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Les premières lignes d’une « loi pouvoir d’achat » • Jean Castex n’en n’est pas encore à faire ses cartons. Il lui faut préparer un projet de loi de finances rectificative pour juguler l’inflation. Face aux prix qui galopent, les ménages réclament de nouveaux programmes de soutien. D’abord, nous devrions assister à la reconduction du « bouclier tarifaire », mis en place en octobre pour contenir la flambée des prix du gaz et de l’électricité. Il devait s’achever en juillet ? Le provisoire durera. Même chose pour la fameuse « ristourne Castex », de 18 centimes par litre d’essence. Mais ce n’est pas tout. Les retraites devraient être réajustées sur l’inflation dès cet été. Il pourrait en aller de même pour certains minima sociaux comme le RSA ou l’Allocation Adulte Handicapé. Normalement, ces réindexations sont revues annuellement en janvier. Mais l’instabilité est telle qu’elle exige une correction d’urgence.
Stratégie RSE/ESG : le retard des petites et moyennes entreprises • Ce n’est pas vraiment une surprise. Les TPE/PME développent moins leurs stratégies sociales et environnementales que les grands groupes. Aussi bien RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) que ESG (Environnement Social Gouvernance). C’est ce que prouve une enquête NooS.Global. Ainsi, les petites et moyennes entreprises seraient moins impliquées que les grandes structures dans la transition écologique et sociale ? Pas forcément. Elles aimeraient bien faire davantage, mais souffrent en réalité d’un manque de moyens et de ressources humaines pour préparer et planifier ces stratégies. Ainsi, lorsque les grandes entreprises sont 54 % à s’engager dans une stratégie RSE/ESG ; les PME ne sont que 37 % (et 31 % pour les TPE). Les très petites entreprises sont en effet à la traîne… 47 % des interrogées avouent n’avoir absolument rien prévu pour faire face à ces enjeux. Toujours par manque de crédits, de temps… et d’intérêt. Une révolution reste à faire.
Des représentants pour les VTC • L’uberisation à tout crin marquerait-elle le pas ? Du 9 au 16 mai, les livreurs et chauffeurs des diverses plates-formes comme Uber ou Deliveroo sont appelés à élire leurs représentants professionnels. Une première. Voilà peut-être un début de réponse pour ces travailleurs qui ne bénéficient pas du statut de salarié (ni à vrai dire d’aucun statut pouvant s’en rapprocher). Tous les grands syndicats français présentent des listes à cette élection d’un genre nouveau : CGT, FO, Union (association de la CFDT pour les indépendants). Seulement voilà : pour l’heure, le scrutin n’a pas l’air de susciter l’engouement. Comme partout ailleurs, les syndicats sont à la peine pour convaincre et n’intéressent guère les gens. Le mode de scrutin, fort complexe, n’aide pas beaucoup non plus. D’autant qu’il intervient entre la présidentielle et les législatives, le tout sans grande publicité.
Après l’inflation, la « stagflation » ? • On ne dirait pas comme ça, mais l’inflation a normalement quelques avantages. Même si cela n’est jamais agréable pour les ménages de voir les prix monter en flèche – la conséquence de ce déplaisir est normalement bien plus positive : création d’emplois, effet à la hausse sur les salaires, réduction du fardeau de la dette publique… Mais ce qui menace l’Europe aujourd’hui, ce n’est pas seulement la montée des prix, qui ne serait pas grave en elle-même si celle-ci pouvait s’appuyer sur une croissance au beau fixe. Le risque est d’entrer en zone de « stagflation » (stagnation et inflation combinées). En bref : des prix qui montent et une croissance qui reste à zéro. Soit les inconvénients de l’inflation sans ses avantages. La dernière fois que l’Europe a été soumise à un tel phénomène, c’était dans les années 70… Le fameux « choc pétrolier », qui mit fin à une certaine prospérité économique. Nous ne nous en sommes jamais vraiment remis. Alors, que craindre ? Christine Lagarde, fidèle à son flegme souriant, se veut comme toujours très positive: « Bien que le degré inhabituel d’incertitude puisse signifier un ralentissement combiné de la croissance et une inflation élevée, la situation actuelle ne peut être comparée à celle des années 1970 » . Pour la tête pensante de la BCE, c’est donc la stratégie du wait and see…
Pour le tourisme, l’été sera chaud • Les effets délétères de la crise sanitaire semblent enfin derrière nous. Et le tourisme, au ralenti depuis deux ans, devrait à l’été retrouver sa vitesse de croisière… Celle de l’avant-crise. Pour autant, est-ce un retour pur et formel au statu quo ante ? Sans doute pas. Car dans des villes envahies par le tourisme de masse comme Barcelone, Rome ou Paris, on ne tient pas forcément à renouer avec les excès du « monde d’avant ». Ainsi, Venise, archétype de la ville-musée victime de son succès, compte mettre en place rien de moins qu’un droit d’entrée payant pour pénétrer dans l’enceinte de la cité lacustre. La Bretagne, elle, s’organise pour mieux répartir les touristes. D’abord en étalant davantage la saison, de mai à octobre. Mieux qu’un conditionnement à juillet-août. Et puis, elle veut communiquer autrement. Plutôt que d’inciter à la visite de lieux déjà très prisés, la Région fera la part belle à de nouveaux coins délaissés.