Les moyens de déplacements urbains alternatifs

Avec le VAE, oubliez les
Avec le VAE, oubliez les "relou" qui proposent des plans tandems et qui vous laisseront pédaler...

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Trottinettes, vélos électriques, mono-roues déambulent de plus en plus dans les rues, et ne sont plus les gadgets qu’ils ont été.

Avec le VAE, oubliez les "relou" qui proposent des plans tandems et qui vous laisseront pédaler...
Avec le VAE, oubliez les « relou » qui proposent des plans tandems et qui vous laisseront pédaler…

La trottinette, c’est bien quand on a 12 ans, le vélo électrique, adapté quand nos rondeurs nous rappellent qu’on a 54 ans – restons polis ! – et la mono-roue, c’est généralement pour les hippies qui font les arts du cirque… Tel est souvent l’avis rapide que nous nous faisons sur ces moyens de déplacement. Vous êtes ainsi souvent nombreux à vous dire que ces moyens de locomotion n’en sont pas vraiment à proprement parler, ces derniers n’étant ni adaptés à vos besoins quotidiens, ni associés à une quelconque manière de se détendre. Si vous habitez la campagne, on ne vous en voudra pas trop de soutenir le cliché. Mais pour les autres, métropolitains et urbains, clamer cet argument haut et fort en soirée apéritive vous classera rapidement dans les “has-been”. Preuve en est de ces hommes pressés en costume qui ne vous bousculent plus dans le métro mais vous conspuent parce que vous ne les voyez pas arriver au moment de traverser. En atteste également l’exemple de votre voisin qui a troqué son deuxième véhicule vieillissant pour une trottinette motorisée flambant neuve. C’est un fait. Ces nouveaux modes de déplacement connaissent un engouement certain. L’occasion pour EcoRéseau de revenir sur les dernières tendances en matière de déplacements alternatifs électrifiés. Roulez jeunesse… et les autres !

 

Choisir sa taille et son nombre de roues

« Nous considérons le VAE (vélo à assistance électrique) comme une innovation de rupture à l’image de ce que fut le VTT il y a 20-25 ans. En France nous restons encore à un stade de développement embryonnaire en termes de volume », explique Virgile Caillet, délégué général d’Univelo (union des professionnels du cycle) et de la FIFAS (fédération française des industries sport & loisirs). Ainsi, le marché du cycle se porte-t-il comme un charme depuis deux ans et a-t-il enregistré une progression de 7% en volume et 8% en valeur l’année dernière. Autrement dit, l’ensemble des professionnels du cycle ont vendu 2,9 millions de vélos, dont 80000 VAE pour l’année 2014 ! Mais la croissance du vélo assisté impressionne : + 37% l’année dernière et + 30% au premier semestre 2015. « La marge de progression est exponentielle en France, comparativement à des pays tels que l’Allemagne et Les Pays-Bas qui enregistrent respectivement 500000 et 250000 unités vendues », soutient Virgile Caillet. 2016 sera aussi, semble-t-il, l’année de la trottinette électrique. Compact, le produit n’encombre pas. Un point positif même par rapport aux VAE pliables. Même les entreprises se mettent à ces modes de déplacement alternatifs. Mobivia Groupe, via Altermove, a ainsi développé une offre dédiée, Altermove Pro, qui aujourd’hui gère la flotte de VAE de clients tels que la CGI, le Crédit Agricole ou la Voix du Nord. Après l’auto-partage, les mœurs évoluent vers le vélo-partage. Côté mono-roue, ses performances n’ont pas à pâlir de celles ses cousins à deux roues. « Si 80% de nos ventes se réalisent pour des trajets domicile-travail, il faut souligner que les modèles les plus performants offrent une autonomie de 30 kilomètres pour une vitesse max de 25 km/h », explique Guillaume Bocs, créateur de l’enseigne E-roue qui va ouvrir son troisième point de vente, à Bordeaux, en novembre. Selon les « early adopters », 1h30 de formation suffit, le plus dur étant de comprendre comment pencher le bassin et les épaules pour accélérer. « C’est moins flippant que le skate électrique car l’usager n’est pas de profil. Mais, les sensations de glisse sont là. Et certains commencent à oser les figures », ajoute le professionnel de la mono-roue électrique. Pour les curieux résidant ou de passage à Paris, ces randonneurs d’un nouveau genre se donnent rendez-vous chaque semaine place de la Bastille.

 

Transiter de la pratique sportive au loisir

Les raisons du succès ? « Nous remettons sur un vélo des personnes qui n’en faisaient plus. Et pour les populations qui ne sont plus actives, nous vendons en général les vélos par paire. Nous ne sommes pas dans la pratique sportive mais vraiment dans le transport et le loisir, ce qui explique aussi une presque mixité dans les achats », analyse Thomas Lanzoni, directeur de magasin chez Altermove (Mobivia Groupe). Fini donc le temps où vous regrettiez d’avoir fait crépiter votre treizième morceau de raclette le samedi soir, redoutant les montées de la balade automnale du dimanche. De même que vos enfants ou votre moitié ne souffriront plus de votre frénésie de kilomètres. Le VAE déploie le coup de pédale avec assistance et attire un public friand de mobilité dite douce. Cela dit, d’autres facteurs expliquent ce carton. Le VAE connaît un fort développement dans l’offre touristique, notamment dans les stations de montagne pour les périodes hors neige. Les politiques publiques ne sont pas non plus innocentes quant à l’essor de ces nouveaux modes de déplacement urbains. Les études démontrent d’ailleurs que la mise à disposition en libre-service de vélos n’a pas été un outil de dissuasion d’achat mais au contraire de promotion. Toutefois, la plupart des villes ont révisé ou revoient leur plan de mobilité pour intégrer désormais ces modes de déplacement comme une partie de l’offre multimodale possible en ville. D’autant que les édiles soutiennent les futurs acquéreurs en remboursement une partie du bien acheté. La mairie de Paris a ainsi renouvelé son aide qui rembourse un achat de VAE à hauteur d’un tiers du véhicule, ce tiers étant plafonné à 400 euros. De même dans les Hauts-de-Seine, les élus abondent également les particuliers.

 

Encore peu de recul…

Si le Tour de France est plus que centenaire, les randonnées en mono-roue électrique ont moins de deux ans. Sans pour autant dévaloriser ces nouveaux moyens de déplacement, il est difficile de juger de leur utilisation et de leur obsolescence sur le long terme. « A l’image des voitures, il est rare que les usagers aillent jusqu’au bout de l’espérance de vie des vélos pour racheter un nouveau modèle. Pour les modèles haut de gamme, nous n’avons pas encore assez de recul car la durée de vie des batteries va jusqu’à sept ans et les achats remontent en général à moins que cela », détaille Thomas Lanzoni. Pour les utilisateurs de la mono-roue, un flou légal auréole cette nouvelle pratique urbaine. Doit-on rouler avec une solowheel sur les trottoirs ou sur les voies cyclables ? La question court toujours, tout comme il n’existe pas encore d’incitation à acheter ce type d’engin. « La mono-roue est une vraie alternative aux modes de déplacement urbains classiques. Mais il faut bien distinguer l’objet des autres produits créant le buzz, mais qui ne sont pas durables dans le temps à l’image du smartboard rendu célèbre par Justin Bieber », poursuit Guillaume Bocs. Gare donc à vos enfants qui ne risquent pas seulement de saigner des tympans mais aussi de s’égratigner au moment de franchir une bordure…

 

Geoffroy Framery

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