Le verbatim de… Léa Chamboncel, podcasteuse politique, sur les femmes et la présidentielle

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Léa Chamboncel s’est lancée il y a quelques années dans le journalisme politique. Son premier livre, Plus de femmes en politique !, sortira fin mars. Elle revient pour Ouest-France sur la place des femmes en politique. 

Marine Le Pen, Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, Christiane Taubira, Nathalie Arthaud. Difficile de toutes les citer, tant les candidat·es à l’élection présidentielle sont nombreuses cette année. Surtout, pour cette élection 2022 : le Rassemblement National (RN), Les Républicains (LR) et le Parti socialiste (PS), trois partis politiques majeurs, sont représentés par des femmes !

Jamais une femme n’a été présidente en France. Notamment parce que l’on assimile encore aujourd’hui pouvoir et homme – avec un h minuscule. Pour présider le pays, il faudrait incarner le pouvoir. Il faudrait être viril. Il faudrait être un homme, « la politique est codifiée par la masculinité », explique la journaliste Léa Chamboncel. Aujourd’hui, les femmes osent de plus en plus présenter leur candidature – et il faut s’en féliciter. Gare toutefois à ne pas faire de son identité de genre un argument de campagne politique. Voire une excuse : « Quand Emmanuel Macron fait son premier meeting de sa première campagne il y a 5 ans, il y a un moment où il fait sa mue en direct, où il se met à crier. Est-ce qu’il a eu les mêmes critiques que moi ? La vérité est toute simple, quand c’est un homme, c’est une erreur de jeunesse. Quand c’est une femme, c’est une faiblesse », lance Valérie Pécresse après son meeting du 13 février, disons-le, raté. Un poil facile. GW

 

Pourquoi aucune femme n’a jamais été présidente en France ?

Certains régimes politiques favorisent plus que d’autres la présence de femmes au pouvoir. C’est le cas des régimes parlementaires. On le voit avec l’exemple de l’Allemagne, des pays nordiques, qui ont eu des femmes à leur tête. Le régime présidentiel, construit sur des codes virilistes avec une rencontre d’un homme et d’un peuple, favorise les hommes. Les États-Unis, la Russie et donc la France, qui ont ce type de régimes, n’ont jamais eu de femme à leur tête.

La politique est codifiée par la masculinité : on parle de duel, de rivalité… C’est un imaginaire guerrier avec un rapport très viril du rapport au pouvoir avec la nécessité d’avoir un chef.

Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, Marine Le Pen, Christiane Taubira… Que change cette forte présence des femmes à la présidentielle ?

On se souviendra de cette présidentielle pour cette raison car c’est assez inédit. Cela reste un signal positif. Quand on passe devant des affiches électorales désormais, il n’y a plus seulement des hommes, et toutes les femmes peuvent se projeter et se dire qu’elles peuvent exercer le pouvoir voire se présenter un jour. Le message envoyé est assez important en termes d’incarnation et de représentation.

À quoi est due cette présence féminine en hausse cette année ?

On est dans la première élection majeure en France depuis #MeToo. Il y a eu une prise de conscience de la place des femmes dans la société qui a permis de mettre de la lumière sur le problème systémique des violences faites aux femmes et plus largement leur place dans la société. Cet élément peut expliquer cette présence plus affirmée des femmes dans l’espace politique.

Mais il y a aussi un autre élément : la question du renouvellement politique et de l’émergence de nouveaux partis. Je pense par exemple à la République en Marche et à La France insoumise qui ont profondément modifié le paysage politique. Ces partis ont bousculé les règles du jeu.

Un sondage de l’Ifop mené en ligne du 7 au 8 décembre 2021 a révélé que 16  % des Français et Françaises répondent non à la question : « Seriez-vous prêt à voter pour une femme à la prochaine élection présidentielle ? » Que vous inspire ce chiffre ?

C’est trop bien sûr. Mais ce n’est pas énorme si l’on regarde d’où on part. Je me souviens de ce sondage qui m’avait étonnée. Cela veut dire que ce n’est plus tellement un sujet et qu’une femme peut être élue. Les Français et les Françaises dans l’immense majorité sont prêts à voter pour une femme… Mais peut-être pas pour une femme féministe.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien sur le site de Ouest-France

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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