Temps de lecture estimé : 2 minutes
Parlons sport, pensons business. La buvette représente entre 10 et 20 % du bénéfice annuel des clubs de football amateurs.
Lieu de rencontre, de retrouvailles et de convivialité, qu’elle soit à échelle industrielle dans des stades ultra-fréquentés ou très intimiste dans des clubs houses amateurs, la buvette constitue une manne financière non négligeable.
C’est la carte de visite des clubs de district. Là où l’on accueille l’arbitre et l’équipe adverse avant la rencontre. Là aussi où se prépare la collation d’après-match. Pendant les tournois à plusieurs équipes, elle tourne à plein régime et approvisionne parents comme enfants de ses succulents sandwichs « merguez frites ». Le reste de l’année, elle est fréquentée par les mêmes éducateurs et bénévoles habitués. Bref, la buvette est donc essentielle à la bonne tenue d’un club de foot et de son atmosphère familiale.
La buvette sauveteuse d’un district en peine
« Nos budgets se jouent parfois à quelques centaines d’euros », explique Julien Lafargue, président du FC Mirande dans le Gers. Au sein de cette région comme dans d’autres, la démographie n’aide pas les associations sportives amateures. Dans la fameuse diagonale du vide, la part de population licenciée dans un club de foot – en moyenne 3,3 % selon l’Insee en 2019 – ne suffit pas à faire survivre tous les petits clubs.
Parce qu’il faut payer l’arbitrage, l’entretien du terrain, les maillots et les ballons et que souvent les mairies n’aident pas à hauteur qu’elles le devraient, la buvette occupe une place centrale dans cette économie. En moyenne, un club de district gagne 600 euros par mois grâce à la vente de boissons.
Les 6 000 euros qui s’en dégagent à la fin de l’année (juillet et août non compris) sont très vite engloutis. Surtout lorsque l’on sait que le seul entretien de terrain coûte en moyenne 4 000 euros par an. Pas étonnant donc de croiser la route de clubs qui laissent des taupes et des cailloux envahir leur pelouse… Ah le charme du football amateur !
Ouvrir son bar d’association, c’est possible ?
Une association sportive sans buvette, c’est triste. Les adhérents n’ont pas de lieu de rendez-vous, et la cohésion de groupe n’est pas idéale. En ouvrir une semble être le meilleur moyen de préserver un seuil de membres actifs sur plusieurs années. Se lancer dans l’ouverture d’une buvette ne pose presque aucun problème. Sur le plan administratif, tant que l’on ne sert pas d’alcool, aucune démarche n’est exigée.
Si vous choisissez au contraire de servir de l’alcool hors cadre privé et dans le but de faire des bénéfices, il faut acquérir une licence III ou IV (selon les alcools vendus). Pour la licence III, le prix avoisine 500 euros et pour la licence IV, 7 500 euros en moyenne. Vous devenez alors tenancier d’un débit de boisson avec toutes les complexités administratives que cela implique. L’utilisation d’un bénévole – si important à l’économie du sport amateur – est d’ailleurs compromise…
La buvette est donc un moyen simple et efficace de faire survivre les associations sportives locales, très souvent perçues comme le ciment social des collectivités. Il est important de préserver cet esprit bon enfant où le bénévolat prime et où toutes les générations se retrouvent autour d’une même passion. Parce qu’il ne faut pas oublier d’où l’on vient, et que sans sport amateur il n’y aurait pas de sport professionnel… Trinquons à la buvette !
Les prolongations…
Qui diffuse le ski ? • Les championnats du monde de ski alpin Courchevel – Méribel 2023 ont commencé depuis deux jours et se poursuivront jusqu’au 19 février. Pour couvrir cet événement massivement suivi à l’international (environ 500 millions de téléspectateurs sur l’ensemble de la compétition), France Télévisions a annoncé 30 heures de direct sur ses antennes. De son côté, Eurosport retransmettra toute la compétition.
Ford revient en F1 • Et par la grande porte s’il vous plaît ! Le constructeur américain s’associe aux deux écuries Red Bull et Alpha Tauri pour le développement d’une unité de puissance hybride de nouvelle génération. Ford apportera son expertise sur les cellules de batterie et les moteurs électriques. Ce come-back – après plus de deux décennies d’absence – s’opérera officiellement à partir de la saison 2026.