Temps de lecture estimé : 3 minutes
Catherine Colonna est à Kiev • La nouvelle ministre des Affaires étrangères a embarqué pour la capitale ukrainienne, afin d’apporter son soutien à la nation aux prises avec son voisin russe. Celle qui était encore il y a moins de trois semaines notre ambassadrice à Londres se retrouve propulsée dans une ville en guerre. La France était jusqu’ici restée très prudente sur ce genre de déplacements à Kiev, prisés par les autres dirigeants de gouvernements européens (britanniques, polonais, finlandais…). La cheffe de la diplomatie française n’avait pas annoncé cet événement à son agenda – pour d’évidentes raisons de sécurité. Sur place, elle a pu faire la connaissance de son homologue, Dmytro Kuleba. Au programme de la réunion : la sécurité alimentaire mondiale, mise à mal par la guerre. Elle devrait aussi promouvoir l’idée d’une « communauté politique européenne », reprise par Emmanuel Macron. Il s’agirait d’un partenariat au sens large, pouvant regrouper l’ensemble des nations d’Europe, Royaume-Uni ou Ukraine compris.
EDF : vers la nationalisation ? • Le terme fleure bon les années 1980. Face aux enjeux de souveraineté, à l’inflation tonitruante et aux finances dégradées de l’entreprise publique ; la mythique EDF, créée dans les décombres de l’après-guerre, pourrait bel et bien revenir dans le giron étatique. Seul moyen pour sauver une entreprise exsangue, aux installations vieillissantes et aux nouveaux projets en danger (type EPR) ? Emmanuel Macron, durant sa courte campagne présidentielle, s’est engagé à passer par ce chemin si nécessaire. Reste à convaincre la commission de Bruxelles, qui comme à l’habitude grince des dents face à ce qui pourrait constituer demain un nouveau monopole. Sans oublier les syndicats, qui craignent que l’État, derrière une apparente nationalisation, prépare en réalité un « dépeçage » ou du moins une scission de l’énergéticien. Nationaliser les pertes, privatiser les profits ?
Molière, reviens ! • La grande famille du théâtre français s’est retrouvée hier soir, lundi 30 mai, aux Folies Bergères pour la trente-troisième nuit des Molières. Toute la profession s’est alors élancée dans un exercice d’auto-promotion dont les gens de spectacle ont le secret. Et pourtant, le théâtre est bien à la peine… Au contraire du cinéma qui caracole, il n’a pas vraiment retrouvé son public depuis la fin des temps pandémiques. Au premier trimestre 2022, on note ainsi un recul de 44 % (!) en comparaison avec la même période en 2019. Des chiffres qui émanent d’une enquête de l’Association pour le Soutien du Théâtre Privé (ASTP). Le public de ces spectacles, traditionnellement assez âgé, semble encore craindre les sorties. Quant aux plus jeunes, le travail d’incitation et de découverte des grandes œuvres n’a pas pu être accompli correctement. Alors que nous célébrons l’année Molière, le temps est venu d’agir pour que le spectacle vivant ne se meurt pas.
L’Espagne embauche des fonctionnaires à tour de bras • 44 788. Le Figaro nous apprend que ce chiffre correspond au nombre de fonctionnaires que l’Espagne cherche à embaucher. Une information publiée au BOE (Bulletin Officiel de l’État), l’équivalent de notre Journal Officiel. Le gouvernement de centre-gauche recrute tous azimuts. La crise sanitaire a prouvé l’importance d’un service public résilient. Et l’Espagne fut ces quinze dernières années confrontée à des vagues d’austérité qui lui imposèrent des budgets très frugaux. Face aux enjeux d’aujourd’hui, l’Espagne fait le pari du secteur public… Et embauche comme jamais, de l’avis de la ministre des Finances et de la Fonction publique, Maria Jesus Montero, qui évoque fièrement « la plus grande offre d’emplois publics de l’histoire ».
Force Ouvrière (FO) cherche son patron • Le syndicat de l’avenue du Maine à Paris est en mauvaise posture. Son actuel secrétaire général, Yves Veyrier, s’apprête à tirer sa révérence sans avoir vraiment imprimé dans l’opinion… Deux de ses poulains sont en liste pour lui succéder. Frédéric Souillot, ex métallo, et Christian Grolier, candidat de la fédération des fonctionnaires. Le premier est un fin limier du syndicalisme, très bon connaisseur notamment des filons (opaques) de la formation professionnelle, qui rapportent beaucoup d’argent aux centrales. Le second est par nature le candidat du POI (Parti Ouvrier Indépendant), émanation des trotskistes lambertistes (très influents au sein de FO). Mais cette fois, les trotskistes partent divisés… Le match s’annonce serré. Et se jouera sans doute davantage dans des luttes de couloirs que dans de grands affrontements programmatiques.