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C’est acté, les flottes d’entreprises font de plus en plus l’acquisition de voitures électriques. Mais quid des véhicules dits « utilitaires » ? Leur tour arrive dans les prochains mois.

Dès 2022, la loi sur les mobilités (LOM) obligera les flottes à renouveler 10 % de leurs parcs au profit de véhicules à faibles émissions (électriques et hybrides rechargeables). Elle s’imposera aux parcs de plus de 100 véhicules dont le PTAC est inférieur ou égal à 3,5 tonnes1. Les zones à faibles émissions (ZFE-m), en fonction des agglomérations, interdiront, de leur côté, la circulation des véhicules les plus polluants. À commencer par les modèles diesel – à l’heure actuelle plus de 95 % des véhicules utilitaires !

À titre d’exemple, la métropole de Lyon prévoit en 2022 d’étendre ses interdictions de circulation et de stationnement à tous les véhicules classés Crit’Air 5. Puis en 2026 à l’ensemble des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et 2, soit l’ensemble des véhicules diesel. Autant dire que pour les artisans comme pour les grandes flottes, l’heure est à la refonte de leurs parcs d’utilitaires.

Un bonus de 7 000 euros

Une refonte qui vient à point nommé car les véhicules utilitaires électriques dont le taux d’émission de CO2 est inférieur ou égal à 20 grammes par kilomètre bénéficient, jusqu’au 31 décembre 2022, d’un bonus équivalent à 40 % du coût d’acquisition TTC (augmenté le cas échéant du coût de la batterie si elle est prise en location), dans la limite de 7 000 euros pour une personne physique et de 5 000 euros pour une personne morale. Mais le bonus écologique important auquel ont droit ces modèles ne fait pas tout. Encore faut-il que l’offre des constructeurs soit au rendez- vous. Et il s’avère que jamais la gamme de véhicules utilitaires électriques proposée n’a été aussi étoffée. Le seul véritable utilitaire électrique présent sur le marché depuis presque 10 ans, le Renault Kangoo ZE, est désormais concurrencé par de nombreux nouveaux modèles. C’est notamment le cas avec l’arrivée au sein du groupe Stellantis (ex-PSA) d’une large gamme de véhicules électriques aux plates-formes de production partagées et aux performances identiques.

Il en va ainsi naturellement de la marque Peugeot dont les versions électriques conservent les mêmes capacités de charge et volumes utiles de chargement que les versions thermiques. Le nouveau venu dans la gamme de la marque au lion, le Peugeot e-Partner, est animé par un moteur de 100 kW (136  h), d’un couple de 260 Nm. Son moteur est alimenté en électricité par une batterie de 50 kWh logée dans le plancher. Avec une autonomie annoncée de 275 kilomètres, cette fourgonnette est disponible en deux longueurs de chargement (1,817 et 2,167 m), deux volumes de chargement de 3,3 et 3,9 m3 et avec des charges utiles de 800 et 750 kg. Ces caractéristiques sont identiques sur les modèles cousins Citroën ë-Berlingo et Opel Combo-e.

Stellantis électrise ses marques

Même démarche commune au sein de Stellantis dans la gamme des fourgons compacts. Tout comme le Peugeot e-Expert et l’Opel Vivaro-e, leur cousin « industriel », le Citroën ë-Jumpy, offre trois longueurs de chargement, de 4,6 à 5,3 m, un moteur électrique de 136 ch (100 kW) pour un couple de 260 Nm et une autonomie de 230 à 330 km en fonction du pack de batteries de 50 ou 75 kWh choisi. Comme les variantes électriques de Peugeot et d’Opel, celle de Citroën dispose d’un volume de chargement de 6,6 m3 et d’une charge utile de 1 275 kg.

Enfin, parmi les utilitaires lourds avec un volume utile de 17 m3, les Peugeot e-Boxer, Opel Movano-e et Citroën ë-Jumper disposent d’une autonomie de 200 km avec une batterie de 37 kWh sur les silhouettes L1 et L2, et d’une autonomie de 340 km avec une batterie de 70 kWh pour les silhouettes châssis-cabines L2S, L3 et L4. Issue également de la coopération industrielle nouée entre Stellantis et Toyota, la gamme de véhicules utilitaires du groupe japonais propose une version 100 % électrique du Toyota Proace Electric. Ce fourgon électrique est proposé avec une batterie de 50 kWh pour une autonomie de 230 km ou une batterie de 75 kWh d’un rayon d’action de 330 km sur les versions medium et longue. Son volume de chargement oscille entre 4,6 et 6,1 m3.

Des fourgons électriques pour la logistique de distribution

Les marques françaises ne sont cependant pas les seules à disposer d’une gamme de véhicules utilitaires électriques. Le Mercedes e-Vito 100 % électrique est proposé (comme sa version thermique) avec un volume utile de 6,3 m3 ainsi qu’une charge utile de 1 000 kg. Il est doté d’une puissance de 115 ch, sa vitesse maxi est limitée à 85 km/h ou (en option) 120 km/h. Avec ses 150 km d’autonomie, l’e-Vito est commercialisé avec une garantie 8 ans ou 100 000 km pour ses batteries. Depuis peu, Mercedes commercialise également l’e-Sprinter, un fourgon lourd équipé d’un moteur de 85 kW (116 ch) d’un couple de 295 Nm. Ce modèle dont la vitesse est limitée à 120 km/h pour un usage urbain est alimenté par un pack de batteries de 41 ou 55 kWh de capacité – autonomie de 119 et de 157 km. Il propose un volume utile de 11 m3 et une charge utile de 860 ou 1 020 kg en fonction du choix du pack de batteries.

Très orienté également vers un usage urbain pour les métiers de la logistique urbaine, le nouveau Fiat e-Ducato électrique propose un volume utile de 10 m3 en version 3,5 t de PTAC et jusqu’à 17 m3 et 1 885 kg de charge utile dans des tonnages plus élevés. Placées sous le plancher, les batteries de 47 kWh accordent une autonomie de 170 km et jusqu’à 235 km en cycle urbain. Avec des batteries de 79 kWh, ces distances passent à 280 km, soit 370 km en cycle urbain seul. Ce nouveau Fiat e-Ducato est équipé d’un moteur électrique de 122 ch (90 kW) d’un couple de 280 Nm (accélération de 0 à 50 km/h en 5 secondes).

Ford : un Transit Custom hybride rechargeable

Autre démarche, celle choisie par Ford qui a développé une version hybride rechargeable du Transit Custom. Ce fourgon compact dispose d’une autonomie de 500 km dont 50 km en mode électrique pur. Le Ford Transit Custom PHEV circule uniquement grâce à la puissance des 126 ch de son moteur électrique. Mais il embarque à bord un moteur thermique 1.0 l EcoBoost de 120 ch essence qui sert de générateur pour alimenter le moteur électrique lorsque la batterie est à plat. De même, c’est ce moteur essence qui recharge la batterie de 13,6 kWh pour les parcours purs électriques. Cet utilitaire annonce une consommation de 3,3 l/100 km pour des émissions de CO2 de 75 g/km et offre des volumes utiles allant de 5,4 à 6,6 m3.

Renault entend bien conserver son avance de précurseur dans le domaine des véhicules utilitaires électriques. Le nouveau Kangoo se caractérise ainsi par ses qualités de confort, d’équipements et d’aide à la conduite. La principale novation de cette nouvelle fourgonnette tient dans l’absence de montant central côté portières droit, de quoi offrir un accès de chargement latéral élargi à 1,446 m. Dans sa version standard, le nouveau Renault Kangoo dispose alors d’une charge utile de 600 kg (ou 800 kg en option) et d’un volume de chargement de 3,3 à 3,9 m3. Une version allongée à 4,9 m donne le moyen de profiter d’une charge utile de près d’une tonne et d’un volume de chargement de 4,2 à 4,9 m3. Ce Kangoo 3 sera disponible en fin d’année en version « E-Tech » 100 % électrique équipée d’un moteur de 102 ch pour 245 Nm de couple.

Jean-Pierre Lagarde

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