire en sorte que son cadeau sorte du lot quand le client en reçoit beaucoup au même moment. Selon l’étude d’Omyagué, 39,2 % des entreprises organisent jusqu’à quatre opérations cadeaux d’affaires par an ! Pour Thierry de La Laurencie, « le cadeau d’affaires doit se désaisonnaliser ». « Envoyer un magnum de rosé avant les vacances sera le bon moyen de souhaiter un bel été et de se donner rendez-vous dès la rentrée », note-t-il. Selon Arnaud Wielgus, il faut aussi penser à faire rêver le client. Enfin la personnalisation constitue également un critère important. Elle sera adéquate et servira parfaitement l’ambition du donneur tout en restant discrète pour conserver le prestige du cadeau. « Il ne s’agit plus d’offrir des goodies personnalisés à tout va. Il s’agit désormais de réfléchir à l’objet adapté au secteur d’activité, aux besoins des clients/collaborateur·rices, tout en étant en totale cohérence avec les valeurs de l’entreprise », conseille Aurélie Queyrat Maitre.

« Transformez la ‘‘corvée des cadeaux’’ en moment joyeux ! C’est ce qui fera la différence, suggère de son côté Bénédicte Barraqué. Que le cadeau soit offert par vos collaborateur·rices ou vous-même, le ou la dirigeant·e, le plaisir pris lors de votre sélection se reflétera : vous serez fier·ère et sûr·e de votre choix, vous aurez su convaincre vos équipes qui transmettront cette joie. » Le packaging s’étudie tout autant. Certaines marques font par exemple appel à des créateur·rices ou stylistes pour habiller et sublimer leur produit, d’autres offrent la possibilité de graver les initiales des bénéficiaires sur les cadeaux. Et pour aller plus loin, pourquoi ne pas tenter le cadeau sur-mesure ? « Longchamp propose de créer un sac made in France sur-mesure : unique, désirable, totalement indispensable et eco-friendly avec la version My Pliage Signature », personnalise Aurélie Queyrat Maitre. Enfin, l’effet de surprise participera souvent au plaisir grâce à la livraison individuelle proposée par certaines marques. Et surtout, il ne faut jamais oublier qu’un bon cadeau d’affaire est celui dont le client va se souvenir longtemps !

Anna Guiborat

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