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Plus d’un Français sur deux n’arrive pas à se faire plaisir, plus d’un sur trois estime ne pas vivre décemment et n’arrive pas à boucler ses fins de mois • Telles sont les constats relevés dans l’étude très détaillée de Bonial (groupe Axel Springer), spécialiste du drive-to-store en Europe (technologies mobiles de direction du client vers les magasins physiques). L’étude réalisée par OpinionWay « met notamment en exergue le poids des dépenses contraintes des Français·es et leurs incidences sur leur quotidien ». Un signal : l’évolution des prix ne sera pas sans effet sur les comportements d’achats dans les semaines à venir.
Parmi les chiffres écrasants significatifs : • 83 % ont un sentiment négatif sur leur pouvoir d’achat • 48 % sont inquiets pour leur pouvoir d’achat • 36 % n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois • 61 % n’arrivent pas à épargner • Lidl est l’enseigne alimentaire qui incarne le plus la lutte pour le pouvoir d’achat, devant E.Leclerc • Action (origine hollandaise) et Amazon, enseignes non-alimentaires, incarnent le plus la lutte pour le pouvoir d’achat • 63 % ont le sentiment que les prix des achats plaisir augmentent • 75 % des consommateurs ont l’intention de faire évoluer leurs comportements d’achat dans les semaines à venir en se montrant plus attentif aux prix (37 %), en recherchant davantage de promotions (30 %), en réduisant leur consommation d’énergie (28 %) • 21 % font régulièrement des achats plaisir contre 66 % occasionnellement • 280 euros, le budget moyen disponible des Français·es pour les achats plaisir.
Le gel, conséquence du… réchauffement climatique • Du nord au sud de la France, des cultures de vignes et des vergers sont fragilisées par un froid polaire historique. Des gelées, entre 0 et -3 degrés et pire ont été enregistrées à l’intérieur de la moitié du nord du pays et vers l’Auvergne Rhône-Alpes. Jean Castex a le premier souligné que l’« on voit bien que tout ceci est lié au changement climatique qui est à l’œuvre ». Pourquoi ? Sur cinq jours, au basculement de mars et avril, les températures sont montées abruptement puis ont chuté pareillement. Un événement jamais vu depuis au moins 1947. En cause, une réduction de l’écart de température entre le Pôle Nord et l’équateur touche le « jet stream » (courant d’altitude qui sépare l’air froid de l’air chaud). D’où des descentes d’air froid et des remontées d’air chaud massive : le réchauffement climatique aggrave les conséquences des refroidissements parce que la végétation s’adapte vite au réchauffement par la précocité de son bourgeonnement. Pour s’en prémunir, les agriculteurs s’équipent (éoliennes, braseros, aspersion) ou changent leurs pratiques culturales (décalage de la plantation des semis, adaptations des variétés), mais de telles modifications ne sont pas possibles partout (vergers et vignes, particulièrement).
Agenda : ouverture des Journées Export Agro 2022 (échanges sur le commerce agroalimentaire français à l’international, jusqu’au 8 avril, pour les entreprises (PME-ETI) des secteurs agricoles, agroalimentaires et des équipements agricoles et agroalimentaires.
Christel Heydemann à la tête d’Orange • L’information est vite passée hier, alors que cette nomination par le conseil d’administration de cette jeune femme de 47 ans directrice générale de l’opérateur Orange revêt une importance multiple. L’ex-France Télécom dont l’État fut l’unique actionnaire jusqu’à son changement de statut, et qui s’est désengagé petit à petit de l’actionnariat du groupe (aujourd’hui encore détenteur de 23 % des actions de l’enseigne), avait été piloté depuis 2010 par Stéphane Richard. Lequel avait cumulé présidence et direction générale depuis 2011. Condamné dans l’affaire Tapie/Crédit Lyonnais (complicité de détournement de fonds publics, il était alors le directeur de cabinet de Christine Lagarde), il démissionne dans l’attente de sa succession. Actée par l’arrivée en avril de Christel Heydemann, diplômée de Polytechnique et de l’École des Ponts et Chaussées. Elle était directrice générale des Opérations Europe d’Orange et membre du comité exécutif de Schneider Electric. Elle est la deuxième femme à diriger une entreprise du CAC 40. Pourtant, elle ne sera pas « PDG ». Cette dissociation des postes entre dans le nouveau profil de gouvernance que l’État, actionnaire majoritaire, applique désormais au départ des PDG (Renault, Engie…). Le nouveau ou la nouvelle président·e sera connu·e en mai. Si l’on décrypte en creux la réaction épidermique de Stéphane Richard qui ne tarit pas de reproches à l’encontre de l’État, « champion des injonctions contradictoires », la nouvelle directrice générale ne devrait pas franchement s’inscrire dans les ambitions de l’ex-PDG favorable à des rachats d’opérateurs en Europe, contrecarré par l’actionnaire majoritaire.
L’auteur des albums de BD « sociologiques » Antoine Chéreau va publier L’art de la covid à la française • Après Alors, Heureux ? Santé ! ou Sexiste, moi ? (en tout sept albums) le dessinateur-scénariste Chéreau s’attaque à ce qui semble la mise en dérision totale de la gestion de la pandémie en France. Ce dessinateur de presse et de dessins directs pour les entreprises allie férocité et humour vache quand il se lâche dans ses albums, son activité secondaire.