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Il est des listes de bombes que l’on se passerait bien d’établir.

Au sortir d’une bombe pandémique, le monde est entré dans une guerre décidée par un autocrate qui va finir par déclencher une explosion nucléaire, quelque part.
Le réchauffement climatique n’est plus une menace, c’est une bombe à déclenchement permanent qui a « déjà éradiqué […] plus de la moitié des mammifères sauvages, plus de la moitié des poissons, plus de la moitié des insectes et plus de la moitié des arbres, et plus de 800 000 personnes sont mortes à cause de la pollution en Europe… », écrit le scientifique Aurélien Barrau, celui-là même qui s’est fait applaudir par le Medef cet été.
Il serait étonnant que l’autre autocrate du moment, Jaïr Bolsonaro, ne déclenche pas la bombe de ses partisans s’il perd l’élection présidentielle au Brésil le 30 octobre. Et nous analysons, page 23, le phénomène de la bombe cybercriminelle, ce fléau vital presque pire que la covid avec son sillage de faillites et de suicides. Et pendant ce temps, la NASA envoie une bombe sur un astéroïde pour prévenir la Terre d’un bombage annihilateur dans les siècles à venir…
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, annonce le « rebond » en 2024, ce qui laisse augurer d’une année 2023 au « ralenti », selon son expression (lire p. 12). Ce mince filet d’espoir sera alimenté, comme toujours, par les chef·fes d’entreprise, eux et elles qui portent à bout de bras l’économie des États. Que pensent-ils·elles, selon l’Ifop (en septembre) ? 52 % se déclarent optimistes vis-à-vis de l’économie française, 3 % très optimistes (c’est beaucoup moins qu’en 2021). Parmi les optimistes, une majorité d’entreprises du commerce quand l’agriculture et l’industrie se montrent carrément pessimistes.
Comme le dit si bien notre chroniqueur du Printemps de l’optimisme, Thierry Saussez (p. 7), « l’optimiste lucide regarde le monde tel qu’il est y compris avec ses menaces ». Soyons lucides. Et si possible, optimistes.