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Il faut bien rendre compatible les objectifs de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et les stratégies de développement des acteurs de l’immobilier commercial. Un défi. Implantation, équipements, performance énergétique, mobilité des salarié·es…
Les implications se multiplient.

Le secteur du bâtiment cumule à lui seul 43 % des consommations énergétiques annuelles françaises et génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) françaises. Or la loi de Transition énergétique pour la croissance verte de 2015 impose aux entreprises des contraintes en termes de construction notamment. Le BTP, gros pollueur, doit bien se plier aux objectifs de diminution et, à terme, de disparition de ces gaz. Mais la RSE se veut bien plus large. Objectif, accélérer le mouvement d’optimisation énergétique de l’immobilier commercial et, au-delà de la performance énergétique des bâtiments, les acteurs du secteur sont en quête d’un point d’équilibre entre lieu d’implantation, maîtrise des coûts, mobilité des salarié·es, configuration des locaux…

L’emplacement : un choix stratégique

La rationalisation et l’optimisation des déplacements devient un facteur déterminant dans le choix des emplacements commerciaux, qu’il s’agisse d’une boutique, de locaux logistiques ou industriels ou d’un siège. À prendre en compte : la proximité d’autres commerces, les arrêts de transports en commun, une zone de fret, des réseaux de pistes cyclables, selon les besoins de l’activité. La RSE contrainte devient stratégique : elle conditionne la performance de l’entreprise. Le lieu d’implantation, par exemple : l’entreprise attirera ou non les futur·es salarié·es et retiendra ses talents. L’emplacement et l’environnement s’avèrent facteurs de productivité. Et impacteront l’image de l’entreprise, raison pour laquelle il est important de mettre en cohérence son infrastructure immobilière avec sa stratégie globale.

Conjuguer RSE et gestion optimisée du patrimoine immobilier

Les exigences RSE et le bien-être au travail produisent un effet direct sur la gestion des immeubles et la configuration des surfaces. L’aménagement des temps de travail, le télétravail, le travail nomade, le recours au coworking vont réduire les déplacements et optimiser le taux d’occupation des surfaces. La loi de Transition énergétique impose d’ailleurs l’adoption d’un plan de mobilité aux établissements de plus de 100 salarié·es. Cette mesure vise à réduire l’empreinte environnementale des déplacements générés par leur activité. Pour les établissements de taille inférieure, un plan de mobilité sera le bienvenu, mais dans le cadre d’une démarche volontaire.

Rendre lisible la performance environnementale

La norme ISO 26000, standard international en matière de RSE, précise qu’elle doit aborder sept points clés : la gouvernance de l’organisation, les droits de l’homme, les relations et conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs, les communautés et le développement local. Face à ces nouveaux défis de responsabilité sociale, des chartes, certifications et labels sont apparus pour encadrer l’activité et rendre plus lisible l’information. Exemple : les certifications globales des bâtiments pour comparer leurs performances au regard de référentiels : HQE4, BREEAM5, LEED6, HQE-Exploitation, LEED EB-OM… Les spécialistes des centres commerciaux optent pour BREEAM, tandis que la plupart des sociétés immobilières de bureaux préfèrent la certification HQE. Des labels thématiques complètent ces certifications globales : BiodiverCity pour la… biodiversité, Effinergie et BBC-bâtiment basse consommation pour l’énergie, BBCA-bâtiment bas-carbone, R2S – Ready2Services – et WiredScore pour la connectivité, OsmoZ, Well et Fitwel pour la qualité de vie au travail, etc.

L’humain au cœur des stratégies RSE

La vague covid a accéléré la prise en compte du pilier « Communauté et développement local » des politiques RSE. À l’instar du groupe Klepierre, Carmila, filiale propriétaire des centres commerciaux du groupe Carrefour, a mis à disposition des acteurs de santé locaux 50 centres. Les initiatives écocitoyennes proposées par les acteurs de l’immobilier commercial se multiplient. Dans les centres commerciaux, la politique RSE prend des formes très variées. Événements conçus en lien avec les acteurs locaux, utilisation de matériaux bios ou durables, activité à faible impact écologique, promotion d’initiatives locales… Les initiatives ne manquent pas. Elles contribueront sans nul doute à faire évoluer l’identité et la fonction de l’immobilier commercial. Plus qu’un lieu de consommation, ils sont en voie de devenir un site d’échange au sein d’une communauté locale. Ce dynamisme contribuera peut-être à relancer un secteur qui peine à se remettre de la pandémie…

Marie Bernard

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