Le verbatim de… Robert Calcagno, directeur de l’Institut océanographique de Monaco

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Les deux pôles terrestres se désintègrent à vitesse grand V. En cause : le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine. Robert Calcagno, directeur de l’Institut océanographique de Monaco et auteur de l’ouvrage Au cœur des mondes polaires, tire la sonnette d’alarme, dans les colonnes de Ouest-France.

Le pôle nord se réchauffe quatre fois plus vite que le reste de la planète. Au sud, l’Antarctique risque de voir l’un de ses principaux glaciers se désintégrer d’ici à cinq ans. Le rapport annuel d’Arctic Report Card, réalisé par 111 scientifiques de 12 pays, souligne les transformations alarmantes du pôle nord. Des constats qui suscitent l’inquiétude de la filière scientifique. 

Vendredi 18 mars, plusieurs stations météorologiques ont enregistré des températures records. La station Concordia, située à plus de 3 000 mètres d’altitude, affichait -12,2 °C, soit 40 °C de plus qu’en temps normal. Même constat pour la station de Vostok : la température est passée de -53 °C à -17,7 °C. Un record de chaleur historique pour le mois de mars qui a entraîné la fonte des glaces dans la région. Même si les spécialistes estiment qu’il s’agit (cette fois-ci) d’un événement météorologique aléatoire, un grand nombre d’associations et d’organismes alertent sur la responsabilité citoyenne.

Dans son ouvrage Au cœur des mondes polaires, publié en février, Robert Calcagno, directeur de l’Institut océanographique de Monaco, tire la sonnette d’alarme. Les pôles, qui jouent un rôle essentiel à l’échelle de la planète, nécessitent d’être préservés. L’Institut monégasque, préoccupé par la question, va étudier la biodiversité des pôles jusqu’en 2024.

Les deux pôles se désintègrent à vitesse grand V.

Votre livre Au cœur des mondes polaires, paru le mercredi 23 février 2022, ouvre une séquence monégasque consacrée aux pôles. En quoi leur évolution rapide nous concerne-t-elle ?

Trop longtemps on a considéré les pôles comme étant très éloignés, à l’abri de l’impact des activités humaines. C’était une erreur. Au contraire, ce sont aujourd’hui les régions les plus perturbées par le réchauffement climatique. Les températures moyennes y augmentent trois fois plus que sur le reste du globe, avec des pics de chaleurs inconnus jusque-là.

Des écosystèmes uniques et fragiles sont menacés. Et l’humanité est affectée en retour, notamment par la hausse du niveau des mers due, entre autres, à la fonte des glaciers. Cette élévation du niveau des mers reste une inconnue. Chaque nouvelle estimation est plus inquiétante que la précédente… On parle de 60 cm à un mètre à la fin du siècle.

Pourquoi cet intérêt de Monaco pour les extrémités glacées de la Terre ?

C’est une longue histoire. Le prince Albert 1er, qui fut un pionnier de l’océanographie, a mené quatre expéditions dans l’archipel de Svalbard, au nord de la Norvège, au début du siècle dernier. Une partie du Spitzberg, la principale île de l’archipel, porte d’ailleurs son nom.

Retrouvez l’intégralité de la tribune sur le site de Ouest-France

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