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« Ces injonctions nous font remonter le temps et nous ramènent au premier choc pétrolier de 1973 »
Le 25 juin, les patrons d’Engie, EDF et TotalÉnergies – respectivement Catherine McGregor, Jean-Bernard Lévy et Patrick Pouyanné – publiaient une tribune. Au sein de laquelle ils appelaient les Français à la « sobriété énergétique ». Michel Noiry, CEO d’Origa Consulting, un cabinet de conseil en finance, l’a lue. Il a décidé d’y répondre dans les colonnes de La Tribune.
Le CEO d’Origa Consulting remet en contexte la situation actuelle de l’énergie en Europe tout en rappelant que la période que nous vivons ressemble, sur nombre de points, à la crise pétrolière de 1973 – période qui marque la fin des Trente Glorieuses. Mais pour Michel Noiry, cette crise n’a pas forcément une seule issue. Il s’agira, de toute façon, de solutions à court terme. Mais pour demain, à long terme, ce sont bien ces trois entreprises qui devront trouver des solutions pour réduire la consommation d’énergie. Du moins davantage que les particuliers.
Cet étalage de bons sentiments semble révélateur d’un état d’extrême anxiété de la part des auteurs de cette tribune. Le système, principalement le stockage, n’est pas prêt et ne le sera pas d’ici à l’hiver pour absorber la reprise de la demande. Les mesures actuelles n’y changeront rien et il faut s’attendre à des pénuries ponctuelles. Même si la France peut paraître relativement protégée par son parc nucléaire, l’interconnexion européenne nous met à égalité avec les maillons les plus faibles de la chaîne. On ne peut, non plus, totalement écarter l’objectif pour ces grands pollueurs de profiter de l’opportunité pour redorer leur blason et de faire valoir que les Français leur doivent en grande partie le confort énergétique dans lequel ils vivent. Une préoccupation n’éliminant pas l’autre.
Ces injonctions nous font remonter le temps et nous ramènent au premier choc pétrolier de 1973. Le monde allait devoir vivre sans pétrole et devenir énergétiquement sobre. On a vu ce qui en a suivi. Une flambée des prix, une inflexion momentanée de la demande, mais rien de fondamentalement différent. La consommation et la production ont repris avec plusieurs autres chocs en cascade et une adaptation de l’appareil productif. 50 ans plus tard, nous en sommes pratiquement au même point. Les automobiles commencent tout juste à intégrer une part de consommation électrique, plus pour diminuer la pollution urbaine que pour réduire la consommation énergétique. La Russie s’étant aujourd’hui substituée à l’OPEP dans le bras de fer avec l’Occident.
Retrouvez l’intégralité du propos de Michel Noiry sur le site de La Tribune