Le verbatim… de la Convention des Entreprises pour le Climat

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Trois ans pour agir, 20 heures pour changer de règles du jeu

Pendant 10 mois, de septembre 2021 à juin 2022, la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) rassemble quelque 300 dirigeants de 150 entreprises. L’objectif : repenser les modèles d’affaires pour montrer qu’une économie respectueuse des limites planétaires et des objectifs de neutralité carbone est possible. Dans une tribune pour Ouest-France, la CEC fait état de l’urgence climatique, et de la nécessité de l’engagement politique et économique pour l’environnement.

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », la phrase qui résume tout l’immobilisme depuis vingt ans face aux enjeux climatiques. Immobilisme ou attention détournée, c’est au choix. Malgré les signaux naturels plus qu’alarmants (incendies, inondations, canicules…), l’engagement politique ne suit pas. L’accélération quasi irréversible de la dégradation de la planète est pourtant bien visible. Si des accords historiques ont été conclus, à commencer par les Accords de Paris, les enjeux sont encore loin d’être maitrisés et prioritaires. La mutation de l’économie française se doit d’être « radicale et mobilisatrice ».
« Les enjeux ne sont pas maîtrisés et l’urgence absolue est donc là. Tous les décideurs économiques, qu’ils soient politiques, institutionnels ou chefs d’entreprises, doivent être formés aux enjeux environnementaux », martèle la CEC. Et ce n’est pas rien de le dire, les entreprises de la CEC entendent appliquer cette exigence avant tout à elles-mêmes. Pour rappel, celles-ci emploient plus de 350 000 collaborateur·rices et réalisent près de 75 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Dans le contexte actuel, la proposition de former tous les décideurs politiques et économiques aux enjeux environnementaux devrait tomber sous le sens. Climat, biodiversité, ressources naturelles et pollution, cette formation devra être « complète » et « exigeante ». 20 heures de formation « tournées vers l’action » pour changer les règles du jeu, ça ne mange pas de pain.

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs »… et cela fait vingt ans que ça dure.

Vingt ans de regards détournés dans les mondes politique et économique car les enjeux ne sont pas compris.

Incendies, inondations, sécheresses, canicules : ces signaux s’imposent à nous mais continuent de passer pour des exceptions. Ils sont pourtant les symptômes d’une accélération irréversible de la dégradation de notre habitat pour la vie humaine.

Si les enjeux étaient maîtrisés, toutes les thématiques auraient été débattues dans leur rapport au climat, à la raréfaction des ressources, aux pollutions et à l’effondrement du vivant.

Si les enjeux étaient maîtrisés, l’économie française serait déjà engagée dans une mutation aussi radicale et mobilisatrice que celle de l’après-seconde guerre mondiale.

Si les enjeux étaient maîtrisés, l’écologie serait le ciment d’une union sacrée pour protéger les humains et leur terrain de jeu pour entreprendre.

Les enjeux ne sont pas maîtrisés et l’urgence absolue est donc là. Tous les décideurs économiques, qu’ils soient politiques, institutionnels ou chefs d’entreprises, doivent être formés aux enjeux environnementaux.

Cette conviction nous vient du fait de l’appliquer à nous-mêmes. Les entreprises de la CEC emploient plus de 350 000 collaborateurs et réalisent près de 75 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Depuis six mois nous prenons le temps face à l’urgence de comprendre les choix qui nous attendent et les conséquences qu’ils vont avoir sur nos métiers, nos modèles économiques, nos clients, nos collaborateurs et nos partenaires. Notre parcours ne s’achèvera que le 1er juillet 2022, mais nous portons déjà d’une seule voix une proposition qui nous semble critique pour le prochain quinquennat.

Nous proposons que tous les décideurs suivent une formation complète, exigeante et tournée vers l’action sur les enjeux environnementaux.

Par « décideurs » nous entendons les présidents, directeurs généraux, comités de direction et administrateurs des entreprises. Nous entendons également les ministres, secrétaires d’état, députés, sénateurs, élus locaux et directeurs de grandes administrations.

Leur formation sera « complète » si elle traite des quatre piliers que sont le climat, la biodiversité, les ressources naturelles et les pollutions. Complète si elle clarifie leur interconnexion et leur lien fondamental avec les enjeux sociaux.

Leur formation sera « exigeante » si elle dure au moins 20 heures (nous en aurons investi cinq fois plus) vécues à 100 % en présentiel, sans délégation et en suivant une méthodologie reconnue par des institutions compétentes telles que l’ADEME.

Enfin, leur formation sera « tournée vers l’action » si elle aboutit à la production d’une feuille de route claire, réaliste et sans délai, de compatibilité de l’activité avec les limites planétaires.

 

Retrouvez l’intégralité de la tribune ici

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