Le verbatim de… Marc Humbert, sur la fin de l’automobile individuelle

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Marc Humbert est professeur d’économie politique à l’université de Rennes 1. Il revient, pour Ouest-France, sur une mesure radicale pour lutter contre le réchauffement climatique : en finir avec l’automobile individuelle !

« La maison brûle et nous regardons ailleurs », disait Jacques Chirac. C’était en 2002. Depuis, les rapports sur le climat s’accumulent et aboutissent le plus souvent aux mêmes conclusions : nous allons droit dans le mur. Selon le Groupe intergouvernemental des experts sur l’évolution du climat (Giec), nous disposerions de trois petites années pour réduire nos émissions de CO2.

Alors pour inverser la tendance, Marc Humbert, professeur d’économie politique, soutient une mesure qui changerait radicalement notre façon de vivre. « Suffit-il de décider, comme le parlement européen vient de le faire, de supprimer les moteurs thermiques ? Mais la première source des émissions, c’est la production d’énergie : 40 % du total. Remplacer la voiture à essence par la voiture électrique oblige à produire plus d’énergie électrique et met à la casse des véhicules pour produire de nouvelles voitures équipées de batteries épuisant les ressources en métaux rares […] Non, il faut par exemple en finir avec l’automobile individuelle », lance dans Ouest-France Marc Humbert. Mais, et le spécialiste en a parfaitement conscience, tous·tes les Français·es ne peuvent se passer de la voiture individuelle. Notamment celles et ceux qui vivent dans les campagnes ou zones très dispersées. Alors, développons les voitures partagées dans ces zones, les transports en commun, et délocalisons services et infrastructures à côté de ces habitats. Mais, a-t-on le temps ?

Vers la fin de l'automobile individuelle ?

Faire le nécessaire, c’est planifier la lutte pour sauver l’habitabilité de notre planète. Parmi les sources d’émission de CO2, les activités de transport, avec le quart des émissions est une cible désignée. Alors suffit-il de décider, comme le parlement européen vient de le faire, de supprimer les moteurs thermiques ? Mais la première source des émissions, c’est la production d’énergie : 40 % du total. Remplacer la voiture à essence par la voiture électrique oblige à produire plus d’énergie électrique et met à la casse des véhicules pour produire de nouvelles voitures équipées de batteries épuisant les ressources en métaux rares. Et continuer d’encombrer les autoroutes et les espaces avec des véhicules à l’arrêt en moyenne 80 % du temps.

Non, il faut par exemple en finir avec l’automobile individuelle. Tout projet radical exige des études approfondies pour en envisager toutes les implications et les conditions de succès. Je peux au plus énoncer quelques évidences. Ce sera plus difficile pour le citoyen en zone d’habitat peu dense ou dispersé. Il faut envisager non seulement les moyens de transports – tels que pools de voitures individuelles en partage, densification des transports en commun, faciliter des transports alternatifs, vélo, cheval ? – mais aussi la délocalisation de nombreux services et infrastructures à proximité des habitats.

Retrouvez l’intégralité du point de vue de Marc Humbert sur le site de Ouest-France

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