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Le travail asynchrone peut augmenter le bien-être des salarié·es.
À l’heure de la crise sanitaire et de la généralisation du télétravail, le confort et le bien-être des salarié·es s’affirment d’autant plus comme des enjeux prégnants des espaces de travail et des entreprises. Mieux, ce contexte peut devenir une opportunité pour optimiser ce bien-être en repensant l’organisation du travail. Une conviction détaillée par Victor Carreau, co-fondateur et CEO de Comet Meetings, dans une tribune pour Les Échos.
Victor Carreau l’appelle « travail asynchrone ». Dit plus simplement, un mode de travail qui fonctionne sur un système horaire plus flexible et non contraint aux horaires fixes habituelles. Une façon de fonctionner qui plus est facilement applicable dans le contexte actuel et cette nouvelle organisation du travail entre présentiel et télétravail, qui bouleverse la vie en entreprise et les défis du bien-être au travail. Pour optimiser l’organisation des entreprises et le bien-être des salarié·es dans le même temps, notre tribun du jour appelle à miser sur ce fameux travail asynchrone et ses avantages. Et pour cause : la pandémie et le télétravail ont augmenté les syndromes d’épuisement professionnel, et les craintes des salarié·es quant à l’organisation de leur temps de travail et leur expérience collaborateur grandissent. Du télétravail au travail asynchrone il n’y a que quelques horaires. Peut-être est-il temps de pousser le bouchon un peu plus loin.
Le travail asynchrone représente une opportunité d’améliorer le bien-être des salariés des entreprises. Les changements dans l’organisation du travail qu’ont vécus une partie des salariés de bureau depuis 2 ans et le début de la crise sanitaire peuvent représenter une opportunité de renforcer le bien-être au travail, à condition de bien organiser les différents temps forts de la vie de l’entreprise.
Une organisation du travail totalement repensée
Aujourd’hui, près de 50 % de la population active mondiale travaille dans le secteur des services d’après les chiffres de la Banque Mondiale. En France, les services représentent 77 % de la population active. Derrière ce chiffre, on devine l’impact de la crise sanitaire et du télétravail qui ont redéfini l’organisation du travail pour près de la moitié des travailleurs de l’humanité. Pour certains, ce travail à distance est subi, pour d’autres il offre une possibilité de gérer son temps différemment, en cherchant une meilleure qualité de vie. La vie professionnelle des travailleurs de bureau (salariés ou non) pourrait s’organiser de manière optimale en misant sur le travail asynchrone et les possibilités qu’il offre.
En effet, le travail en entreprise dans le secteur tertiaire s’organise autour de trois « briques » plus ou moins compatibles avec le télétravail : la production pure d’une part, qu’elle soit intellectuelle ou non, et qui avec une bonne installation est non seulement compatible avec le télétravail, mais pour laquelle travailler chez soi permet d’être à la fois plus efficace et de maîtriser son organisation. La seconde brique concerne les temps de travail en collaboration, qui nécessitent de se réunir. Ceux-là sont moins compatibles avec le travail à distance. Les périodes récentes de télétravail forcé ont d’ailleurs montré l’importance de l’informel et de l’échange en face à face. Enfin, la dernière brique concerne les temps de socialisation. Pierre angulaire de la culture d’entreprise, la socialisation est la plus incompatible avec le travail à distance, surtout à long terme. Or de plus en plus d’entreprises dites « hybrides » ont réduit ou tout bonnement supprimé leurs locaux pendant la pandémie, réduisant ainsi les opportunités de se réunir pour leurs équipes et partager des temps de travail.
Réinvestir les temps de travail partagé dans des lieux adaptés
La pandémie et le télétravail ont généré une augmentation de l’épuisement professionnel. Une partie des salariés qui souffrent du télétravail travaillent dans des entreprises qui n’ont pas encore assez réinvesti les temps collaboratifs, dans des lieux propices pour le faire. La fréquence de ces temps de travail dépend bien sûr de chaque entreprise, de son métier et il faut parfois les adapter aux besoins de chaque équipe. Il n’existe hélas pas une recette miracle qui marche, à appliquer à toutes les entreprises, mais bien un mix de dispositifs qui varient en fonction de la taille d’une entreprise, d’une équipe et des besoins collectifs et individuels de partager, échanger, être stimulés et recevoir des feedbacks en face à face.
Or, les entreprises ont plus que jamais besoin de garantir une expérience collaborateur séduisante alors que les reconversions explosent et que le freelancing reste plus que jamais attirant. Les entreprises incapables de démontrer la valeur ajoutée au présentiel seront perdantes dans la guerre des talents en cours.
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