Le verbatim de… Prune Missoffe sur le travail en prison

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Prune Missoffe est responsable du plaidoyer à l’Observatoire international des prisons (OIP). Elle revient, pour le Journal du Dimanche, sur la nécessité d’instaurer un vrai droit du travail en prison.

« J’ai démissionné des ateliers, parce que j’en avais marre d’être sous-payée et de devoir faire des recours pour obtenir mon salaire. » Voilà le type de témoignage, de la part de détenu·es, que reçoit l’Observatoire international des prisons (OIP).

« Le travail en prison doit être une priorité », nous confiait Me Philippe-Henry Honegger, avocat pénaliste au cabinet Ruben et Associés, en mars 2021. Et pour cause, le taux d’emploi des détenu·es n’a cessé de dégringoler depuis le début des années 2000, passant de 46,2 % en 2000 à 28 % en 2018. En raison d’une surpopulation carcérale, certes. Aussi d’un manque de moyens, au sens large : les ressources financières, oui, mais on doit interroger l’idée que l’on se fait de la prison. Autrement dit, vise-t-on à punir et uniquement punir ? Ou punir et réinsérer ? Le travail en prison permet la réinsertion. GW

Travailler en prison pour une meilleure réinsertion ?

Quelques jours de la journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs, les prisonniers ne pourront toujours pas s’associer aux revendications sociales. Privés des droits collectifs les plus fondamentaux – créer un syndicat, faire grève, être collectivement représentés ou simplement exprimer une parole collective –, ils se voient encore interdits, en 2022, de se constituer en acteurs du respect et de l’amélioration de leurs droits. Les sujets de revendications ne manquent pourtant pas.

J’ai démissionné des ateliers, parce que j’en avais marre d’être sous-payée et de devoir faire des recours pour obtenir mon salaire. Ce témoignage adressé à l’OIP n’est qu’une des nombreuses illustrations de l’arbitraire que subissent aujourd’hui les quelque 20 000 travailleurs détenus.

Et la réforme du travail en prison qui est entrée en vigueur ce 1er mai ne change pas le paradigme qui prévalait jusqu’à aujourd’hui.

Certes, les nouvelles dispositions substituent à « l’acte d’engagement unilatéral » le « contrat d’emploi pénitentiaire » et encadrent les procédures de recrutement, de suspension et de rupture de la relation de travail, ou encore les durées minimale et maximale de travail, le temps de repos, les heures supplémentaires et les jours fériés. Les personnes détenues devraient également bénéficier de certains droits en matière de protection sociale, principal progrès – bien que partiel – de la réforme, à compter de 2023.

Retrouvez l’intégralité de la tribune sur le site du Journal du Dimanche

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.