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Charles Hadji est professeur honoraire en sciences de l’éducation et revient pour Ouest-France sur l’optimisme, bien plus exigeant que le pessimisme.
« Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté », disait le philosophe Alain. L’optimisme est un état d’esprit, comme un mode à enclencher, contrairement au pessimisme qui va plutôt de soi. L’optimisme se montre donc plus exigeant, il se travaille. Chez ÉcoRéseau Business, on s’efforce aussi à voir le verre à moitié plein – notamment via nos Trophées Optimistes que nous décernons chaque année. Sans pour autant nier la réalité.
Une pandémie qui dure depuis deux ans, un réchauffement climatique de plus en plus manifeste, un taux de chômage toujours élevé… faire preuve d’optimisme a-t-il encore du sens aujourd’hui ? oui. Car voilà ce qui distingue le pessimiste de l’optimiste : le premier a « la conviction que les choses finissent toujours par mal tourner » alors que le second « éprouve un sentiment de confiance dans l’avenir, et s’attend à un heureux dénouement », explique Charles Hadji. Ne pas nier la tristesse mais la surmonter, optimisme et réalisme ne s’opposent pas.
Mais que faut-il entendre par « pessimisme » et « optimisme » ? Ces termes expriment une manière dominante d’appréhender les situations et les événements. L’optimiste éprouve un sentiment de confiance dans l’avenir, et s’attend à un heureux dénouement. Le pessimiste a la conviction que les choses finissent toujours par mal tourner.
Le pessimisme pourrait être tenu comme objectivement plus vrai, la mort étant, comme le dit Pascal, « la fin qui attend la plus belle vie du monde ». L’optimisme est humainement plus fructueux, en ce sens qu’il traduit une espérance sans laquelle l’être humain n’entreprendra rien. L’un conduit à subir et à se résigner, au nom d’un présent toujours décevant. L’autre à agir et à avancer, au nom d’un lendemain susceptible de chanter.
Le pessimisme va de soi. Il est la couleur dominante de toute vie humaine, comme un mode de fonctionnement « par défaut ». L’optimisme, quant à lui, est une exigence. C’est en ce sens que, comme le dit Alain, si « le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté ». Ce que Georges Pascal, dans L’idée de philosophie chez Alain, exprime par une très belle formule : « L’optimisme est un refus volontaire du désespoir. »
Mais alors : comment apprend-on à être optimiste ? Tout simplement : en cultivant sa volonté. Celle-ci se forge, et se fortifie, à la double condition que l’on essaye, au lieu d’abdiquer a priori ; et que l’on espère, au lieu de penser que l’on ne doit jamais rien attendre de bon.