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169 024 nouveaux cas de contamination à la covid-19 ont été enregistrés en 24 heures
La covid-19 n’en a pas fini avec les Français·es. Malgré les vaccins, le virus circule et la suppression des mesures sanitaires n’y est pas étrangère. Pourtant, certains scientifiques encouragent les politiques à ne pas céder à la panique face à la flambée de nouveaux cas. Parmi eux, Gérald Kierzek, médecin urgentiste et chroniqueur santé, directeur médical de Doctissimo.
169 024 nouveaux cas de contamination à la covid-19 ont été enregistrés en 24 heures mercredi 30 mars. La veille, le pays comptabilisait 217 480 nouveaux malades. En 7 jours, la France enregistre une augmentation de 31,3 % de nouveaux cas. Les chiffres donnent le vertige. Pourtant, pas de nouvelles restrictions. Il faut dire que le sous-variant d’omicron, le BA.2, majoritaire sur le territoire, n’a pas de quoi inquiéter. Plus contagieux que son parent, il ne paraît pas plus dangereux. Et depuis que les Français·es ont fait tomber le masque, il a tout loisir de se développer dans les narines hexagonales. Et il n’est pas le seul. Les grippes et autres gastro signent leur grand retour en ce début de printemps. Alors, faut-il remettre le masque ? Le débat fait rage au sein de la population, des politiques et de la classe scientifique.
Il n’y a aucune preuve de causalité entre relâchement des mesures et hausse des cas. Corrélation temporelle ne veut pas dire relation de cause à effet. Et d’ailleurs, il serait grand temps de pratiquer ce que les militaires appellent un Retex (retour d’expérience) et les scientifiques une évaluation de l’efficacité des mesures barrières prises. Que penser du masque en extérieur ou du masque chez les enfants ? Quels sont les bénéfices par rapport aux risques réels, immédiats ou à distance (psychologiques notamment, d’apprentissage…) ? Le masque en intérieur permet-il d’éviter les contaminations ? Rien n’est moins sûr quand on regarde d’autres pays qui subissent actuellement le même rebond de cas comme l’Italie qui avait pourtant mis en place des mesures encore plus strictes (port du masque FFP2 obligatoire dans les transports publics de tout le pays ainsi que dans les cinémas, théâtres, salles de concert et pour les événements sportifs, en intérieur comme en extérieur !). D’ailleurs, il va être intéressant de comparer a posteriori la mortalité dans différents pays depuis le début de la crise et mesurer l’impact des mesures prises, strictes, souples voire inexistantes, toutes choses égales par ailleurs évidemment (démographie, structures de soins…).
On s’aperçoit de plus en plus que le virus évolue pour son propre compte, par vagues inéluctables comme quasi tous les virus respiratoires et que sa forte contagiosité (variants omicron) ne peut arrêter sa dissémination. Le reflux est tout aussi naturel et la priorité n’est donc pas tant d’essayer de le stopper par des mesures illusoires que de protéger les plus fragiles qui présentent potentiellement un risque. Le zéro covid-19 est un échec partout.
Il est urgent de changer de paradigme et de considérer que la circulation du virus en population générale ne pose pas de problèmes à condition de cibler les mesures de protection des plus âgés et/ou fragiles (dont les rappels vaccinaux s’ils prouvent leur efficacité). De même, rien n’a été fait pour traiter le problème des structures de soins permettant d’accueillir, si besoin, des patients en hospitalisation. Si le système médical et hospitalier était à la hauteur avec un maillage territorial permettant de diagnostiquer et traiter précocement partout et tout le temps, nous aurions probablement sauvé des vies et ne serions pas dans cette angoisse collective.