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Édition spéciale consacrée à la Journée internationale des droits des femmes
Un 8 Mars de combat • Face aux régressions inacceptables qui se multiplient dans le monde, ce 8 mars est l’occasion de rappeler l’importance d’une lutte réellement féministe. Un combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes, ici et ailleurs. Révoltes en Iran, discriminations islamistes en Afghanistan, remise en cause du droit à l’avortement aux États-Unis… Les motifs d’inquiétude se multiplient cette année. N’oublions jamais ces chiffres. 70 % des victimes de trafic humain sont des filles et des femmes. 200 millions de femmes ont subi une forme de mutilation sexuelle dans le monde. 10 % des plaintes pour viol aboutissent à une condamnation en France. Enfin, moins grave sans doute, mais ô combien affligeant : 1 Français sur 3 pense encore que le ménage est un métier davantage réservé aux femmes…
Aujourd’hui, la grève féministe • S’arrêter de travailler pour dénoncer l’inégalité criante. C’est le projet de certaines militantes. Elles proposent en ce 8 mars de lancer une « grève féministe ». Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, explique le but de cette journée au micro de France Inter. « Il est à espérer qu’il trouve dans le sentiment d’injustice de la réforme des retraites pour les femmes cette année, et dans l’intérêt croissant des syndicats, l’élan qu’il lui avait manqué pour soulever le pays et enfin être écouté. Pour les femmes, chaque pas est une victoire ! ».
Ségolène Royal : une femme debout • Elle est pour l’éternité la première. La première femme au second tour d’une élection présidentielle. C’était en 2007, au nom du PS, face à Nicolas Sarkozy. Forte de son caractère plein d’abnégation, Ségolène Royal revient dans les librairies. Son désir ? Faire partager son expérience et sa vision. Refusez la cruauté du monde ! – Le temps d’aimer est venu s’inscrit comme une ode à la bienveillance. Une vision sensible de la vie et même de la politique. Un parcours qui ne peut qu’inspirer les jeunes filles.
Désavoué, Emmanuel Macron va rendre hommage à Gisèle Halimi • Emmanuel Macron veut-t-il faire de la récupération en ce 8 mars ? Le président ne s’est guère illustré pour l’égalité réelle, malgré les slogans… L’égalité femme-homme n’est-elle pas « la grande cause des deux quinquennats » ? Désireux de rendre cette année un hommage à la militante et avocate Gisèle Halimi, Emmanuel Macron s’est emmêlé les pinceaux. L’association Choisir la cause des femmes, qui perpétue le souvenir de la native de La Goulette, dénonce « une instrumentalisation politique ». Son fils, Serge, sera également absent. Un quasi boycott de la cérémonie ! Ce 8 mars 2023 ne sera pas un grand cru pour Emmanuel Macron.
Julie Gayet reçoit les honneurs de Libé • Placer Ségolène Royal et Julie Gayet à quelques lignes d’intervalle peut sembler étrange… Voire provocateur ! C’est au contraire un appel à la sororité, ce principe qui fait prévaloir l’unité des femmes. L’actrice et désormais épouse de François Hollande a eu la chance de recevoir les honneurs de la fameuse « quatrième de couv’ » de Libération. Celle qui, dans Comme une actrice, joue le rôle d’une comédienne éjectée prématurément des studios en raison de son âge, milite ainsi depuis toujours pour les femmes. Elle est donc une héritière des combats menés par Jeanne Moreau et Agnès Varda. Sans oublier Catherine Deneuve, quoique différemment…
Femmes de tous les pays, unissez-vous ! • Le mouvement Ethic a confié à OpinionWay un sondage pour mesurer la satisfaction des femmes en entreprises. Il en ressort que seules 34 % des femmes considèrent que l’évolution globale des femmes, dans les entreprises, est de plus en plus satisfaisante. 36 % considèrent qu’elles sont plus écoutées qu’avant, 15 % moins, et 48 % ne voient aucune différence. L’attractivité des entreprises est un critère majeur, 71 % des femmes y sont favorables. Avec une large préférence pour « une entreprise soucieuse des conditions de travail » mais aussi « une place pour les femmes opprimées à l’étranger » à 10 %. « Les femmes françaises sont favorisées », déclare Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic « et il ne faut pas l’oublier ». Des progrès dans tous les domaines sont à faire et surtout sur le plan des violences. Mais il faut savoir regarder ailleurs.