Le verbatim de… Mickaël Rochoy, médecin

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Avec la fin des masques, le risque d’une reprise épidémique

Nous croyions sortir de crise… nous voilà propulsés vers une nouvelle guerre !  Pourtant, nous n’avons pas encore vaincu la covid-19. « Bas les masques », annonce le gouvernement. Une fausse bonne idée ? C’est ce que pensent certains professionnel·les de santé, dont Mickaël Rochoy, médecin à Outreau (Pas-de-Calais). Lequel fait part de son agacement au journal La Voix du Nord.

On l’avait presque oublié, mais il continue de sévir. Le Sars-CoV-2 fait toujours partie de notre quotidien. La Russie n’aura pas réussi à l’annihiler. La France enregistre 93 050 nouveaux cas en seulement 24 heures ce mardi 8 mars. Soit une augmentation de 17 % par rapport au 1er mars. De quoi laisser craindre la reprise épidémique. Pourtant, le gouvernement continue de lever les restrictions sanitaires, parmi lesquelles, l’obligation du port du masque dans les lieux clos. Ajoutez à cela la fin du protocole sanitaire en entreprise, signé par Élisabeth Borne, ministre du Travail. Ce, dès lundi 16 mars. Entendez : fin du télétravail, fin des règles de distanciation, fin du port du masque obligatoire… Mais attention, il faudra tout de même « continuer […] à appliquer des règles d’hygiène ». Comprenez : lavez-vous bien les mains… Pas sûr que cela suffise. MS

Avec la fin des masques, le risque d'une reprise épidémique ?

Il est farouchement opposé à la levée du port du masque. Dans son cabinet d’Outreau, le docteur Mickaël Rochoy a placardé une affichette qui « recommande fortement de le conserver dans tous les lieux clos ». Il la propose même au téléchargement à ses collègues médecins. Car pour ce cofondateur du collectif « Stop Postillons », la covid-19 circule encore beaucoup trop pour envisager ce type de mesure.

Pourquoi estimez-vous que lever l’obligation du port du masque dans les lieux clos au 14 mars est une mauvaise décision ?

On est à 50 000 cas par jour en France. Dans le Boulonnais, on est entre 500 et 1 000 cas pour 100 000 habitants, ça veut dire que 0,5 à 1 % de la population est positive. Cela va forcément flamber, c’est une évidence. Il n’y a aucune chance que ça ne flambe pas. Et la covid va atteindre des gens qui font tout pour l’éviter, des immunodéprimés, ou des gens très âgés.

On est encore à plus de 100 décès par jour. Bien sûr, il n’y aura pas de cadavre dans les rues, bien sûr, les réanimations ne seront pas forcément surchargées parce qu’Omicron est moins virulent, mais on va surcharger le système de santé en ville, retarder des prises en charge…

Est-ce difficile de convaincre vos patients de laisser le masque alors qu’on leur dit qu’ils ne sont plus obligés ?

Je n’en fais pas un sujet avec chaque patient. J’en ai 1 400 et d’ici au 14 mars j’en verrai une centaine. Ce sera beaucoup d’énergie pour lutter contre un message qui devrait être gouvernemental. Le problème, c’est que c’est la campagne. Le retrait du masque n’est pas sanitaire, c’est une décision purement politique. Jusqu’à avril-mai, ce sera compliqué de le remettre. Sauf s’il y a un nouveau variant et là le gouvernement pourra dire « ce n’est pas de notre faute, on est obligé de remettre le masque ».

C’est surtout stupide parce que le bénéfice est vraiment nul. À la rigueur, il est psychologique. Mais ça ne durera qu’un temps parce que derrière l’épidémie va reflamber. Et la première mesure qu’on devra prendre, c’est de remettre le masque.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien sur le site de La Voix du Nord

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