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« Dans une perspective où ne comptent que les intérêts africains, le développement de l’industrie gazière et la fourniture aux pays membres de l’UE peut-elle constituer une source pérenne de contribution aux budgets des États du continent ? »
En Afrique, le conflit en Ukraine est considéré, assez largement, comme une affaire lointaine. Des histoires d’Européens. N’oublions pas qu’aux Nations unies, lors du déclenchement du feu russe, 26 pays africains sur 55 se sont refusés à condamner clairement l’invasion. D’autres, tout en la condamnant formellement, n’en pensaient pas moins… Mais Laura Petiot, conseillère juridique, fondatrice et directrice du Cabinet L.P-Consulting, rappelle que ce conflit va rebattre les cartes pour ce continent, entre opportunités nouvelles et menaces imminentes. Dans La Tribune, elle résume habilement la position d’un continent sur la corde raide.
Des lignes de force ? L’Afrique s’inquiète surtout de l’immense crise alimentaire qui risque de découler d’un conflit déjà dévastateur. Un malheur peut en cacher un autre… L’Ukraine et la Russie sont deux géants de l’exportation céréalière. La récente rencontre, à Sotchi, entre le président sénégalais Macky Sall (également président de l’Union africaine) et Vladimir Poutine, témoigne de l’urgence pour le continent noir.

À l’occasion du premier vote de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) pour l’adoption de la résolution condamnant l’agression militaire russe, intervenu le 2 mars dernier, 28 d’entre eux ont voté en sa faveur, 17 se sont abstenus, 8 n’ont pas voté, et 1 pays (l’Érythrée) a voté contre. L’exemple sénégalais constitue, à ce titre, l’exemple parfait de la « balance » vécue par nombre d’entre eux, et donc de leur difficulté à déterminer un positionnement diplomatique ferme.
Le pays, qui s’est abstenu de voter en faveur de la résolution onusienne, préside en ce moment même l’Union africaine (UA) qui a pourtant appelé de ses vœux au cessez-le-feu immédiat des exactions armées, ainsi qu’au respect impératif du droit international.
Pour autant, dans une perspective où ne comptent que les intérêts africains, le développement de l’industrie gazière et la fourniture aux pays membres de l’UE peut-elle constituer une source pérenne de contribution aux budgets des États du continent ? Plus concrètement, quelle est la part que ces derniers veulent accorder au secteur extractif dans leur économie, donc dans leur PIB ?
En pleine récession, notamment liée aux conséquences de l’épidémie de covid-19, le Rapport 2020 de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique insiste sur la nécessité pour les États africains de parvenir à réduire les problèmes d’endettement et à assurer un processus de reprise de l’économie. Elle les encourage à redoubler leurs efforts de mobilisation des ressources intérieures pour augmenter leurs revenus et investir dans les secteurs productifs de leurs économies.
Retrouvez l’intégralité du verbatim de Laura Petiot sur le site de La Tribune