Vite compris le 8 mars • Spécial journée des femmes

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Où sont Mesdames les maires ? • Une thèse d’un certain Victor Marneur avait exploré entre 2012 et 2015 en Gironde les raisons pour lesquelles l’on compte aussi peu de femmes à la tête d’une commune en France : 16 %. Alors même que la loi, depuis 2014, vise la parité des conseillers municipaux des communes de plus de 1 000 habitants, comme celle des conseillers départementaux, conseillers régionaux, sénateurs dans les départements où le scrutin de liste s’applique, députés européens. Parmi les causes identifiées : la double journée des femmes entre sphère pro et domestique. Le sentiment d’incompétence et l’autocensure, avec le désavantage accentué de l’appartenance à une classe sociale modeste.
L’étude remarque que la proportion de femmes maires est toujours plus élevée dans les « petites » communes (moins de 3 500 habitants puis moins de 1 000). En région rurale, c’est l’entraide que mettent en place les dames maires souvent infirmières, éducatrices spécialisées, sages-femmes, secrétaires… Mais au sein de communes plus grandes, les élues doivent aligner des compétences techniques objectives. Témoignage parlant, celui de Mathilde G., maire d’une commune de 900 habitants qui n’a pas respecté la parité dans son conseil parce qu’à « quatre heures et demi, vous voyez les femmes qui vont partir parce qu’elles vont récupérer les enfants à l’école… »

Maïa Mazaurette explique Ce que veulent les femmes sur TMC ce soir à 21 h 15 • la sexologue familière de l’émission Quotidien sur TMC entend tordre le cou aux clichés sexistes. Des femmes abordent la question du fantasme, de la masturbation, de la charge mentale et du harcèlement. Pour Maïa Mazaurette, le désir féminin est « un sujet hyperpolitique ». Depuis le mouvement #MeToo, il est lié aux droits des femmes. « Le désir, c’est affronter deux grandes questions : celle de pouvoir dire non, mais aussi celle de pouvoir dire oui. Ce qui reste un peu compliqué, c’est que même en 2022 ce désir n’est pas toujours bienvenu, bien reçu et il peut être très durement jugé par les hommes. »

40 % d’entreprises individuelles créées par des femmes • Le taux a été calculé par l’Insee à partir des données en 2020 : quatre créateurs d’entreprises individuelles sur dix sont des femmes. Une jolie progression puisque le chiffre n’était que de 29 % en 1987 et 33 % en 2000. À 74 %, elles sont créées dans les secteurs de la santé humaine et de l’action sociale, à 71 % dans les services aux ménages, à 58 % dans l’industrie, à 52 % dans l’enseignement. Les femmes savent se faire accompagner par les nombreux réseaux tournés vers les cheffes d’entreprise – Action’elles, FNCIDFF, l’Agence pour l’Entreprenariat Féminin, Les Premières, Force Femmes, etc. – et elles sont 45 % à se tourner vers les réseaux généraux (Entrepreneurs d’avenir, Adie, France Active, Initiative France, BGE, les Rebondisseurs français, etc.). Dans les conseils d’administration, 46 % de femmes ont été nommées dans les grandes entreprises cotées en Bourse, mais les «pédégères» ne sont que 3 % dans ces mêmes groupes. Alors même, et c’est une information cruciale, que les entreprises dirigées par les femmes sont plus rentables que celles menées par des hommes. Quant aux PME pilotées par des femmes, elles sont moins exposées à la faillite.

L’écriture inclusive fait partie du droit des femmes • Parce qu’un quarteron de grammairiens ont décidé, au XVIIe siècle, en France, que « le masculin doit l’emporter sur le féminin en raison de la supériorité de l’homme sur la femme » (sic), les « ils » et les accords au masculin l’emportent systématiquement dans la langue écrite et parlée. Après son apparition à partir de 2017 en France, l’écriture inclusive tente une percée dans les médias, à défaut de convaincre les autorités pédagogiques. Les publications du groupe LMedia, éditeur d’ÉcoRéseau Business, ont adopté la stricte application (mais simplifiée) du fameux point médian qui ajoute l’accord féminin là où le masculin s’imposait. Une décision décriée, comme elle l’est partout où elle a été également adoptée, et autant par les femmes que par les hommes. Officiellement, la difficulté de lecture est souvent évoquée pour la critiquer, alors même que le cerveau n’épelle pas. Il est plus vraisemblable que ce choix choque des esprits qui n’ont pas pris conscience du caractère insupportable de la graphie à la française.
Dans d’autres langues, la « révolution » est beaucoup plus facile : en italien, l’astérisque remplace le point médian. En espagnol, on ajoute a/o à la fin des mots. En Allemagne, on accole la marque « innen » au pluriel, précédé d’un astérisque (« Student*innen » signifie « les étudiant·es, « Bürger*innen », « les citoyen·nes »). En Suède, c’est le pronom « hen », apparu dès 1966. Au Japon, langue non genrée, les femmes abandonnent les « préfixes de politesse » dont se passent volontiers les hommes. Reste l’anglais, la langue universelle, qui ne « genre » pas le ils·elles grâce à son « they ». Le chinois, le turc ignorent le concept de genre. Quant au russe, il préconise la 3e personne du pluriel. N’oublions pas que même le patronyme des femmes y est féminisé…

Le doyen de la tribu. Ai connu la composition chaude avant de créer la 1re revue consacrée au Macintosh d'Apple (1985). Passé mon temps à créer ou reformuler des magazines, à écrire des livres et à en traduire d'autres. Ai enseigné le journalisme. Professe l'écriture inclusive à la grande fureur des tout contre. Observateur des mœurs politiques et du devenir d'un monde entré dans le grand réchauffement...

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