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« La suppression du cumul a au contraire précipité l’éloignement de l’élu vis‑à-vis du citoyen »
Karl Olive, ancien commentateur sportif devenu maire de Poissy (Yvelines), et depuis 2022 député du même département, s’exprime dans les colonnes du Journal du Dimanche. Ami personnel du président Macron, et fervent soutien de ce dernier, il souhaiterait que la France revienne sur la règle du non-cumul ; édictée par François Hollande en son temps. La cause : un éloignement supposé du terrain et un risque de coupure avec la réalité locale. Sans oublier son ardent désir personnel d’occuper les deux fonctions… simultanément !
Karl Olive est heureux de rejoindre l’Assemblée nationale… mais regrette amèrement de devoir en conséquence quitter sa chère mairie de Poissy. Alors, la sympathique bourgade des Yvelines change d’édile. Et revient l’éternel dilemme du cumul des mandats : peut-on sereinement être au four et au moulin ? Souvenir de Jacques Chirac, qui entre 1986 et 1988, occupait simultanément les fonctions de Premier ministre, maire de Paris et président du RPR.

En ce dimanche 3 juillet, après huit années passées à la tête de Poissy, la ville qui m’a vu naître et grandir, je rends définitivement mon écharpe de maire. À contrecœur. Comme le feront d’ici au 19 juillet les autres maires devenus députés. Ainsi va la loi ! Cette loi organique n° 2014-125 qui encadre le cumul des mandats depuis le 14 février 2014 et interdit donc le député-maire. Terriblement douloureux de quitter l’hôtel de ville, formidablement réjouissant de rejoindre l’Assemblée nationale mais finalement incohérent de devoir choisir entre un mandat d’acteur opérationnel et celui de législateur, alors que l’alliance de l’un et de l’autre serait un formidable catalyseur dont notre pays a singulièrement besoin.
Dans un objectif louable de dégager du temps au député pour l’exercice de son mandat et le bon mécanisme de représentation nationale, la suppression du cumul a au contraire précipité l’éloignement de l’élu vis‑à-vis du citoyen. Conséquence directe : en 2018, quand les Gilets jaunes s’exprimaient chaque samedi pour dire leur désarroi, nos députés n’ont pu ou su anticiper la colère qui montait et l’incompréhension qui grondait. La solution est venue du terrain. Le président Macron a lancé le grand débat national après avoir (enfin) sondé les maires. Ceux-ci sont des chefs d’équipes municipales qui intègrent la diversité politique et citoyenne. Les majorités locales sont généralement plus larges que les frontières partisanes. Les maires sont des fantassins de la République. En prise directe avec les administrés et la réalité du quotidien.
Retrouvez l’intégralité de la tribune de Karl Olive sur le site du Journal du Dimanche