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Lumir Lapray a créé l’association Optimist, qui promeut l’égalité des chances dans l’enseignement supérieur. Elle revient, pour les Échos Start, sur la réussite qui passe aussi par la campagne !
« Monter à Paris » conditionne-t-il la réussite ? Tout dépend de ce que l’on entend par réussite. Car oui les sièges sociaux des principales grandes banques se situent en Île-de-France. Les grands médias, majoritairement, sont implantés à Paris. La culture et l’événementiel passent souvent, aussi, par la capitale – même si les salons ou visites virtuelles en ligne se multiplient.
Mais ne serait-ce pas une vision un poil réductrice du succès ? Que fait-on des agriculteur·rices qui travaillent des heures pour un revenu plus que modeste ? Des commerçant·es locaux·les qui facilitent grandement le quotidien des personnes âgées qui vivent en ruralité ? Comme le répète Lumir Lapray : « Quitter la campagne, ce n’est pas réussir ! » J’ajouterais « pas forcément réussir », rien n’indique non plus que partir travailler à Paris constitue un échec. La réussite est plurielle. Une chose est sûre, la crise covid a rebattu les cartes, et le désir d’exercer son activité – ou même de vivre – en campagne, refait plus que jamais surface ! GW
Non, quitter la campagne, ce n’est pas réussir
J’ai grandi à Proulieu, dans un hameau de l’Ain de quelques centaines d’habitants. Mon quotidien ? Des champs de maïs à perte de vue, le car scolaire deux heures et demie par jour et la tournée des bals des jeunes, l’été venu. Comme tous les bons élèves (ou presque) des campagnes françaises, mes 18 ans furent synonymes de déménagement. Chez nous, réussir, c’est partir.
Pour garder un lien avec ma terre, je crée une association, Optimist, pour accompagner les jeunes ruraux et périurbains qui veulent intégrer une grande école. Arrive l’entrée dans la vie active, la « montée à Paris » et les premiers jobs.
Et puis, comme pour des milliards d’hommes et de femmes, mon monde s’est arrêté avec la pandémie. Alors que la « première ligne » s’affaire, j’ai le privilège de pouvoir m’interroger : que vais-je faire, moi, pour participer à la construction de ce fameux « monde d’après » ?
Je décide alors que ma place est chez moi, dans cette France rurale dont les Parisiens ne parlent que pour raconter leurs week-ends, cette France des ronds-points que les médias ont découverte avec le mouvement des « gilets jaunes ».
On nous parle de développement durable, d’économie circulaire, d’innovation sociale : tout cela se passera chez nous ! La jeune génération recherche du sens et veut participer à la transition, elle a un « boulevard » pour cela sur tous ces territoires.
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