Le verbatim du… collectif 2GAP sur la parité politique au sein de l’État

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Matignon : place aux femmes !

Le collectif 2GAP rappelle la promesse faite par Emmanuel Macron en 2017 : le candidat d’alors avait indiqué son souhait de nommer une femme Première ministre. À l’aube de son second quinquennat, le collectif 2GAP, qui représente 100 000 femmes du secteur public, privé et de la haute-administration, réitère cette demande.

Une femme à Matignon : la rumeur avait déjà couru en 2017, à l’aube du premier mandat d’Emmanuel Macron, et des noms avaient circulé de façon insistante, en particulier celui d’Anne-Marie Idrac, une proche de François Bayrou. Le nouveau président lui avait toutefois préféré Edouard Philippe, puis Jean Castex à partir de juillet 2020. Déçus, les réseaux féminins avaient trouvé dans le haut niveau de mixité à l’Assemblée nationale – 38,7 % de femmes, un chiffre jamais atteint jusqu’alors – de quoi se consoler un peu de cette déconvenue. Cette fois, c’est le nom d’Élisabeth Borne, l’actuelle ministre du Travail, qui circule. Certains évoquent aussi celui de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, qui est aussi la marraine de Financi’Elles, l’un des réseaux signataires de l’appel. La déception de ces femmes engagées serait immense si le Président de la République ne répondait toujours pas à leur attente. Édith Cresson reste, à ce jour, la seule femme à avoir occupé le poste de Première ministre, c’était en 1991-1992.

Le collectif 2GAP, qui représente quelque 100 000 femmes engagées dans leur milieu professionnel, tant dans le secteur privé que dans le secteur public et la haute administration, a beaucoup travaillé sur les questions de mixité dans la gouvernance. Il a accompagné, en particulier, l’élaboration de la loi Rixain sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans les instances dirigeantes des entreprises. En publiant une lettre au président nouvellement réélu, il réclame cette fois la parité dans la décision politique au sein de l’État, attendue tout particulièrement par les membres d’Administration moderne, des Femmes de Bercy, des Femmes de l’Intérieur ou du réseau Femmes des services du Premier ministre. Cette parité doit s’appliquer aux ministres, explique cette lettre, mais aussi à la direction et à la composition des membres des cabinets ministériels où se joue l’essentiel des décisions politiques. Voici leur texte. VG

Le collectif 2GAP plaide pour une femme à Matignon

Monsieur le Président,

Vous venez d’être réélu à la présidence de la République. 2GAP, Gender and Governance Action Platform, qui rassemble 61 réseaux professionnels féminins et mixtes des secteurs public et privé, vous adresse ses félicitations.

Vous avez annoncé que l’égalité entre les femmes et les hommes serait à nouveau la grande cause de votre quinquennat et nous nous en réjouissons. Comme nous, vous faites ainsi le constat que si beaucoup a été fait sous votre précédent mandat, nous sommes encore loin du but. Nous en sommes d’autant plus loin que nous traversons des crises violentes de toutes sortes et que ce contexte favorise le retour à une (re)prise en main de la décision par les hommes, alors même que les conséquences de ces décisions impactent plus largement et négativement les femmes.

Il est internationalement proclamé et démontré que si les femmes et les hommes partageaient la décision, et donc le pouvoir, la paix et le développement seraient plus durables. Aujourd’hui, parce que la paix et l’avenir de notre planète sont plus menacés que jamais, il y a urgence à agir. Ce qui signifie qu’il y a urgence à mieux décider. 

2GAP a adressé à l’ensemble des candidats à la présidentielle ses propositions pour votre nouveau quinquennat qui détaillent les modalités rapides et opérationnelles pour accélérer le partage de la décision entre les femmes et les hommes, dans tous les domaines de la gouvernance publique et privée. Aujourd’hui, en cette période de nominations et de désignation des membres de toutes les institutions qui vont porter cette nouvelle mandature, nous réclamons avec force une représentation équilibrée des femmes et des hommes dans ces différentes instances.  L’État doit, en effet être exemplaire pour éviter que de nombreuses propositions butent encore sur le regard massivement masculin des lieux de décision. C’est l’un des freins majeurs à des réformes et des choix qui sont nécessaires à notre pays et c’est la qualité de la décision publique et la redevabilité aux citoyennes et citoyens qui sont en jeu.

Le temps est donc venu de nommer une femme à la tête du gouvernement, qu’il y ait non seulement une parité au sein du gouvernement mais aussi à la tête des ministères régaliens, ainsi qu’au sein des cabinets ministériels et de leur direction.  Le temps est venu également de désigner des femmes à la tête des corps constitués.

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