Le verbatim de… Jean-Hervé Lorenzi sur le plein-emploi

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Jean-Hervé Lorenzi est président du Cercle des économistes. Il revient, pour Ouest-France, sur le plein-emploi et le manque de débat sur certaines questions économiques pendant la campagne.  

Protection sociale, décarbonation de l’économie, réorganisation du système de soins…de grands sujets économiques n’ont pas été clairement abordés pendant cette campagne présidentielle. On pourrait y ajouter le défi du logement. Oui les candidat·es ont fait des propositions, « mais elles ne sont pas argumentées », estime Jean-Hervé Lorenzi, à la tête du Cercle des économistes. En parallèle, toujours rappeler que les salaires sont trop faibles dans le pays. Objectif : parvenir au plein-emploi… et pas seulement grâce à des emplois précaires !

Le plein-emploi, voilà ce qui devrait avant tout retenir notre attention. La pierre angulaire d’une hausse du pouvoir d’achat. Au cours du précédent quinquennat, le pouvoir d’achat a, dans les chiffres et non dans le ressenti des ménages, plutôt augmenté. Pourquoi ? car le taux de chômage a reculé – en raison aussi, il est vrai, de plus d’emplois précaires et d’un boom de l’apprentissage. Pour Jean-Hervé Lorenzi : « Le plein-emploi exprime la vitalité d’un pays. » Cependant, tous les emplois créés ne doivent pas être seulement non ou peu qualifiés. Surtout, les salaires sont trop bas en France. C’est simplement la redistribution qui sauve les meubles.

Le plein-emploi est-il possible ?

Pourquoi dites-vous que le débat économique de cette élection est décevant ?

Il n’y a de fait aucun débat économique. Certaines propositions sont faites. Mais elles ne sont pas argumentées. Avec l’opération « Lançons le débat économique », le Cercle des économistes publie une trentaine de notes pour aborder les enjeux qui nous attendent : protection sociale, décarbonation de l’économie, réorganisation du système de soins, comment organiser la ville, répondre au défi du logement.

La promesse du plein-emploi faite par Emmanuel Macron vous semble réaliste ?

On revient de loin. La désindustrialisation massive qui a touché la France est un phénomène unique en Europe. En 1994, dans la revue Le débat Denis Olivennes avait publié une note intitulée « la préférence française pour le chômage ». Ce n’est plus le cas. Le taux de chômage recule. Emmanuel Macron pense même qu’il pourrait être autour de 5 % en 2027. Ce qui est assez proche de ce que les économistes appellent le plein-emploi. Je pense même qu’on peut arriver à 4 %.

Pourquoi est-ce si important ?

Le plein-emploi est un sujet majeur. Il exprime la vitalité d’un pays. En moyenne, tout au long du quinquennat, le pouvoir d’achat a augmenté de 1 % par an. La moitié de ce résultat est liée à l’amélioration de l’emploi. Revenir au plein-emploi ne réglera cependant pas tout car de nombreux emplois sont peu qualifiés. Le niveau des salaires dans notre pays est faible. Il se situe parmi les plus bas d’Europe. C’est la redistribution qui est forte. Les gens ont le sentiment de perdre du pouvoir d’achat parce que les salaires n’augmentent pas même quand il y a une compensation sous forme de redistribution.

Sur quoi faut-il mettre l’accent ?

Il faut redonner des perspectives. On ne peut pas dire à un jeune qu’il sera non qualifié tout au long de son existence. L’accent a besoin d’être mis sur la formation tout au long de la vie. Un premier obstacle a été levé avec la réforme de l’apprentissage qui est un succès. On a besoin d’aller plus loin notamment en poursuivant les efforts entamés en faveur de la réindustrialisation.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien sur le site de Ouest-France

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