Le verbatim… de Jean-Rémi Girard sur la réforme du baccalauréat

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Le baccalauréat n’a rien d’une institution poussiéreuse.

Un impondérable du printemps. Les lycéen·nes sont invité·es à plancher sur les sujets du baccalauréat. Et faut-il que revienne le sempiternel débat : à quoi ce rituel républicain (pourtant hérité de l’Empire) peut bien servir en 2022 ? Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc) s’exprime dans les colonnes du Figaro.

Jean-Rémi Girard en est convaincu : le baccalauréat n’a rien d’une institution poussiéreuse. Sésame pour l’enseignement supérieur, il est à son avis un moyen utile et indispensable pour conclure en beauté les trois années de lycée. Nécessaire évaluation des compétences. Néanmoins, le bachot reste à moderniser. Jean-Michel Blanquer, qui quittera dans quelques jours le ministère de l’Éducation nationale, s’y est essayé. Un pari risqué pour un ministre. En changeant de nombreuses règles, il espérait instaurer davantage de contrôle continu pour libérer le mois de juin, souvent peu utile à l’enseignement puisque totalement consacré à l’organisation des épreuves. Un pari manqué, selon Jean-Rémi Girard.

Quel avenir pour le baccalauréat ?

Le bac a encore un sens, puisque sans le bac aujourd’hui on ne peut pas faire d’études supérieures, c’est une sorte de barrière de péage. D’autre part, le bac n’est pas juste quelque chose d’individuel, c’est aussi un examen national qui permet de fixer la norme de ce que l’on attend d’un élève en fin de lycée. C’est ce qui nous permet d’essayer d’enseigner la même chose sur l’ensemble du territoire. S’il n’y avait pas cet examen national, qui existe d’ailleurs dans tous les systèmes scolaires, on risquerait de plus en plus d’aller vers un enseignement différencié suivant l’établissement ou les catégories sociales. Le bac c’est donc aussi ce qui permet de garantir un enseignement relativement uniforme.

Cette réforme du bac avait une idée assez intéressante au départ, qui était que les épreuves de spécialité puissent rentrer dans le dossier de Parcoursup. Cela pouvait apporter un intérêt supplémentaire pour l’orientation dans le supérieur. Le problème est que Parcoursup est un système très lent, et donc les épreuves sont supposées être passées à la mi-mars (elles ont été déplacées cette année à cause du Covid). Ces examens tôt dans l’année posent des problèmes nombreux dans l’organisation de l’année scolaire au lycée. Tout d’abord, sur la motivation des élèves après avoir passé les épreuves, mais aussi sur la qualité de la préparation que l’on leur apporte. Pour préparer le bac, il ne faut pas simplement voir tous les chapitres, il s’agit aussi d’acquérir des méthodes, ce qui nécessite du temps.

On voit aussi que cette réforme du bac a été vendue comme permettant la reconquête du mois de juin, en diminuant les épreuves terminales de fin d’année. On constate cette année que cela ne marche pas, il n’y a pas de reconquête du mois de juin, les cours s’arrêtent comme d’habitude dans les lycées c’est-à-dire début juin. Et les collègues sont ensuite occupés par d’autres activités, notamment par le grand oral qui prend un temps gigantesque. Non seulement, on n’a pas rattrapé le mois de juin, mais on a en plus perdu le mois de mai. Cette volonté de faire passer le bac à différents moments de l’année désorganise complètement le calendrier scolaire pour les élèves de terminale, mais aussi pour ceux des autres niveaux qui n’ont pas cours quand les terminales passent leurs épreuves.

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